BMW X1 2012

SUJET : BMW X1

Bienvenue Junior !

BMW ne pouvait tout de même pas laisser Mercedes-Benz, Audi, VW, Infiniti et tous les autres profiter seuls d’un nouveau créneau en devenir : celui des petits utilitaires de luxe à quatre roues motrices. Même Porsche aura son bébé-Cayenne dès 2013 ! Normal puisque certains acheteurs de véhicules de luxe sont devenus plus sensibles à la notion d’économie de carburant, de même qu’à une éventuelle explosion de son prix. D’où cet intérêt nouveau pour des véhicules plus petits qui devraient logiquement être moins énergivores. En lançant ce nouveau modèle, BMW complète un trio composé de Junior (X1), papa (X3) et le patriarche (X5), qui lui ouvre toutes les sphères d’un marché très lucratif. Et le X6 ? Lui c’est l’oncle Antoine, qui vient de redécouvrir le célibat !

CARROSSERIE

Comme Mercedes-Benz l’a fait avec la smart, puis la Classe B, BMW a choisi de réserver le X1 au seul marché canadien. Pour commencer, du moins, car on souhaite étudier notre façon d’acheter ce véhicule qui est jugé petit selon les standards de nos voisins du Sud, adeptes du Bigger is Better ! Il faut admettre aussi que Junior ressemble beaucoup à papa. Mais dans le détail, on distingue l’un de l’autre. Vue des trois quarts arrière, sa silhouette élégante à garde au sol basse donne même l’illusion qu’il s’agit d’une voiture à hayon au profil élancé. De plus, Junior n’a rien d’un nain. Ajoutez-lui 18 centimètres de longueur, 8 en largeur et 5 à son empattement et vous obtiendrez un X3 !

D’ailleurs, les stylistes n’ont pas tenté de masquer sa filiation. Au premier coup d’œil, on reconnaît la calandre à doubles nasaux BMW, qu’on a flanquée d’antibrouillards encastrés juchés haut. Pour un style plus musclé. La ceinture de caisse légèrement ascendante mène le regard jusqu’au traditionnel « pli Hofmeister », du nom du dessinateur allemand Wilhelm Hofmeister qui a créé cette forme désormais caractéristique du montant de toit arrière des produits de la marque.

Comme les autres membres de la famille X, les porte-à-faux sont très courts, et l’empattement, long. Ses concepteurs ont d’ailleurs réussi à donner au X1 un centre de gravité bas et une répartition quasi parfaite de sa masse (49/51), qui, ensemble, contribuent à donner au conducteur cette conduite si inspirante.

HABITACLE

Les places avant sont spacieuses, et l’aménagement du tableau de bord adopte cette efficacité propre à tous les produits BMW. Toutes les commandes sont à portée de la main, et, pour optimiser l’ergonomie, les stylistes du X1 ont même pris soin d’incurver légèrement le pan central du tableau de bord vers le conducteur. À l’arrière, par contre, la banquette conviendra plutôt à de jeunes enfants qu’à des adultes, puisque le dégagement est compté à la hauteur des genoux et des pieds. Là-dessus, on pourrait se croire à bord d’une berline de la Série 3. Et, curieusement, peu d’acheteurs s’en plaignent…

Le coffre est modulable, et, pour accroître sa polyvalence, la banquette arrière a été munie d’un dossier à triple section (40/20/40). L’utilisateur peut ainsi faire varier le volume utile du coffre de 420 à 1 350 litres (environ 100 litres de moins qu’un X3 et 200 de moins qu’un X5). Ces cotes placent Junior derrière plusieurs utilitaires rivaux que les stratèges de BMW Canada nous ont pointés : RAV4 V6, Tiguan, Q5, Rogue SL, etc. Néanmoins, ce volume suffirait à transporter les objets encombrants typiques de la clientèle visée : par exemple, quatre paires de skis, deux planches à neige ou encore deux sacs de golf compacts (de 46 pouces).

MÉCANIQUE

Sous le capot loge un moteur particulier. Car, comme l’avait fait Honda pour animer son petit utilitaire de luxe, l’Acura RDX, BMW a choisi la formule de la suralimentation pour Junior. Ce n’est donc pas un vulgaire 4-cylindres qu’on lui a donné. Le moteur de 2 litres du X1 xDrive28i, seule version proposée actuellement, génère une puissance de 241 chevaux et produit un couple de 258 livres-pieds sur une plage de régime particulièrement étendue, de 1 250 à 4 800 tours par minute. Oui, Junior a du muscle ! Imaginez, en 2005, un BMW X3 équipé d’un 6-cylindres ne disposait que de 184 chevaux. Or, avec tant de puissance, Junior peut accélérer de 0 à 100 km/h prestement : 6,5 secondes suffisent. Vous avez compris : voilà encore une caractéristique propre à une automobile…

La recette pour tirer autant d’un si petit moteur est simple. Elle mise sur l’injection directe de carburant, le calage variable des soupapes et la suralimentation par turbocompresseur. Un système de suralimentation baptisé « TwinPower Turbo », pas parce qu’il a deux turbos, non, mais plutôt parce qu’il fait usage d’une seule turbine actionnée par deux flux d’échappement distincts.

Cette conception permet au conducteur de moduler l’action du turbo selon son inspiration. Elle contribue aussi à éviter la gourmandise caractéristique des moteurs à turbocompresseur, chose que démontre éloquemment l’Acura RDX. Or, dans le cas de Junior, la formule du TwinPower est l’un des éléments qui contribuent à éviter ce genre d’excès. L’autre, c’est sa boîte de vitesses automatique à 8 rapports ! Avec une boîte de vitesses pareille, exemple de souplesse, on croirait avoir une boîte à variation continue tant les changements de rapports sont imperceptibles.

COMPORTEMENT

Le X1 se comporte indéniablement comme une automobile… un peu plus haute sur roues. La servodirection offre la précision chirurgicale propre à tous les produits du fabricant de Munich. La suspension masque parfaitement les défauts du revêtement, sans imposer de rebonds excessifs ou de roulis désagréable. Enfin, le freinage, qui est assuré par des disques aux quatre roues, est à la mesure des performances dont le moteur est capable.

D’ailleurs, une de ces performances n’a rien à voir avec la vitesse, du moins pas directement. Il s’agit de la consommation de carburant de ce moteur. Grâce à la conception et à la gestion électronique efficace du groupe motopropulseur, avec une conduite raisonnable (ou raisonnée, c’est selon), il est possible de réaliser une moyenne de 9 litres aux 100 kilomètres. C’est la cote que nous avons relevée au terme d’un essai réalisé en mai 2011 dans la région de Toronto, à l’invitation de BMW Canada. Or, cette cote se révèle particulièrement attrayante compte tenu du type de moteur et des performances qu’il procure. De plus, il ne faut pas omettre le fait que Junior a une transmission intégrale en prise constante. Ce système ajuste de façon continuelle la répartition du couple. En conditions normales, 60 % du couple est transmis aux roues arrière. Toutefois, dès que les conditions climatiques et routières se détériorent, cette répartition peut changer selon les besoins du moment jusqu’à transmettre 100 % du couple aux roues avant ou arrière.

CONCLUSION

Junior arrive à un moment opportun, c’est clair. La variété des modèles offerts dans son créneau va croissante. Alors, la famille des BMW X ne pourra que mieux répondre aux aspirations d’une clientèle qui risque d’être très diversifiée. Il y aura de jeunes familles aisées et des couples sans enfants, bien sûr, mais aussi des propriétaires de Toyota RAV4 V6 ou de Nissan Rogue SL payés 40 000 $ environ, qu’ils doivent maintenant remplacer. C’est sans oublier les acheteurs intéressés par le Tiguan ou le Q5, qui lorgneront désormais du côté de BMW, de même que ces autres consommateurs simplement intéressés à profiter d’une occasion pas trop chère pour s’offrir un véhicule pratique orné du prestigieux écusson circulaire bleu et blanc de BMW.

FORCES

Comportement routier

Qualité de l’assemblage et des matériaux

Performances du moteur

Transmission intégrale efficace

FAIBLESSES

Places arrière réduites

Visibilité arrière limitée

Faible volume du coffre