BMW X1 / X2 2019

BMW X1/X2

Les diktats de la mode

La recette est simple, mais ô combien efficace. Vous prenez un châssis de compacte, vous l’allongez et vous le surélevez. Vous dessinez ensuite une carrosserie de VUS pour enrober le tout. C’est essentiellement de cette manière que s’y prennent les constructeurs pour concevoir les multisegments, ces modèles dont l’extraordinaire popularité gruge bien des catégories établies. Les BMW X1 et X2 sont de bons exemples, mais ils n’offrent pas une expérience aussi générique qu’on pourrait le croire.

Tour du propriétaire (75 %)

Fidèle à l’approche stylistique qu’emprunte BMW depuis des décennies, le X1 adopte des éléments de design qui le rapprochent énormément de ses grands frères X3 et X5. Ce n’est pas excitant, mais c’est efficace. Le X2, avec son toit plus bas, sa fenestration plus discrète, sa structure plus carrée et sa garde au sol plus basse, amène ce qui manque d’audace dans le X1 et rend la proposition encore plus intéressante. C’est plus près de la voiture et BMW l’assume. Le style général plus affirmé que chez les autres membres de la famille des utilitaires va le rendre plus populaire.

Vie à bord (75 %)

Les deux modèles partagent la même plateforme, qui réussit à bien maximiser chaque litre disponible. La position de conduite du X2 – plus basse que dans un X1 – contribue à l’illusion de « faire corps avec son véhicule ». À l’arrière, l’étroitesse des portières du X2 complique l’accès et la sortie, et le dessin de la poupe présente aussi l’inconvénient de limiter l’espace sous le plafond pour les passagers. En outre, il réduit la contenance du coffre (l’équivalent de deux bidons de lave-glace) par rapport au X1. La surface vitrée plus abondante du X1 et le haut pavillon de toit permettent de valoriser cette impression d’espace. Tout n’est évidemment pas parfait. Bien qu’on apprécie leur aspect enveloppant et leur assise réglable, les sièges sont très, voire trop fermes. La position de conduite, relevée pour simuler l’impression de conduire un VUS dans le X1, nécessite également une période d’adaptation. Devant, la planche de bord est simple et abaissée pour dégager la vue. Les matières sont invitantes, sauf pour certaines moulures rigides.

Technique (80 %)

Vous ne trouverez pas ici une énumération interminable et endormante de groupes motopropulseurs. Un seul moteur se remarque pour les deux modèles. C’est un 4-cylindres de 2,0 litres turbocompressé qui anime aussi la MINI Countryman John Cooper Works. Il est placé de manière transversale, chose qui aurait été considérée comme une hérésie pour une BMW il y a quelques années à peine. Ses performances, quoiqu’un peu en retrait vis-à-vis de bien d’autres modèles de BMW, ne sont cependant pas décevantes. Les 228 chevaux et 258 lb-pi de couple se manifestent sans trop de délai, guidés par une boîte automatique assez alerte et pas trop brusque dans ses manières. Comprenez-moi bien, ce n’est pas un moteur explosif, mais il livre avec constance sa puissance sans envahir l’habitacle d’une sonorité désagréable. Si vous ménagez l’accélérateur, il peut aussi se faire fort économe en carburant.

Au volant (85 %)

La plus belle surprise se situe certainement ici. On serait tenté de croire que son architecture, partagée avec la MINI Countryman, ne sert pas ses aspirations sportives. Détrompez-vous. Ces multisegments sont d’une étonnante agilité, contrôlant le roulis avec aplomb. La direction est aussi fort précise et communique juste assez pour que le conducteur entretienne une confiance en ses moyens. Le freinage pour sa part mériterait d’être légèrement raffermi, surtout à l’attaque de la pédale, pour cadrer avec les réglages dynamiques du châssis. Le X2 a une personnalité et un toucher de route bien à lui grâce à une assiette abaissée de 10 millimètres. Très dynamique, son train avant s’accroche farouchement dans les courbes et la transmission intégrale (de série) et toute sa quincaillerie permettent de repousser aux limites le sous-virage. Il devient toutefois inconfortable sur chaussée défoncée.

Conclusion (80 %)

Sans être le travail le plus abouti de BMW, le X1 et le X2 demeurent fort intéressants pour diverses raisons. L’équilibre entre un bon agrément de conduite, un habitacle bien divisé et une consommation de carburant plus qu’acceptable en fait un choix intéressant pour un véhicule d’entrée de gamme chez un constructeur de luxe. Comme c’est trop souvent le cas chez la marque bavaroise, les options sont toutefois trop nombreuses et onéreuses et malheureusement nécessaires pour profiter au maximum de l’expérience de conduite. Dès qu’on l’équipe, le prix peut facilement s’approcher de celui d’un X3, plus spacieux et plus complet dans son ensemble. Bref, un bon choix, jusqu’à un certain point.

Forces

• Dynamisme
• Habitacle bien pensé
• Moteur souple et frugal

Faiblesses

• Nombreuses options onéreuses
• Fiabilité à prouver
• Insonorisation moyenne
• Suspension M

Feu vert