BMW X3 2012

BMW X3

Deux fois sur le métier…

En 2004, sans jouer tout à fait le rôle de pionnier, le X3 avait quand même contribué à débroussailler le terrain de jeu des utilitaires intermédiaires. Et comme ça arrive souvent, le produit n’avait pas parfaitement réussi à atteindre sa cible. On lui a reproché son aspect trop dur-à-cuire de même que ses plastiques sombres. De l’extérieur, le premier X3 faisait un peu peur; de l’intérieur, il décevait. Pour la 2^e génération, les gens de BMW ont donc complètement repensé leur VAS (Sport Active Vehicle). Remarquez qu’ils n’avaient guère le choix car, depuis la naissance du X3, les rivaux prolifèrent et menacent, particulièrement l’Audi Q5, le Mercedes-Benz GLK et le Volvo XC60. On ne se mesure pas à des véhicules de cette qualité avec un tire-pois.

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Carrosserie BMW avait fait l’erreur de cibler les jeunes, d’où l’allure agressive du premier rejeton. De fait, les acheteurs imberbes ont levé les pouces en guise de satisfaction, mais, manque de pot, ils n’avaient pas les moyens de se procurer pareil engin. Petit problème. Que le fabricant a enfin résolu en embourgeoisant le véhicule. Désormais, c’est après les soccer mom qu’il court ! Voilà pourquoi les mensurations ont légèrement enflé (des millimètres ici et là). Pour tout dire, ce X3 affiche désormais les dimensions du premier X5, lequel a lui-même grandi de 18 centimètres depuis ses tout premiers débuts. Bien sûr, la tendance veut qu’on fasse toujours grossir une nouvelle mouture, mais une autre excellente raison motive ici le geste : l’arrivée du X1, avec lequel le X3 xDrive 28i et le X3 xDrive 35i doivent prendre leurs distances.

Habitacle Il s’est endimanché. Par exemple, du bois, beaucoup de bois, et du vrai à part ça. Le 28i, lui, aime bien le plastique, mais satiné comme un produit Apple, ou alors le fini aluminium brossé. Les ingénieurs ont porté une attention particulière aux emplacements de rangement. Dans la précédente génération, ils étaient rares et peu pratiques. C’est simple, les Allemands ne les aiment pas. Si ça ne dépendait que d’eux, on n’aurait jamais inventé une hérésie comme le porte-gobelet. Une automobile, et à plus forte raison une BMW, ce n’est pas fait pour boire ou manger, c’est fait pour conduire. Et vite ! Mais, que voulez-vous, il y a aussi l’Amérique et sa race de conducteurs qui perçoivent leur auto comme une extension de la salle à manger. En conséquence, le nouveau X3 accepte désormais les contenants de diverses natures, notamment dans les portières. Le dossier de la banquette, plus généreuse, se rabat presque à plat. Des options ? Pouvez-vous imaginer un constructeur allemand nous vendre un véhicule sans nous titiller avec une liste d’options longue comme des remerciements à la soirée des Oscars ? Le système de navigation en fait partie, tout comme l’afficheur à tête haute (projetant dans le pare-brise non seulement la vitesse du véhicule mais aussi l’information concernant la navigation et la sono). Cela dit, le fabricant insiste sur le fait que des babioles jadis offertes en option sont devenues standard (coutures des sièges en cuir apparentes, garnitures de bois, Keyless Go, etc.), ce qui justifierait que le 28i se vende 2 000 $ plus cher que son prédécesseur mais contienne pour 5 525 $ d’accessoires ajoutés de série. Quant au 35i, il est 1 000 $ plus coûteux, mais compense avec une valeur ajoutée de 2 010 $. BMW n’insiste pas trop sur le fait que, en déménageant la production du X3 de l’Autriche à l’usine de Spartanburg, en Caroline du Nord, elle n’a plus besoin de refiler aux consommateurs la taxe de 6,1 % imposée sur les véhicules importés de pays exclus du traité de libre-échange.

Mécanique Le 28i emploie un 6-cylindres en ligne de 3 litres, le plus léger de sa catégorie, qui fournit 240 chevaux, tandis que le 35i se fie au même moteur mais turbocompressé afin d’en extraire 300 chevaux. Comme dans les Séries 3 et 5. La vraie vedette est la boîte de vitesses automatique à 8 rapports qui supplante agréablement l’ancienne à 6 rapports. En revanche, inutile de chercher une boîte manuelle. BMW soutient qu’il n’y a pas suffisamment de clients intéressés pour justifier les coûts de développement. La transmission intégrale xDrive, elle, est de série, tout comme les freins à disque qui récupèrent désormais l’énergie cinétique.

Comportement Les vertus dynamiques du X3 ont gagné du galon au chapitre du confort grâce à une voie élargie et une nouvelle suspension arrière à cinq bras. Ce qui ne signifie pas que l’amateur d’émotions fortes doive dorénavant se limiter à écouter du Yani. Le dispositif Dynamic Driving Control, offert en option, permet toujours au conducteur de sélectionner les modes Normal, Sport et, même, Sport +. Le dispositif xDrive fait transiter jusqu’à 100 % du couple vers l’un ou l’autre des essieux. D’ordinaire, les 4 x 4 se contentent d’un certain pourcentage. Par exemple, l’Audi Q5 quattro envoie jusqu’à 65 % du couple à l’avant ou alors 85 % à l’arrière. BMW a décidé de ne plus niaiser avec la puck : on envoie toute la gomme, ça fonctionnera mieux ! Je dois dire que j’ai été épaté, surtout quand la transmission intégrale fonctionne de pair avec toutes les aides électroniques du produit Autre lubie cultivée par la marque, celle de répartir la masse du véhicule équitablement entre l’avant et l’arrière. Ses ingénieurs sont trop contents de nous préciser que le GLK et le Q5 accusent respectivement 77 et 136 kilos excédentaires à l’avant, que le RDX en traîne 250 et que le XC60 les bat tous en étant 336 kilos plus lourd à l’avant qu’à l’arrière. Selon BMW, ce genre de déséquilibre augmente les risques de sous-virage. On a beau rétorquer que Volvo s’est taillé une réputation enviable en matière de sécurité, BMW répond « oui, mais de manière passive. Ces kilos en trop à l’avant, c’est comme rouler avec une vache attachée sur son capot ! ». Avouez que l’image est savoureuse. Cela dit, le 28i peut atteindre 240 km/h et ne nécessite que 7,1 secondes pour boucler le 0 à 100 km/h; avec ses 300 chevaux, le 35i abaisse le chrono à 5,8 secondes, ce qui est aussi rapide que la berline 535i, tout en pratiquant la frugalité puisque le constructeur annonce une consommation combinée de 7,7 litres aux 100 kilomètres. En Europe, peut-être, mais pas chez nous, ne serait-ce que parce que BMW n’a pas cru bon équiper ses X3 nord-américains de la technologie d’arrêt-démarrage qui a fait ses preuves en matière de consommation de carburant.

Conclusion Bien que son apparence extérieure n’ait changé que de manière subtile, le nouveau X3 nous offre un habitacle et un comportement très modifiés. On se balade désormais à son bord comme un voyageur installé aux commandes d’une oasis de sérénité. Tout va bien, madame la marquise ! Si l’idée vous vient d’écraser le champignon, vous ne serez pas déçu. Si c’est d’aller jouer dans les bois qui vous démange, les capacités hors route vous étonneront. Cela dit, à moins d’avoir des sous à jeter par la fenêtre ou un voisin à épater, je recommande de vous en tenir au 28i qui fournit tout ce qu’il faut à un prix plus raisonnable. De surcroît, il vous restera à vous sortir indemne de la liste des options.

Forces Reconnaître ses erreurs de jeunesse pour gagner en maturité – Solidité d’un coffre-fort et doigté d’un massage bien fait – Matériaux de qualité

Faiblesses Technologies qui n’ont pas traversé l’Atlantique – Modèle 35i superflu par rapport aux qualités du 28i – Toujours les options…