BMW Z4 2007

BMW Z4/M Roadster/M Coupé

La monture du James Dean moderne

La plus juvénile des BMW se décline en trois versions principales presque aussi amusantes les unes que les autres : deux cabriolets, soit la Z4 et le M Roadster, et le même biplace mais cette fois coiffé d’un toit dur et rebaptisé M Coupé à juste titre.

CARROSSERIE

Quatre ans après avoir succédé à la Z3, la Z4 a bénéficié de retouches mineures au début de l’année, affectant principalement le nez qui éperonne davantage l’asphalte. À leurs débuts, le M Roadster et le premier M Coupé (1998 à 2002) n’avaient suivi leur petite sœur que plusieurs mois plus tard. Cette fois, elles sont arrivées presque en même temps que la Z4 rafraîchie.

Autant les lignes des cabriolets Z3 avaient tout de suite séduit, autant le premier M Coupé proposait une silhouette discutable. « C’était exactement l’effet recherché, dit BMW. Nous avons volontairement cherché à créer la controverse. Nous savions à l’avance que nous n’en vendrions pas des masses. Aussi bien alors s’arranger pour qu’on en parle… »

La deuxième génération suscite beaucoup plus l’unanimité. À en juger en tous les cas par les cous dévissés et les regards envieux observés pendant mon essai dans les ruelles impossibles de Lisbonne, au Portugal. Le traitement du toit fait toute la différence. Alors que l’ancien avait l’air d’un casque de footballeur posé au bout d’un long capot, le nouveau s’intègre harmonieusement aux arêtes qui parcourent le capot comme des muscles ciselés.

La partie la plus réussie du Coupé M est sans contredit l’arrière. On ne se lasse pas de l’admirer, ce que seront sans doute obligés de faire la majorité des conducteurs puisque le bolide passe de 0 à 100 km/h en cinq secondes! Idem pour le Roadster, tandis que la Z4 nécessite entre 5,7 et 8,2 secondes, selon la motorisation.

HABITACLE

L’espace à bord de ces biplaces est quand même surprenant. Même le coffre à bagages a la capacité d’avaler l’équivalent de deux sacs de golf (hé ho, les designers des Solstice et Sky de GM : prenez des notes!). La Z4 présente un environnement un peu spartiate malgré ses instruments ronds, tandis que l’intérieur des versions M comporte quelques joliesses, telles les aiguilles rouges, le logo M un peu partout, des touches de chrome et une sellerie en cuir. Le tableau de bord peut être orné d’une couche d’aluminium ou de noyer. Mais toujours pas de porte-gobelets digne de ce nom. Tenez vous le pour dit : à bord de ces go-kart de luxe, on ne boit pas, on conduit!

MÉCANIQUE

Sous le capot de la Z4 peut se glisser pas moins de quatre engins mais, hélas, nous n’avons droit seulement qu’aux deux plus puissants. Dans une ordre croissant, la Z4 2.0i emploie un 4 cylindres de 2,0L et 150 CV, la Z4 2.5i (qui replace la 2.2i) se rabat sur un six en ligne de 177 CV, tandis que les 2.5si et 3.0si fournissent respectivement 218 et 265 chevaux, toujours à partir du six en ligne.

Du côté des M, on s’est tourné vers le six en ligne de 3,2 litres de la M3. En Europe, il développe 343 chevaux mais en perd une dizaine en traversant l’océan. La vitesse maxi a été électroniquement bridée à 250 km/h

La décision a été prise d’ignorer le turbo (manque de spontanéité et consommation élevée) ou une cylindrée exagérée (trop lourd, donc perte d’agilité) en faveur d’un moulin capable d’être aussi à l’aise dans les hautes révolutions que Céline Dion au Casear’s Palace. De fait, le régime maximal des M grimpe à 8 000 tr/min. Dès 2 000 tr/min, 80% de l’impressionnant couple est disponible. À noter que dans le cadran du compte-tours, les plages de régime sont variables : le champ de pré-alerte jaune et le champ d’alerte rouge varient en fonction de la température de l’huile. Plus celle-ci grimpe et plus la plage exploitable s’accroît!

Si la solution M d’augmenter la puissance passe par l’augmentation du régime, il ne faudrait pas oublier les quatre soupapes par cylindre et le calage en continu des arbres à cames d’admission et d’échappement (appelé VANOS double par les initiés) qui assure un cycle de charge optimal. La gestion de ces miracles de précision est confiée à un système informatique capable de calculer 64 millions opérations à la seconde!

À vrai dire, ce bijou de BMW n’en finit plus de récolter les Engine of The Year Award, sorte d’Oscar de la mécanique, année après année depuis 2001.

La seule transmission disponible pour les M et les deux premières Z4 est manuelle à six vitesses. Le sélecteur se déplace dans un parcours très serré. Les modèles 2.5si et 3.0si peuvent aussi venir avec une transmission SMG séquentielle qui se contrôle à partir de palettes montées au volant. Les ingénieurs ont rejeté cette solution pour les M en considérant que le résultat serait trop artificiel pour pareille voiture.

COMPORTEMENT

Au départ, une Z4 fournit déjà beaucoup de plaisir au volant, n’en doutez même pas une seule seconde. Autant j’aime par exemple la Mazda MX-5, autant le roadster de BMW dégage une sportivité qui n’a pas son pareil dans l’industrie.

De son côté, l’équipe M a transmuté l’attitude cordiale du roadster en quelque chose d’assurément plus méchant. Malgré le long empattement, les tressautements sont inévitables. Nous sommes loin toutefois de la perte de contrôle grâce, d’une part, au contrôle de la stabilité dynamique (DSC) qui veille au grain et, d’autre part, à une rigidité structurelle exceptionnelle. La qualité de la propulsion est également assurée par la présence, chez les M, d’un différentiel autobloquant dernier cri. À plus d’une reprise sur la piste de course d’Estoril, il m’a épargné le dérapage qu’appelait mon enthousiasme un peu trop débordant.

La prise de roulis est parfaitement contrôlée et permet d’indiquer les limites de la voiture au pilote. La Z4 utilise une direction électrique tandis que pour les M, BMW nous fait la grâce d’une direction hydraulique assez précise pour placer le long nez de la voiture exactement là où on le veut.

Les immenses disques en provenance directe de l’ensemble compétition de la M3 ne sont pas juste beaux : ils immobilisent l’auto de 100 km/h à 0 en 2,5 secondes. Incroyable!

CONCLUSION

Le client-type est âgé entre 35 et 45 ans, C’est un esthète aux poches bien garnies. Il ne contente pas de regarder les beaux objets dans un magazine, il les achète! De plus, une automobile qui compte plus de deux sièges est une incongruité à ses yeux. Y a-t-il une différence entre le client de la Z4 et la M? « On peut parler du même client mais le premier est surtout intéressé par le design, alors que le second veut des performances », dit BMW.

Comme seulement 15 kilos et 1 000$ séparent le M Coupé du M Roadster (le premier est plus lourd, le second est plus cher), le choix risque d’ardu. Mais ensuite, mes amis, quel pied !

Forces

Des biplaces conçus pour le pilotage

Agréables à admirer sous toutes les coutures

Osmose et homogénéité entre formes et fonctions

Faiblesses

Coupé ou capote levée : visibilité perfectible aux trois quarts arrière

Intérieur sévère

Modèles M quand même pas donnés

Nouveautés en 2007

La Z4 a été revue et corrigée au début de 2006 tandis que les versions M sont toutes neuves.