BMW Z4 2020

BMW Z4

Le vrai défi commence

La nouvelle Z4, si vous ne le saviez pas déjà, a été conçue conjointement avec Toyota, ce qui a donné naissance à la Supra à l’enseigne nippone. Ce partenariat aussi inattendu qu’inhabituel est en fait né du désir de Toyota de ramener la Supra. Au passage, BMW a profité du financement de la firme nippone en échange de l’ingénierie allemande. Autrement, pas sûr qu’une nouvelle génération de Z4 aurait vu le jour. Voilà pourquoi, dans les deux cas, les organes à l’œuvre sont signés par la firme allemande. En fait, après avoir élaboré conjointement un châssis, les deux entreprises ont ensuite poursuivi le travail chacun de leur côté.

Conséquemment, on a vraiment deux véhicules différents. En prime, on a droit à un coupé et à une décapotable. Qui plus est, la deuxième va proposer une mécanique supplémentaire dans sa configuration de base. Le défi de la collaboration a donc été un succès jusqu’ici. Toutefois, le vrai défi commence, soit celui de ramener la Z4 à l’avant-plan dans un segment en perte de vitesse et qui est en prime dominé par Porsche avec la Boxster.

Tour du propriétaire 80 %

Les comparaisons entre la Toyota Supra et la BMW Z4 sont incontournables. Dans le premier cas, la firme japonaise partait d’une page blanche et avait l’occasion de créer un produit tout frais. Chez BMW, rien n’empêchait cette approche… sauf la tradition. En fait, la firme bavaroise est prisonnière de son image, avec ce que cela comporte de bon et de mauvais.

Cette dernière est un couteau à deux tranchants. Elle ajoute du prestige et impose le respect. Du même élan, elle a l’effet d’un carcan pour les stylistes. On fait bien sûr référence à la grille ici. Et puisque c’est elle qui définit le faciès, la bonne nouvelle, c’est qu’on a joué avec cette dernière en remplaçant les traditionnelles (!) lamelles par un fini de type nid d’abeilles. En revanche, en lui greffant des phares rappelant la Fiat 124, on est venu gâcher la sauce un peu.

Nonobstant ce faux pas, l’ensemble demeure séduisant et la voiture fait tourner les têtes. À l’arrière, le coup de crayon a été plus heureux. La signature BMW est aussi facilement reconnaissable. Et pour donner une idée de ce qui vous attend au volant, on note un empattement plus court pour cette génération de même que des voies élargies, des ingrédients qui favorisent généralement une excellente tenue de route.

Quant aux versions proposées, on en trouve deux, chacune offrant une mécanique différente. La sDrive30i avance un 4-cylindres, la M40i un 6-cylindres en ligne, le même qui sert la Supra.

Vie à bord 85 %

À l’intérieur, là où BMW a toujours scrupuleusement respecté la tradition, on assiste, ironiquement, à de réels changements. C’est aussi vérifiable à travers la gamme. On l’observe surtout devant nos yeux où les cadrans analogues ont pris le bord pour être remplacés par un écran numérique multifonctionnel, la nouvelle tendance dans l’industrie.

En matière d’équipement, la liste est généreuse dès le départ, mais comme toujours chez BMW, les options ne sont pas données. Pour ce qui est de la sécurité, la Z4 peut être livrée avec des caractéristiques incontournables comme l’alerte de collision frontale avec freinage d’urgence, l’avertisseur de sortie de voie, le régulateur de vitesse adaptatif et l’alerte de circulation transversale arrière.

Un bon mot pour le fini d’alu à la console centrale : une touche sportive appréciable. Du reste, les baquets de la version essayée se sont avérés confortables mais pas enveloppants outre mesure. La position de conduite a pu être trouvée facilement, fruits d’ajustements nombreux.

Technique 90 %

Au moment d’écrire ces lignes, seule la version M40i figurait sur le site de BMW pour 2020, mais l’arrivée de la sDrive30i est imminente. Fait à noter, cette dernière sera légèrement moins chère que la Supra. Dans le cas de la Z4 plus puissante, la différence est d’environ 12 000 $, mais on parle d’une décapotable ici. Autrement dit, aucune considération de prix n’élimine un modèle ou l’autre, chez Toyota ou BMW. Ça demeure une question de goût.

Sous le capot, la version de base profitera d’un 4-cylindres turbo de 2,0 litres. Ce dernier promet des prestations de 255 chevaux et 295 lb-pi de couple. La fiche technique fait état d’un temps de 5,4 secondes au 0-100 km/h. Avec le moteur 6 cylindres turbo de 3,0 litres, la cavalerie est poussée à 381 chevaux, le couple à 369 lb-pi. C’est supérieur à ce qu’annonce la Supra, ce qui nous permet d’anticiper des prestations vraiment intéressantes. Je vous invite toutefois à lire mon essai de la Supra, surtout en ce qui a trait au nombre de chevaux annoncé. Enfin, toujours au moment de mettre sous presse, nous n’avions conduit que la version à moteur 4 cylindres de la Z4. Partout, une boîte automatique à huit rapports est d’office.

Au volant 80 %

Notre essai de cette livrée 4 cylindres s’est avéré concluant, mais pas aussi enivrant qu’anticipé. En fait, l’impression dominante a été celle d’une trop grande filtration des sensations. Ne nous méprenons pas; les accélérations sont vives et au rendez-vous. L’équilibre, lui, frise la perfection avec une répartition parfaite du poids (50/50). Cependant, la sensation transmise par un moteur 4 cylindres au service d’une voiture sportive ne sera jamais la même que celle d’un bloc en comptant deux ou quatre de plus. La sonorité non plus n’a rien pour émoustiller. En fait, en écrasant l’accélérateur, tout y est, sauf l’émotion à laquelle on s’attend avec un tel bolide.

Il est vrai qu’on peut faire passer les réglages en mode plus sportif, ce qui aide, assurément. D’ailleurs, avec cette variante, le choix de tous les ensembles rehaussant la performance semble tout désigné. Personnellement, je suis demeuré sur mon appétit. En fait, j’ai doublement hâte de mettre à l’essai la version à moteur 6 cylindres. Pour les 12 000 $ supplémentaires, la question ne se pose même pas : mon choix va vers la M40i.

Conclusion 85 %

Avec la Z4, tout n’est pas qu’une affaire de performance. Pour l’acheteur, l’agrément général que va lui procurer son acquisition compte pour beaucoup.

Et ajoutez à cela que dans le segment où évolue la voiture, on trouve une certaine Porsche Boxster.

Bref, rien n’est acquis pour cette Z4, qui devra continuer à se battre pour faire sa place et subir, pour un certain temps du moins, la comparaison avec la Toyota Supra. Cette dernière, il est vrai, sera d’abord proposée en version Coupé; il faudra comparer en considérant ce fait. Une variante décoiffée n’est pas impossible, cependant, mais le modèle devra prouver qu’il suscite de l’intérêt avant qu’on lui ajoute des variantes.

La Z4, elle, va demeurer une décapotable, ce qui lui assure une clientèle différente.

Forces

Lignes classiques réussies

Équilibre parfait

Performances à la hauteur

Faiblesses

Sonorité d’un 4-cylindres pour ce type de voiture

Absence d’une boîte manuelle