BMW i8 2018

BMW i8 2018

Trois cylindres et beaucoup de jus

Inspirée du prototype Vision EfficientDynamics de 2009, qui lui-même s’inspirait de la mythique BMW M1, l’i8 a été introduite sur le marché pour deux raisons. D’abord, pour provoquer un véritable raz-de-marée médiatique avec un véhicule qui en met esthétiquement plein la vue, mais aussi pour démontrer son savoir-faire en matière d’hybridation. Trois ans plus tard, et après n’avoir vendu qu’environ 5000 unités à l’échelle nord-américaine, la BMW i8 continue de faire tourner les têtes.

Tour du propriétaire (95 %)

En fait, rares sont les voitures qui attirent autant les sourires et les pouces en l’air, surtout lorsqu’il est question d’une hybride. Il faut dire que l’i8 en met plein la vue et laisse présager une mécanique plus musclée. Son long museau pointu, ses bas de caisse qui se perdent sous la voiture et ses piliers arrière flottants ne sont que quelques-uns des éléments stylistiques de ce coupé dont le coefficient aérodynamique n’est que de 0,26. Spectaculaire avec ses portières à ouverture en élytre et son hayon entièrement vitré, elle n’est toutefois toujours offerte qu’en quatre couleurs.

Vie à bord (70 %)

Se glisser à bord de cette BMW demande une bonne souplesse physique. Le seuil de porte élevé, le pavillon très bas et la portière plutôt encombrante lorsque relevée rendent l’exercice pénible. Par contre, il n’est pas plus complexe de se glisser à l’arrière, et ce, même si l’espace y est plus restreint. Au volant, la position de conduite est déroutante, mais franchement confortable, les sièges étant bien dessinés. Bien sûr, la visibilité est problématique, principalement en raison de l’épaisseur du pilier A. Le poste de conduite, tout aussi futuriste que la ligne de la voiture, propose pour sa part un design audacieux ainsi qu’un curieux mélange de teintes. L’ambiance est tout aussi « grano » que futuriste, BMW faisant appel à de la fibre naturelle et à des matériaux recyclés pour une partie de l’habillage intérieur. Bien sûr, les cuirs utilisés sont magnifiques, se mariant à merveille avec les éléments de décor et l’éclairage d’ambiance bleuté.

Technique (90 %)

Légère, la BMW i8? Oui. D’ailleurs, en dépit du fait qu’elle soit équipée d’un moteur électrique, d’un moteur à essence et d’un bloc de batteries de 7,1 kWh, elle est plus légère de 100 kilos que la nouvelle Chevrolet Bolt. Il faut dire qu’elle fait appel à la fibre de carbone pour la conception de sa cage de protection et à un mélange d’aluminium et de plastique renforcé de fibre de carbone pour le châssis et la carrosserie. Mécaniquement impressionnante, la voiture est dotée des quatre roues motrices, puisqu’on trouve un moteur sur chaque essieu et deux transmissions indépendantes. En effet, le moteur électrique avant s’accouple à une boîte automatique à deux rapports alors que le moteur à combustion fait équipe avec une boîte séquentielle robotisée à six rapports. Sachez de surcroît que l’i8 est une hybride enfichable qui possède une mince autonomie 100 % électrique d’environ 35 kilomètres. La recharge à la maison, avec une prise de 220 volts, nécessite hélas environ trois heures, ce qui est peu impressionnant compte tenu de la faible autonomie électrique. Évidemment, la voiture peut également obtenir une recharge lors de la décélération ou du freinage, ce qui vous permettra de rouler électrique sur une distance prolongée. Il faut aussi savoir que cette BMW est l’une des rares hybrides enfichables à pouvoir recevoir une charge sur 400 volts, ce qui ramènera le temps de recharge à moins d’une heure.

Au volant (80 %)

Le tour de force de cette hybride est évidemment de vous donner des performances exotiques pour une économie de carburant substantielle (moyenne enregistrée à 7,1 litres aux 100 kilomètres). À cette affirmation certains répondront que Tesla fait encore mieux, ce qui est évident. Or, l’expérience de conduite de l’i8 est tout à fait unique. Il ne faut pas imaginer une conduite aussi acérée qu’avec une M4, et tel n’est pas l’objectif. Pensez plutôt à une puissance exceptionnelle, à une sonorité mécanique unique (et artificielle) et à une position de conduite incomparable. En fait, voyez plutôt cette voiture comme une GT hors norme, capable de belles prouesses routières et d’un grand confort.

Conclusion (80 %)

À plus de 150 000 $, l’i8 n’est ni la plus écoénergétique ni la plus performante. Mais elle jumelle efficacement ces deux talents, tout en proposant une expérience de conduite unique et une ligne à couper le souffle.

Forces

• Ligne à couper le souffle
• Expérience de conduite unique
• Performances routières

Faiblesses

• Accessibilité à bord
• Visibilité problématique
• Coût d’achat et d’entretien