Bentley Continental 2005

Bentley Continental GT

Ach zo British !

Au-delà du cuir et des boiseries, il n’est pas facile de capter l’essence même de ce qui définit le charme d’une auto anglaise de pure souche. Vouloir traduire « cosy » par confortable, c’est ôter toute finesse à ce mot qui traduit subtilité, chaleur, voire même sensualité. Aussi, quand une compagnie allemande dirige la destinée de l’une des plus traditionnelle maison anglaise, le choc culturel est à redouter. Pour illustrer ce propos, regardez la Rolls-Royce Phantom dont le design évoque le charme discret d’une « Panzer Divizion » à la charge.

Carrosserie

Heureusement, Volkswagen n’a pas commis la même erreur avec Bentley suite à la scission avec Rolls-Royce (maintenant propriété de BMW) et a mis de l’eau dans son vin … je veux dire du brandy dans son schnaps.

Le belge Dirk van Braeckel s’est mis à la tâche. Il a pris pour référence les Bentley Six de 1928 et Continental R-Type de 1952 (le dernier modèle unique à Bentley jusqu’à aujourd’hui). Dire qu’il est passé à côté de la plaque serait une totale injustice, dire qu’il a parfaitement réussi à saisir toute la subtilité serait un peu hors de proportions. Apparemment, capter l’esprit du design anglais semble une tâche bien ardue pour un non Anglais. Pour la fluidité des lignes, le montant central brille par son absence et le spoiler arrière est rétractable. Le coffre a le bon goût d’être parmi les plus accueillant de sa catégorie et il possède même une trappe à skis.

Habitacle

Classique : cuir pleine fleur, ronce de noyer, touches de chrome et d’aluminium. Dessiné avec goût (normal, c’est une Bentley) et aussi très bien fini et ergonomique (un peu moins normal, les allemands sont passés par là!). Parmi les irritants, on notera la présence un tantinet trop visible de composants d’origine VW et des places arrière pas si habitables que ça. Pour le reste, c’est somptueux et l’équipement est imposant : climatisation 4 zones, système de navigation, système audio avec 12 haut-parleurs (quoi, seulement!), téléphone mains libres et montre Breitling.

Mécanique

Transmission intégrale, W12 et culasse multisoupapes ne sont pas des mots faisant partie du vocabulaire habituel de la marque. Mais pourquoi se priver de piger dans l’immense banque d’organes de Volkswagen? Tout est là! Ainsi, les trains roulants sont issus de la Phaeton W12 (retravaillés pour la Continental, bien sûr) : essieu arrière multibras, suspension pneumatique à tarage variable en continu, ESP. Parce qu’avec seulement 420 chevaux, le moteur de la Phaeton manque de distinction, il a fallu faire appel à une double suralimentation avec des turbos KKK (ça, Bentley connaît, puisqu’ils ont monté leur premier compresseur en 1928 et que cela fait presque une vingtaine d’année le traditionnel V8 de 6,75 litres existe en version turbocompressée). À la clé, 560 chevaux et surtout 479 lb-pi de couple … disponibles à peine au dessus du régime du ralenti! La boîte automatique à 6 rapports comprend une commande Tiptronic avec une des palettes derrière le volant.

Comportement

Si la Continental GT est terriblement puissante et efficace grâce à sa transmission intégrale, il n’en reste pas moins qu’elle doit composer avec un poids de près de 2,4 tonnes. L’agilité n’est pas son fort. Son vrai terrain à elle, c’est l’autobahn … pardon, l’autoroute. À ce titre, elle revendique le titre de voiture à 4 places la plus rapide du monde.

Conclusion

Les célébrités de ce monde ont craqué pour la Continental GT et la liste d’attente s’allonge régulièrement. Preuve que le respect d’une certaine tradition est encore vendeur et ce même si les dessous de l’engin ont copieusement dépoussiéré les habitudes. En plus, comparée à la berline Arnage, elle est affichée à un prix pratiquement « raisonnable ». Wunderbar!

Forces

Un certain respect de la tradition

Technologie moderne

Finition intérieure

Prix … pour une Bentley!

Faiblesses

Habitabilité arrière

Trop de composants VW à l’intérieur (pinaillage)

Nouveautés 2005

Aucun changement majeur