Bentley Continental GT 2006

BENTLEY CONTINENTAL GT

Beauté mobile

Ma rencontre avec la Bentley GT fut, à défaut de meilleurs mots, singulière et inattendue. Nous étions au lancement du Hyundai Tucson et mon collège Tony Whitney m’annonce qu’il a mis la main sur une Bentley GT pour 24 heures. La voiture sera à l’hôtel demain matin et nous disposons de quelques heures pour faire un peu de route. Je m’empresse d’accepter son offre de l’accompagner et anticipe déjà cet essai hors de l’ordinaire.

Carrosserie

Sa grande beauté (et sa rareté) impose le respect, en plus de susciter l’envie partout où elle passe. Véritable sculpture sur roues, la GT profile une ligne aérienne figée dans le métal. Tout comme les chefs d’oeuvre des grands peintres, on peut la regarder durant de longues minutes et toujours trouver quelque chose qui avait échappé à notre regard. De plus, son exclusivité fait de son conducteur un centre d’attraction peut importe où il se trouve.

Habitacle

Au volant, on peut deviner comment se sentait le roi d’Angleterre ou le Tsar russe dans sa calèche royale. Rarement ai-je eu cette impression – et la chance ! – de conduire un véhicule aussi exclusif. La grande différence entre cette Bentley et ses sœurs de sang (Audi A8 et VW Phaeton) se résume en deux mots : richesse et authenticité. Chaque ouvrier met 20 heures à assembler et polir la console et pas moins de 17 peaux de vaches sont nécessaires pour couvrir l’habitacle. Même le volant recouvert de cuir est cousu main et demande 234 points de sutures. La montre Breitling qui trône au centre de la console ajoute un rien de noblesse. Les absents y jouent aussi un rôle important : impossible de trouver le moindre centimètre carré de plastique et pas de système électronique compliqué pour briser cette belle harmonie. La Bentley GT dégage un sentiment d’éternité, de beauté intemporelle.

Mécanique

La recette débute avec le moteur Volkswagen W12, gavé pour les besoins de la cause de deux turbos qui portent la puissance à 551 chevaux. Ce moteur de six litres produit également 479 livres-pieds de couple et permet à cette masse de 2,5 tonnes d’accélérer à 100 km/h départ arrêté en 5 secondes avec un sentiment de légèreté impressionnant. La seule transmission disponible est une boîte automatique à six rapports et elle peut être utilisé en mode «paresse» en plaçant le levier à D ou avec les «oreilles de lapin» chaque côté du volant qui offrent une conduite beaucoup plus inspirée.

Comportement

Solide et agile sont les premiers mots qui viennent à l’esprit pour définir la GT sur la route. Avec des chiffres aussi éloquents au chapitre de la performance, la Continental GT fait partie des véhicules de production les plus rapides de la planète. Bentley a donc eu l’idée d’y greffer le système quattro d’Audi pour contrôler cette imposante cavalerie. Conçue pour être conduite tous les jours, la Continental n’en demande pas moins une certaine adaptation du conducteur, qui doit apprendre à la maîtriser. Un simple frôlement de l’accélérateur donne la pleine mesure de la bête. Avec une sonorité mécanique à la croisée des chemins entre le V12 Ferrari et le muscle-car américain, capable d’une vitesse approchant les 300 km/h, la retenue est de mise si vous ne voulez pas être catapulté. Les sièges confortables sont aussi très enveloppants si vous accélérez le rythme et la boîte automatique s’adapte à votre style de conduite. Un ratio court et rapide en conduite sportive, elle devient fluide si vous ne forcez pas la note. Et les places arrière sont presque généreuses; seule l’entrée et la sortie du véhicule demande un brin de gymnastique.

Conclusion

Si vous êtes riche, cette voiture a tout pour plaire : une ligne irrésistible et des performances fantastiques, avec un coffre digne de ce nom et de l’espace pour quatre. Une belle combinaison d’irrationnel et de rationnel…

Forces

Une ligne à couper le souffle

560 chevaux

un habitacle princier

Faiblesses

Une facture très salée

Place arrière étroite