Bentley Continental GT 2019

Bentley Continental GT

Le succès appelle le succès

Tombée dans l’escarcelle du groupe Volkswagen, Bentley a perdu en singularité, mais elle a gagné en compétitivité et en pérennité. Les puristes s’en offusquent, mais pas les clients. Plus de 65 000 d’entre eux se sont procuré une Continental GT depuis son lancement en 2003. Le moment était venu de renouveler l’offre.

Tour du propriétaire

Le succès remporté par la première génération incite l’état-major de Bentley à jouer de prudence. Sans véritable surprise, la seconde génération renouvelle le genre sans donner l’air de trop y toucher. Dessinées par Luc Donckerwolke, les formes de la carrosserie demeurent sensiblement les mêmes et s’inspirent de l’étude EXP 10 Speed 6, coupé biplace, dévoilée au Salon de Genève 2015.

Vie à bord

Puisque l’important, c’est ce que le client voit, la direction de Volkswagen a veillé à ce que la présentation intérieure de cette Bentley respecte la tradition. Qu’elle soit une fête des sens, où le parfum du cuir, la douceur de la ronce de noyer et l’éclat du nickel sont une inépuisable source de ravissement.

Que du fauteuil dans lequel vous prendrez place, vous puissiez détailler ce salon anglais à la recherche de l’empreinte laissée par la main de l’homme. À une époque où les constructeurs ne cessent de se vanter de réconcilier ameublement et intérieur automobile, chez Bentley, le divorce n’a jamais eu lieu, même si la cadence de production a réduit la place de l’artisanat qui faisait la fierté de la maison. Qu’à cela ne tienne, Bentley travaille toujours sur commande. Il est possible de tout choisir, du sol au plafond : essences de bois ou aluminium, couleurs du cuir, des tapis, de la moquette du coffre… Même liberté pour la carrosserie.

Ainsi, le tableau de bord massif s’enguirlande, par endroits, de commandes délicieusement surannées, comme en font foi les tirettes des buses de ventilation ou encore la petite montre Breitling. La tradition est respectée. Comme vous, ébénistes et tanneurs écarquilleront les yeux devant la qualité des placages de bois précieux, que l’on peut échanger pour des insertions en aluminium ou en fibre de carbone, plus contemporaines. Les teintes offertes pour les cuirs et les panneaux de carrosserie apportent un zeste d’originalité pratiquement inimitable. Côté modernisme, cette Bentley intègre dans la partie centrale de son tableau de bord un immense écran qui, à la demande, s’éclipse totalement au profit de compteurs traditionnels ou simplement d’une pièce de bois précieux.

La position de conduite un peu haute assure de la visibilité, et les sièges dodus à souhait et correctement moulés maintiennent parfaitement les occupants en place. À l’arrière, deux adultes tiennent sans trop de mal pour une centaine de kilomètres, même si le dégagement au toit est compté. Le coffre, en revanche, n’a pas une contenance exceptionnelle, mais il est décoré comme l’intérieur, avec goût.

Technique

Sans véritable surprise, cette deuxième mouture de la Continental GT puise dans le réservoir de pièces du groupe Volkswagen pour se refaire une santé. Cette fois, ce coupé adopte l’architecture MSB (pour Modulärer Standardantriebsbaukasten) du groupe allemand et inaugurée par la Panamera. De cette dernière l’anglaise reprend aussi le système d’alimentation électrique de 48 volts, qui permet de disposer de barres antiroulis actives, mais pas du dispositif à roues arrière directrices, cependant. Comme sur ce dernier, la suspension pneumatique dotée d’amortisseurs à trois chambres est variable en continu. Étonnamment, par contre, pas de châssis à quatre roues directrices au programme. 

Au volant

Sous le majestueux et long capot se glisse le moteur W12. Profondément révisée, cette mécanique délivre désormais une puissance de 635 chevaux, ce qui permet à ce coupé d’abaisser de quelques dixièmes son temps d’accélération et d’atteindre 333 km/h de vitesse de pointe. La grande nouveauté, c’est du côté de la boîte de vitesses qu’elle se trouve. La boîte automatique traditionnelle et dotée d’un convertisseur a été remerciée au profit d’une transmission (automatique aussi) à double embrayage. Celle-ci compte huit rapports.

Conclusion

Pour l’instant, Bentley n’a dévoilé son nouveau modèle qu’en coupé. Comme le veut la tradition maison, la Continental devrait se décliner assez rapidement en cabriolet, et également sans doute proposer un moteur V8, sans oublier une kyrielle de variantes.