Buick Allure 2005

Buick LaCrosse

LaCrosse a un peu d’Allure

Ça y est, GM a décidé que les noms Century et Regal avaient un bagage trop vieux jeu et les relègue aux oubliettes. LaCrosse a été choisi pour identifier cette berline sur le marché américain, mais sans penser à la connotation vulgaire du nom en français. Maintes discussions ont eu lieu et Allure a été choisi pour le marché canadien.

GM espère attirer des acheteurs un peu plus jeunes que ceux du duo précédent sans irriter les propriétaires actuels prêts à changer. La voiture a une nouvelle allure, certes. Mais la plate-forme de base reste celle de l’ancienne génération. Heureusement, plusieurs améliorations y ont été apportées et ce, à tous points de vue. Trois niveaux de finitions sont offerts, soit la CX (25 200 $) qui fait office de voiture de base, la CXL (27 865 $) qui offre un équipement relevé et la CXS (33 265 $) qui est le modèle à la fois « sportif » et luxueux.

Carrosserie

Évidemment, c’est au niveau du design extérieur que les changements se remarquent en premier. La calandre ovale et chromée proéminente, caractéristique de Buick, est le centre visuel de l’avant, secondé par une paire de phares de chaque côté. La ligne de capot bombée et fuyante allant rejoindre les phares donnent un petit air cartoonesque aux extrémités avant de la voiture que les designers auraient voulu voir associé à Jaguar… Raté, on pense plutôt à Roger Rabbit. Seul un rapide regard très furtif permettra de déceler une ressemblance avec l’inspiration des designers, mais ce regard devra vraiment être très furtif.

La ligne de toit est typique des berlines et sans trop d’originalité. Stationner l’Allure à côté d’une Ford Taurus permet de réaliser que la pente du pare-brise, la ligne de toit et la courbure des glaces latérales sont identiques. Curieux et inquiétant. Je ne pensais pas que les acheteurs de Buick cherchaient une Taurus. L’arrière est plus harmonieux et intègre bien l’ovale Buick dans la tôle du couvercle de la valise pour incorporer un insigne Buick en son centre. L’ensemble arrière offre un style un peu banal, mais plaisant pour l’œil et efficace, permettant d’offrir un coffre de bonne taille. Vue de trois quarts, des épaules d’ailes soulignées par une arrête courbe très marquée donne de la vigueur à l’ensemble, mais elles sont malheureusement timides sur les ailes avant. Est-ce que le designer de la partie arrière a parlé à celui de la partie avant ?

Habitacle

Première non-surprise en s’asseyant dans l’Allure : la planche de bord, quoi qu’efficace, reste très « planche » et ne bouscule pas l’esprit Buick. Les instruments sont aisément lisibles et bien disposés, tout comme les différentes commandes d’accessoires. Seul les contrôles de la ventilation sont placés un peu trop bas. Ce n’est pas un problème dans la voiture de base, mais devient nuisible avec le système de ventilation géré électroniquement.

La qualité des matériaux est en hausse ce qui contribue à rendre l’ambiance à bord feutrée et confortable. Tant les plastiques des panneaux de porte que ceux de la planche de bord sont agréables au touché et visuellement attrayants. Une quasi-réussite, mais GM gâche tout avec un volant dont la texture plastique semble provenir d’une Sunfire d’il y a sept ou huit ans. Ouch ! Heureusement qu’une version recouverte de cuir est disponible.

La disposition des sièges avant permet d’offrir une voiture à cinq ou six places. Dans le cas de la six places, l’accoudoir est en même temps un grand espace de rangement qui se replie sur lui-même pour servir de siège central. À ne conseiller que pour des enfants sur de courts trajets. Avec cette configuration de sièges, le levier de changement de rapports est situé sur la colonne de direction, comme dans le bon vieux temps. Les sièges avant sur la version de base sont confortables sur de longs trajets et, pour une Buick, offrent un maintient très acceptable.. Curieusement, ce même siège, mais tendu de cuir, s’avère inconfortable à la longue. L’assise des sièges est longue et supporte bien le dessous des jambes, ce qui est très bien pour les grandes personnes, mais qui risque de déranger les plus petites

La position de conduite est bonne, très bonne même, grâce à une colonne de direction ajustable en hauteur et télescopique, à un pédalier ajustable et à la possibilité de varier la hauteur et l’angle du siège. Par contre, il est toujours surprenant de trouver une poignée de contrôle manuel de l’angle du dossier sur un siège électrique.

Mécanique

Deux moteurs sont offerts. La CX et la CXL se partagent le V6 3800 série III, le fiable et presque éternel moteur à culbuteur de 3,8 L que GM utilise à toutes les sauces. Les 200 chevaux de ce moteur s’avèrent adéquats et la voiture ne se traîne pas. Par contre, les rapports de la transmission semblent un peu longs. La CXS a droit à un moteur techniquement plus évolué, un 3,6 L de 240 chevaux et 230 lb/pi de couple avec double arbre à cames en tête, quatre soupapes par cylindre et le calage variable en continu des soupapes. Ce moteur est à la fois plus vigoureux et moins dérangé par la longueur des rapports de la boîte, tout en étant aussi silencieux que le 3,8 L. Il est bien adapté à la voiture. La puissance est transmise aux roues avant, comme pour toutes les voitures basées sur la plate-forme W, et le système de contrôle de la traction est efficace.

Comportement

Là est la grande surprise de la voiture. Disparu le pompage de la suspension à la moindre bosse, au moindre vallon. Les ingénieurs de Buick ont su recalibrer l’ensemble du train roulant pour offrir une tenue de route saine, confortable à la Buick, mais sans que la voiture ne tangue ou ne valse inutilement. La seule mauvaise note vient des pneumatiques de base qui émettent plus de bruits de roulements qu’ils ne devraient le faire, sans être réellement très adhérents. À changer au plus tôt.

Conclusion

Buick a certes fait un pas dans la bonne direction avec cette évolution. L’Allure est calme, silencieuse et confortable si on prend le temps de bien choisir les options. Tristement, GM a conservé une plate-forme qui est dépassée techniquement alors qu’il y a tant d’autres plate-formes disponibles, la Epsilon de la Malibu par exemple, qui aurait permit à la voiture de réellement se mettre au niveau de la concurrence. Résultat, une bonne voiture qui se retrouvera fort probablement en grand nombre dans les flottes de voitures, un choix intéressant pour le vendeur sur la route et une bonne voiture de classe premium pour les compagnies de location.

Forces

Silence et confort

Versions bien équipées

Tenue de route

Faiblesses :

Plate-forme dépassée

Style parfois banal, parfois cartoonesque

Pneus de base à changer au plus vite

Nouveauté :

Nouveau modèle