Buick LaCrosse 2018

Annuel de l’automobile 2018 – Buick LaCrosse

Titre : Victime de la mode

Par Vincent Aubé

Le constat est devenu inévitable : la grande berline telle qu’on la connaît n’est plus un choix populaire sur le continent nord-américain, un territoire pourtant reconnu pour son appétit envers ces grandes routières confortables et riches en équipement. Le raz-de-marée de tout ce qui porte la mention « utilitaire » continue son travail de démolition. En fait, un bref coup d’œil à l’alignement de cette division de General Motors confirme que Buick est passée en mode VUS, surtout depuis l’annulation de la berline Verano l’an dernier. Il ne reste plus que la Regal et la LaCrosse, et leur impact au chapitre des ventes n’est plus que l’ombre de ce qu’il était il n’y a pas si longtemps.

Tour du propriétaire 75 %

On ne pourra pas accuser la division design de Buick de s’asseoir sur ses lauriers. La dernière cuvée de la LaCrosse ne manque absolument pas de charme à l’extérieur. Le bouclier s’inspire du prototype Avenir présenté en 2015 au Salon de Détroit. Cette grille de calandre redessinée respecte la tradition tout en étant plus moderne. De profil, la grande berline s’inscrit également dans la tendance du moment, soit celle des berlines-coupés. Évidemment, ce trait de caractère s’avère négatif en ce qui a trait à la visibilité arrière, mais de nos jours, ce défaut se fait de plus en plus présent à bord des véhicules. Finalement, vers l’arrière, l’adoption de feux de position en forme de « boomerang » a changé l’ambiance par rapport au modèle sortant, qui était loin d’être désagréable pour l’œil.

Vie à bord 70 %

À l’image des plus récentes créations de la marque aux trois boucliers, la LaCrosse respecte la philosophie imposée au sein des plus récents modèles. La planche de bord ressemble donc à s’y méprendre à celle installée à bord du petit Encore et propose un nombre réduit de boutons traditionnels. En effet, seules les commandes pour la ventilation, les sièges chauffants, sans oublier les quelques dispositifs d’aide à la conduite se retrouvent sous l’écran du système de divertissement, un écran que continuent d’acclamer les bonnes critiques sur la qualité de son affichage et sa facilité d’utilisation au quotidien. Si l’épuration de l’habitacle est évidente, le levier de vitesses introduit en 2017 n’est pas aussi facile d’utilisation. À plusieurs reprises ai-je dû répéter la manœuvre pour pouvoir reculer à l’aide du bouton latéral. Un levier traditionnel ferait amplement l’affaire à mon avis.

Technique 75 %

En bonne berline américaine, la Buick LaCrosse poursuit sa stratégie d’offrir un V6 sous son long capot. Contrairement à l’ancienne génération du modèle – qui pouvait être commandée avec un bloc de quatre cylindres –, seul ce moteur de 3,6 litres de cylindrée s’occupe de mouvoir la plus large berline à porter l’écusson de la marque. Avec une puissance de 310 chevaux-vapeur et un couple de 282 livres-pieds, ce V6 ne bat pas de records, mais il n’a rien à envier aux autres options du marché. Pourquoi, me direz-vous? Parce qu’il est parfaitement adapté à cette plateforme du géant américain. Accouplée à ce moteur, la boîte de vitesses automatique à huit rapports s’occupe d’acheminer le tout aux roues motrices avant ou, dans certains cas, aux quatre roues motrices. Voilà un argument qui rend la LaCrosse plus alléchante face à certaines de ses rivales.

Au volant 75 %

Il ne faut pas se leurrer, la clientèle visée par la LaCrosse (et les autres représentantes du segment par le fait même) est un peu plus mûre que celle des micro-VUS, par exemple. Il est donc primordial que cette grande berline se comporte comme une… grande berline! En plus de l’espace généreux à l’une ou l’autre des deux rangées de sièges, la Buick LaCrosse persiste à offrir l’un des habitacles les plus silencieux de sa catégorie. À ce niveau, la suspension s’occupe de garder les occupants dans un état d’apesanteur (!) malgré les irrégularités du bitume. Notez également que la direction n’est pas aussi précise que celle d’une voiture sport. En revanche, la LaCrosse s’avère une solution plus que respectable pour les longs trajets prolongés.

Conclusion 75 %

Un an plus tard, force est d’admettre que malgré les efforts de promotion, la nouvelle silhouette, les innovations sous le capot, la transmission intégrale en option et même le confort typiquement Buick, la LaCrosse est victime de la mode. La mode est aux VUS et ce sont les berlines qui en souffrent. Même le marché américain ne peut que constater la régression de ce créneau « made in USA ».

Forces

Confort – Mécanique bien adaptée – Belle gueule

Faiblesses

Levier de vitesses agaçant – Vision arrière exécrable