Buick Regal 2012

Buick Regal

L’Euro-Buick

Pour bon nombre de gens, Buick rime avec troisième âge. Rajeunir l’image de la marque (et ses acheteurs !) est un gros défi, mais une voiture comme la Regal semble avoir tous les outils requis.

CARROSSERIE

Pour une fois (il était temps…), GM s’est tournée vers sa filiale allemande : dans les faits, la Buick Regal est une Opel Insignia. Outre de menus détails esthétiques, les deux carrosseries sont identiques et, disons-le, c’est franchement réussi de ce côté. Cette Buick ressemble à tout sauf à la Buick de votre père ou de votre grand-père, et c’est exactement ce que voulaient les dirigeants de la marque : une berline à l’allure européenne, capable de séduire les acheteurs de voitures de luxe importées.

HABITACLE

Il n’y a rien à l’intérieur qui évoque General Motors, sauf l’écusson Buick au centre du volant. C’est franchement cossu et assemblé avec rigueur. Comme c’est la norme chez GM, la chaîne stéréo brille par sa qualité sonore. Les sièges méritent, eux aussi, des compliments, mais ils manquent de maintien latéral et de soutien lombaire. À l’arrière, le dégagement pour la tête et les jambes est correct, sans plus; si vous mesurez moins de 1,80 mètre, ça ira. L’ergonomie ne montre pas de lacune, avec des commandes simples et d’utilisation intuitive, ainsi que des espaces de rangement aussi pratiques que nombreux. L’équipement de série de la version haut de gamme (CXL Turbo) est, par ailleurs, richement garni.

MÉCANIQUE

Autre signe des temps, les deux moteurs offerts sont à 4 cylindres. L’un est atmosphérique, l’autre, suralimenté par un turbocompresseur, pour une cylindrée respective de 2,4 et de 2 litres. Le premier est sans l’ombre d’un doute le meilleur 4-cylindres à s’être retrouvé sous le capot d’un véhicule construit par GM. Il aura fallu plus de 30 ans à l’ex-numéro 1 mondial pour réussir à concevoir un 4-cylindres comparable à ceux des constructeurs européens et asiatiques… Mieux vaut tard que jamais.

Ce moteur a tout ce qu’il faut pour rassurer les fidèles de la marque : il tourne tout doucement, montre une belle souplesse tout en étant des plus discrets. Raffiné, et frugal, avec cela. Par contre, ça manque un peu de « oumph ». Les accélérations et les reprises sont parfois laborieuses; s’il vous en faut plus, la suralimentation permet d’extirper 220 chevaux de l’autre motorisation offerte, soit le 4-cylindres de 2 litres. Il fait tout bien et consomme à peine plus que le 2,4-litres.

La boîte de vitesses automatique à 6 rapports brille, elle aussi, par sa grande douceur, en plus de contribuer à réduire la consommation. À Detroit, c’est GM qui fait les meilleures boîtes (je n’ai pas dit les plus fiables !) depuis quelques décennies, ce n’est donc pas étonnant.

COMPORTEMENT

S’il y a un aspect où les origines européennes de la Regal ressortent le plus, c’est celui du comportement routier. Buick a toujours été synonyme de confort, et la Regal respecte en tous points la tradition de la marque, grâce au travail remarquable des trains roulants. Cette douceur de roulement se marie à une tenue de route tout à fait respectable. C’est le meilleur des deux mondes : le confort d’une berline de luxe conjugué à une conduite à l’européenne. Ce qui ne signifie pas que c’est sportif pour autant. Même si le roulis est bien maîtrisé, ça penche tout de même un peu en virage, et l’amortissement reste assez souple. Et il y a cette direction, précise, bien dosée, qui répond rapidement mais devient ensuite inerte. Étrange.

CONCLUSION

La Regal réussit un véritable tour de force, soit celui d’être capable de séduire à la fois les acheteurs traditionnels de Buick et ceux qui se tournent habituellement vers les marques importées. Toutefois, il reste l’autre moitié du chemin à faire, soit de convaincre ces derniers. De plus, on peut se demander si les consommateurs nord-américains sont prêts à payer plus de 35 000 $ pour une berline à 4 cylindres. C’est l’autre grande question, et le succès de la Regal dépend de la réponse. Une chose est certaine, GM a fait ses devoirs. S’il fallait une voiture pour changer la perception que les gens ont d’une Buick, ce serait celle-là.

FORCES :

• Réussite esthétique
• Habitacle cossu
• Mécanique raffinée
• Moteurs qui consomment peu
• Équilibre confort/comportement

FAIBLESSES :

• Sièges qui manquent de maintien
• Moteur qui manque de tonus (2,4-L)
• Espace compté à l’arrière
• Réaction de la direction
• Image de la marque