Cadillac CT5 2020

Cadillac CT5

Les conservateurs pognent moins

C’est un fait qui a été prouvé scientifiquement : faire preuve de conservatisme, agir de façon plus réservée et moins empathique réduit les chances d’un grand amour. Cadillac, qui souffre d’un manque chronique d’affection, a donc décidé d’agir en révisant sa gamme de bout en bout et en troquant la berline CTS pour une berline CT5, qui n’est peut-être pas des plus osées d’un point de vue stylistique, mais qui a au moins le mérite de rappeler que la marque de luxe de General Motors n’abandonne pas complètement le marché des voitures.

Tour du propriétaire 70 %

Ne laissez pas ce changement de nom vous mener à conclure que la CT5 est entièrement inédite. Elle conserve au moins l’esprit ainsi que les groupes motopropulseurs de sa prédécesseure. Le constructeur de Détroit simplifie tout de même le catalogue, la proposant seulement en deux versions, Sport et Luxe, qui se partagent une cylindrée à quatre ou à six cylindres, suralimentées par un et deux turbocompresseurs, respectivement. Visuellement, la CT5 arbore une calandre et des lignes épurées, ce qui fait du bien. Les designers de Cadillac ont eu le crayon pesant au moment de dessiner les XT4 et XT6… Détail intéressant : on peut facilement distinguer les deux versions de la berline à la forme de leurs blocs optiques.

Vie à bord 80 %

L’habitacle de la berline est centré sur le conducteur, ce qui se traduit par un tableau de bord en deux temps qui semble exclure le passager. Pas si grave, dans la mesure où les matériaux de finition, au moins, sont de bonne qualité et contribuent à l’ambiance de luxe et de confort. GM abuse depuis quelques années des surfaces tactiles et la CT5 n’échappe pas à ce défaut, même si c’est moins agaçant qu’à bord d’autres modèles du groupe américain. L’interface multimédia est sobre et efficace, mais ne paraît pas mieux à bord d’une Cadillac que d’une Chevrolet. De façon plus générale, cinq adultes peuvent prendre place à bord sans trop de peine, l’accès étant optimal à l’avant comme à l’arrière. Le coffre est aussi très accessible.

Technique 65 %

Les chiffres précis de puissance des cylindrées équipant la CT5 n’étaient pas publiés au moment d’écrire ces lignes, mais ils ressembleront de très près à ceux inscrits à la fiche technique de la CTS : 268 chevaux et 295 lb-pi pour le 4-cylindres turbo, 420 chevaux et 430 lb-pi pour le V6 biturbo. Les roues motrices sont à l’arrière, mais la version intégrale est plus attrayante pour une foule de raisons. Peu importe, toutes les déclinaisons recourent à une boîte automatique à 10 rapports qui promet de réduire d’un brin la consommation de carburant moyenne, tout en conservant une plage de rapports maximisant l’exploitation de la suralimentation.

Au volant 70 %

Cadillac se positionne depuis une quinzaine d’années comme l’équivalent nord-américain des marques allemandes, mais on sent le besoin de se redéfinir maintenant que Tesla vient troubler l’eau qui semblait dormir dans ce créneau. Ça explique sans doute la volonté de garder une berline intermédiaire au catalogue offrant une certaine performance, dans un contexte où le niveau de confort doit être à son maximum. De petits détails, comme le régulateur de vitesse adaptatif, sont tout de même appréciés. Dans l’ensemble, la CT5 n’apporte rien de bien nouveau aux acheteurs. Elle se montre fiable et précise, sans être aussi relevée que l’était la CTS-V des années passées.

Conclusion 70 %

Cadillac vit une double transition ces jours-ci, complétant un virage vers les VUS en même temps que s’amorce un long processus d’électrification de l’ensemble de la gamme. La CT5 propose donc un amalgame de technologie, de performance et de confort qui aurait été louable, n’eût été l’évolution en accéléré du marché des berlines de luxe. On imagine mal une telle berline souffrir positivement de la comparaison avec des modèles similaires à moteur électrique qui verront le jour dans les trois prochaines années, surtout que certains de ces modèles seront signés Cadillac…

Forces

Lignes épurées rafraîchissantes

Boîte à dix rapports qui fait bien

Confort qui ne manque pas

Faiblesses

Offre technologique à la traîne du marché

Interface tactile pas particulièrement agréable

Le 4-cylindres est un peu juste