Cadillac CTS 2008

CADILLAC CTS

La Lexus des Cadillac 

La meilleure chose que l’on puisse dire au sujet de cette nouvelle Cadillac est qu’elle joue finalement sur le même terrain de jeux qu’une Lexus IS ou GS, et autres berlines de même acabit. Il fut une époque, une époque vraiment lointaine, où la Cadillac était la référence. Le 747 était la Cadillac des avions, un téléviseur Sony la Cadillac des téléviseurs, un Chris Craft la Cadillac des bateaux à moteur… À présent, cette place revient à Lexus. Reste que les Cadillac sont, et ont toujours été, reconnues pour leur style, leur puissance et leur apparat.

La marque a récemment connu un regain de popularité, principalement à cause de l’intérêt que lui ont porté les rappeurs urbains, qui en ont fait un véhicule pour s’afficher. Partant, Cadillac a commencé à attirer des clients beaucoup plus jeunes, qui ont placé les nouveaux modèles Cadillac en tête de liste de leur choix. Résultat: les ventes du nouvel Escalade sont florissantes, et la précédente CTS a toujours remporté, en dépit de ses lignes controversées et de son habitacle futuriste, un bon succès. Les nouvelles STS et SRX, quant à elles, ont été accueillies avec plus de frilosité, à cause de leur style moins affirmé. Ce n’est toutefois pas le cas de la nouvelle cuvée de CTS.

CARROSSERIE

La nouvelle CTS témoigne du mariage parfait de l’art et de la technologie. Cette voiture a de la gueule, tout simplement. Les éléments de détail sont sublimes et les panneaux de carrosserie, parfaitement assemblés. Ses ailes saillantes, son museau effilé flanqué d’une calandre aiguisée, ses lignes acérées et sa silhouette élancée concourent à la rendre instantanément reconnaissable. C’est aussi l’une des voitures les plus incroyablement séduisantes sur la route. Les jantes en alliage poli, en option, et le chrome, utilisé plus ou moins subtilement de-ci de-là, scintillent. Le becquet, dont la forme est angulée, incorpore le feu de freinage surélevé. Génial, tout simplement.

HABITACLE

Contrairement à nombre de véhicules nord-américains, le design de l’habitacle respecte l’esprit de celui de la carrosserie. Les lignes dynamiques du tableau de bord et les matériaux de qualité s’amalgament pour former un merveilleux environnement accueillant, en toutes circonstances. Le tableau de bord, dont la partie supérieure est piquée, est digne de celui d’une Bentley. L’écran de navigation apparaît et disparaît élégamment dans le meuble de bord, et plaira aux petits génies de la technologie. À bord, les boiseries véritables s’allient au cuir fin.

Cadillac propose en plus l’une des meilleures interfaces pour accéder au contenu multimédia et à la radio par satellite. Le disque dur embarqué compte 40 Go: inutile d’emporter le iPod. Le système de navigation réagit plus rapidement et affiche des indications plus détaillées. Les commandes individuelles de climatisation sont toutefois montées trop basses sur la console centrale; cachées par les longues jambes des conducteurs de grande taille, elles seront, pour eux, difficiles à repérer.

L’assemblage et la finition des éléments du tableau de bord et de la console centrale n’appellent aucune critique, sauf une petite: l’allure bon marché du pourtour de l’horloge. L’épais volant est inclinable et télescopique. Le dégagement pour la tête est suffisant, même avec la présence du gigantesque toit ouvrant en option. Les indicateurs sont aisément lisibles; de plus, l’écran multifonction comprend notamment un indicateur de vitesse numérique et un ordinateur de bord.

Cadillac a établi le prix de la CTS de façon à concurrencer la Série 3 de BMW bien que, dans les faits, ses dimensions soient plutôt celles d’une Série 5. À l’arrière, l’habitabilité est limitée, mais les baquets profondément sculptés améliorent le dégagement, en plus de maintenir les occupants bien en place. Les sièges avant chauffants sont confortables; petite suggestion: lorsqu’ils sont habillés de cuir noir, l’option pour les rafraîchir est la bienvenue durant les chaudes journées d’été. L’immense coffre contient 385 litres et peut être agrandi en rabattant les dossiers des sièges arrière.

MÉCANIQUE

Le capot sculpté cache un nouveau V6 à DACT, à injection directe, de 304 chevaux, approprié pour une voiture de cette catégorie. Ce moteur est jumelé à une boîte automatique à six rapports. Le toujours utilisé V6 de 258 chevaux, pour sa part, est couplé à une boîte manuelle à cinq rapports. Notre voiture d’essai était trop neuve pour en évaluer pleinement le rendement; à en juger par l’indicateur de vitesse numérique, il a toutefois assez de oumph pour impressionner. Bien qu’il ne soit pas aussi doux à bas régime, le 3,6 litres fonctionne avec raffinement sur la route. À vitesse de croisière, l’atmosphère de la cabine rappelle, oserons-nous le dire… celle d’une Rolls. La sonorité du moteur, toutefois, évoque davantage celle d’un camion de UPS. Étonnant, car GM peut vraiment faire mieux en matière de sonorité. Pensez à la Camaro, par exemple.

COMPORTEMENT

Chaussée de roues et de pneus de 18 pouces, inclus dans l’ensemble de suspension Performance (FE2) sur les versions à propulsion ou à transmission intégrale, la CTS assure une tenue de route suffisamment ferme à basse vitesse et procure un comportement routier qui inspire confiance en toutes situations. Cadillac offre également, sur les deux versions, une suspension de base vraisemblablement plus souple (FE1), qui comprend des roues de 17 pouces. Un ensemble plus sportif (FE3) peut également équiper les berlines à propulsion. Cet ensemble profite des mêmes roues et pneus de 18 pouces, et des mêmes barres stabilisatrices que l’ensemble FE2 de la version à propulsion, en plus de freins plus grands munis d’étriers en fonte plutôt qu’en aluminium, et de pneus haute performance à cote Y. La CTS à transmission intégrale bénéficie, de son côté, de réglages de barres stabilisatrices et de rapport de réduction de la direction pour chacun des ensembles FE1 et FE2. Ouf! C’est à y perdre son latin, non?

Le châssis, conçu pour canaliser beaucoup plus de puissance, comprend une suspension avant à bras asymétrique et une suspension arrière multibras, un incontournable dans cette catégorie. Les grands freins sont faciles à moduler, mais les étriers blottis derrière les roues n’ont pas le même attrait que les Brembo à quatre pistons de l’Acura TL Type-S.

CONCLUSION

La CTS établit une nouvelle norme en matière de berlines de luxe nord-américaines: choix de deux moteurs (et assurément plus tard l’incontournable V8 de la série V), boîtes manuelle ou automatique, versions à propulsion ou à transmission intégrale, et éléments de luxe tels que boiseries véritables, sièges ventilés, toit ouvrant panoramique.

Cette berline haut de gamme évolue dans une catégorie qui compte des joueurs extrêmement concurrentiels: notamment Infiniti G35, Chrysler 300C et son époustouflant HEMI, Lexus LS, Acura TL. Reste que, par comparaison aux autres, la nouvelle venue montre davantage de prestance et d’assurance. La meilleure Cadillac depuis près de 50 ans! En parler valait donc la peine. Et l’acheter devrait la valoir tout autant.

Forces

Design de la carrosserie et de l’habitacle accrocheur

Qualité de fabrication et caractéristique concurrentielles

Remarquablement silencieuse sur l’autoroute

Faiblesse

Au chapitre du raffinement, le V6 ne se compare pas à celui des émules nippones