Cadillac DTS 2008

CADILLAC DTS

Le passé conjugué au présent

Cadillac. Voilà un nom et une marque qui peuvent être perçus de différentes façons, selon la génération à laquelle on appartient. Le jeune quadragénaire que je suis a, pour sa part, été témoin des deux époques, soit la grandeur et la décadence de la division de prestige de General Motors. Quand j’étais enfant, une Cadillac symbolisait encore la réussite mais déjà, à l’adolescence, cette marque commençait à perdre des plumes, pour carrément s’enfoncer dans les abîmes de la médiocrité au cours des années 80.

Carrosserie

Au sein de la gamme Cadillac, la De Ville incarnait, depuis la disparition de la Fleetwood, l’archaïsme de cette marque. Sauf qu’il y a bel et bien eu métamorphose chez Cadillac depuis le début des années 2000, comme en témoignent les CTS, la STS et la XLR. La De Ville devait donc emboîter le pas, notamment sur le plan visuel. Afin de mieux s’intégrer dans la gamme, elle fut aussi rebaptisée DTS. Mais cette refonte, qui date de l’année dernière, était avant tout cosmétique. En fait, la De Ville s’est fait remonter le visage, afin d’adopter une partie avant conforme à la nouvelle identité visuelle de la marque. Et elle a changé de nom pour les mêmes raisons.

Habitacle

Si la robe de la DTS fait rétro, la présentation intérieure est plus contemporaine, avec ses cadrans électroluminescents et sa panoplie d’accessoires visant à améliorer le bien-être des passagers, comme ces sièges munis de vibromasseurs. Le tout est décoré avec goût et assemblé avec rigueur, ce qui n’a pas toujours été le cas chez Cadillac. La clientèle-cible appréciera également la simplicité des commandes, beaucoup moins complexes qu’à bord des berlines de luxe allemandes. Qui dit Cadillac, dit confort et ce, depuis la naissance de cette marque. La DTS porte fièrement le flambeau, avec des sièges qui ont tout du fauteuil et une insonorisation, disons-le, exceptionnelle.

Mécanique

Évidemment, pour mouvoir une telle masse, il faut une motorisation costaude. Sous le capot, on retrouve avec bonheur deux versions du V8 Northstar de 4,6 litres. Dans le premier cas, il génère 275 chevaux. Une version à haut rendement permet d’aller chercher 292 chevaux. Au risque de me répéter, ce moteur est un des meilleurs de l’histoire de General Motors : il a la force du coureur de fond et la vélocité du sprinter. Et il vieillit très bien, ce qui est un autre indice de sa qualité.Ce qui vieillit moins bien, c’est la boîte automatique à 4 rapports qui lui est accouplé. On ne remet pas en cause sa fiabilité, ni sa robustesse ; sauf que la concurrence propose des transmissions à 5, 6, 7 et même 8 rapports, qui optimisent le rendement global du moteur (douceur, consommation, etc.).

Comportement

La direction Magnasteer à assistance variable fait du très bon travail. Rapide et précise, elle est bien dosée et n’anesthésie pas les sensations de la voiture, comme c’était le cas avec les Cadillac d’une autre époque. Tout ce qu’on peut lui reprocher, c’est son rayon de braquage, mais les dimensions du véhicule ne permettent pas de miracles. Si vous avez la fibre nostalgique, la suspension vous fera cependant faire un voyage dans le temps : ça ballotte comme dans les grosses américaines des années 60 et 70. En revanche, ladite suspension absorbe les trous et les bosses avec un rare doigté. Mais le plus étonnant, c’est que ça tient la route, et de belle façon ; mais il faut une bonne dose de courage – ou d’inconscience – pour prendre un virage à haute vitesse avec un tel navire. Poussée dans ces derniers retranchements, la DTS illustre parfaitement ce que signifient « roulis » et « sous-virage ».

Conclusion

Même si la DTS est l’une des dernières grosses voitures de luxe typiquement américaines, elle ne peut être qualifiée de vestige. Sa direction précise, sa tenue de route, sa mécanique raffinée sont autant d’éléments qui militent en sa faveur ; seule sa transmission fait figure d’anachronisme, mais elle a le mérite d’être fiable. La fiabilité a d’ailleurs cessé d’être une vue de l’esprit chez Cadillac, comme en témoigne un taux de satisfaction de plus en plus élevé chez les propriétaires.

Forces

Un confort de premier plan

Une motorisation de calibre international

Un rapport qualité/prix intéressant

Une fiabililité toujours en hausse

Faiblesses

La transmission d’une autre époque

Le calibrage de suspension d’une autre époque

La forte dépréciation