Cadillac ELR 2016

Essai routier – Cadillac ELR

Antoine Joubert

676 mots

Oui à l’idée, non à l’exécution

Depuis 2011, la Chevrolet Volt prouve que sa technologie est non seulement efficace, mais aussi très fiable. Et même si le fait qu’elle soit catégorisée comme une voiture 100 % électrique puisse être contestable, la Volt symbolise toujours l’effort le plus louable effectué par GM face à la diminution des gaz à effet de serre depuis la triste Saturn EV1. Ainsi, l’idée de repousser les limites de cette technologie en l’appliquant à un produit Cadillac ne constituait qu’une simple question de logique. Marketing oblige…

Tour du propriétaire

C’est donc sous la forme d’un coupé aux lignes résolument futuristes que Cadillac a choisi d’exploiter la technologie de la voiture électrique à autonomie prolongée. Profilé, élégant et gracieux, le coupé ELR pousse l’audace esthétique encore plus loin que le défunt coupé CTS, qui avait été applaudi pour son design lors de son arrivée à l’été 2010. Il faut dire que l’ELR, dérivée du concept Converj, qui volait la vedette du Salon de l’auto de Detroit en 2009, est demeurée plutôt fidèle à l’original.

Vie à bord

Naturellement, ce coupé possède une ligne à faire tourner les têtes. En revanche, ce genre de carrosserie limite grandement la polyvalence de l’habitacle, et particulièrement avec l’ELR. En fait, les places arrière sont ici pratiquement inutilisables, mais vous seront tout de même pratiques pour disposer de vos effets personnels. Car devant, les espaces de rangement se font plutôt rares. Bref, côté espace, on est ici loin de la Volt. En revanche, la qualité de la finition n’a rien à voir avec celle de la Chevrolet, puisqu’on marie ici les cuirs surpiqués, les riches boiseries, le suède et les moquettes haut de gamme, dans un environnement ficelé de main de maître. Les gadgets et accessoires technologiques se font aussi très nombreux, mais vous devrez tout de même composer avec une multitude de touches à effleurement, qui font parfois rager.

Technique

L’ELR n’utilise pas la nouvelle technologie mécanique de la Volt 2016, mais bien un système pratiquement semblable à celui du précédent modèle. On jumelle donc ici deux moteurs électriques qui, combinés, produisent l’équivalent de 157 chevaux (8 de plus que l’ancienne Volt), bons pour une autonomie d’environ 60 kilomètres. Cette distance passée, un 4-cylindres à essence de 84 chevaux entre en fonction pour alimenter une génératrice, laquelle permettra de recharger les batteries afin de prolonger l’autonomie. Dépendamment de l’utilisation que vous faites de votre voiture, il vous serait donc possible de rouler sans jamais utiliser une goutte d’essence.

Au volant

Bien sûr, comme avec toute voiture électrique, le couple surprend. Mais ne vous attendez pas aux performances d’une Tesla. On est loin de là. En fait, l’ELR impressionne surtout par une conduite raffinée, très agréable, qui varie selon le mode de conduite que vous sélectionnerez. Il vous est en effet possible d’exploiter la puissance au maximum ou encore d’emmagasiner volontairement de l’énergie grâce au mode « régénération ». D’ailleurs, on se surprend avec cette voiture à vouloir parfois goûter à la puissance ou encore à battre un record de consommation d’énergie. Les nombreux graphiques du poste de conduite incitent d’ailleurs à la chose. Sur la route, malgré la présence de roues de 20 pouces, l’effet de couple ne se fait pas sentir. Merci à la direction à assistance électrique, d’une grande efficacité, mais aussi à la suspension, spécialement conçue pour l’ELR. Il faut aussi applaudir l’insonorisation, poussée au maximum. En revanche, difficile de donner une bonne note pour la visibilité, tout simplement hasardeuse.

Conclusion

En dépit de ses qualités, l’ELR s’avère un échec commercial. D’abord, le côté pratique est inexistant, puis la facture est indécente. Imaginez, on demande plus du double du prix de la Volt pour une voiture certes plus luxueuse et un peu plus raffinée en matière de conduite, mais qui n’offre rien de plus sur le plan technologique. La voiture a beau être jolie, la clientèle n’est donc pas dupe. Ainsi, mis à part les 44 Canadiens qui se sont laissé séduire l’an dernier, la clientèle a tout simplement choisi d’aller vers la Volt… ou la Tesla (pour le même prix)!

Forces

• Ligne magnifique
• Technologie éprouvée
• Finition intérieure

Faiblesses

• Côté pratique inexistant
• Prix ridiculement élevé
• Visibilité