Cadillac Escalade 2019

Cadillac Escalade

Coup de poing en pleine gueule

Jusqu’à récemment, l’Escalade trônait au sommet de son segment. Fier de sa suprématie, il ne causait pas d’inquiétude chez GM. À partir de maintenant, ce n’est plus suffisant pour une seule raison : le Lincoln Navigator s’est renouvelé. Preuve de la panique de Cadillac, on multiplie les rabais sans raison sur son prix de vente pour attirer les acheteurs qui s’en détournent au profit de l’autre américain. Comme on le dit si bien : l’Escalade s’est pris un coup de poing en pleine gueule.

Tour du propriétaire 75%

Impossible de ne pas reconnaître l’Escalade avec sa configuration d’immeuble sur roues recouvert de chrome. Toutes les caractéristiques de Cadillac sont exacerbées aux frontières de l’exagération. La calandre de la taille d’une planche de 4 x 8 en impose. Toutefois, des détails y sont intéressants. Il suffit de prendre quelques secondes pour observer la structure interne des projecteurs en DEL pour s’émerveiller. Même histoire avec les feux verticaux typiques de Cadillac qui s’étirent sur le pilier D. Pour meubler les énormes arches de roue, on propose 10 choix différents de roues, toutes de 22 pouces, dont certaines à deux tons lui donnent un look encore plus extravagant.

Vie à bord 70 %

Les thèmes de Cadillac sont intégrés dans la conception de la planche de bord. On reconduit le grand V qui englobe la majorité des accessoires et des commandes livrables. On fait un usage intéressant de plusieurs matériaux à la facture élevée. Par contre, la finition déçoit dans la mesure où certains panneaux ne sont pas parfaitement bien agencés. L’ergonomie générale montre des signes du temps. On se cherche, que ce soit dans la gestion de l’instrumentation partiellement numérique que dans les dédales du système multimédia CUE.

En matière de confort, l’avant s’en tire bien, très bien même. Tous les réglages sont possibles en plus qu’on peut se faire chauffer ou climatiser le popotin tout en ayant un massage relaxant. Là où l’Escalade manque son coup : pour les passagers de deuxième ligne. Ayant de plus en plus une vocation de limousine, il ne possède pas de véritables porte-gobelets dignes de ce nom. Lors d’un voyage à New York, des amis l’ont d’ailleurs constaté avec déplaisir. Regardez les commodités arrière du Lincoln avec son imposante console centrale… le Cadillac fait pitié. À cela s’ajoutent un confort perfectible et des dégagements décevants.

En matière d’espace, on obtient une caverne avec des volumes pour le format standard de 430, 1461 et 2667 litres, soit moins que dans le Navigator. Par contre, dans l’ESV, Cadillac reprend l’avantage avec des mesures de 1113, 2172 et 3446 litres. L’accès au coffre se montre néanmoins pénible en raison de la présence d’un pont rigide qui rehausse le plancher.

Technique 80 %

Alors que Lincoln opte pour le « Down Sizing » avec un V6, chez Cadillac, on demeure dans la tradition américaine avec un V8 de 6,2 litres. Compétent, il comprend une cavalerie de 420 chevaux et un couple de 460 lb-pi. Même si le Lincoln en offre plus, pas d’inquiétude à y avoir, l’Escalade se déplace sans difficulté. Pour aider la consommation, on intègre le fruit d’une collaboration entre Ford et GM, une boîte automatique à 10 rapports, celle-là même que l’on propose dans l’ennemi juré, le Navigator. Elle contribue à la réduction de la consommation déjà impressionnante. On reçoit une capacité de remorquage supérieure à la moyenne en oscillant entre 3583 kilos (ESV) et 3674 kilos pour l’empattement court.

Au volant 70 %

Qu’on se le dise, l’expérience derrière le volant de l’Escalade, malgré ses innovations, s’apparente au comportement d’une camionnette. Lincoln fait mieux. Les efforts de Cadillac sont pourtant réels avec des suspensions magnétiques, une direction adaptative et des freins puissants. Rien à faire, les lois de la physique exagèrent des mouvements de caisse en virage et une sensation de lourdeur constante. Heureusement, Cadillac intègre toutes ses technologies, exception faite du Super Cruise, qui propose une conduite semi-autonome. Déception, même si le châssis offre une grande rigidité, on entend des craquements venant de l’arrière.

Conclusion 70 %

De manière générale, l’Escalade se présente avantageusement face à la concurrence comme l’Infiniti QX80, le Lexus LX 570 ou encore le Mercedes-Benz GLS. Sa souffrance se manifeste au moment de le confronter à son principal rival, le Navigator, plus moderne. La claque au visage est très forte. D’ailleurs, Cadillac subit un important recul au chapitre des ventes et, sans surprise, c’est Lincoln qui les récupère à bras ouverts.

Forces :

1. Design distinctif
2. Volume cargo
3. Capacité de remorquage

Faiblesses :

1. Aménagement arrière
2. Difficile de justifier le prix
3. Comportement routier