Cadillac SRX 2012

Cadillac SRX

C’est presque ça !

Le SRX revisité en 2010 a frappé dans le mille en termes visuels grâce à des traits qui l’apparentent sans équivoque à la CTS, un autre succès de la division Cadillac de l’ère moderne. Mais comme on n’achète pas un véhicule uniquement à partir de son apparence (quoique…), allons au-delà des feuilles de métal.

Carrosserie J’aime particulièrement les flancs émaciés qui musclent les pourtours. Les feux en forme de boomerang accrochés à l’arrière encadrent une lunette dont les angles cornus riment avec ceux qui jazzent la balance de la fenestration et du capot. De modèle en modèle, les stylistes de Caddy ont de la suite dans les idées, et c’est tant mieux pour l’identité de la gamme.

Habitacle Compact ou intermédiaire, ce SRX ? Celui de la première génération offrait une troisième rangée de sièges qui a disparu dans la deuxième mouture. L’empattement du SRX est au poil près celui du Q5 d’Audi et beaucoup plus proche du BMW X3 que du X5. Il voisine davantage l’empattement du Volvo XC60 que du XC90. Par contre, le produit GM vient brouiller les cartes au chapitre de la longueur et du poids (comment s’en étonner d’un américain, me direz-vous). Bref, confusion ici, propre d’ailleurs à cette catégorie dite des multisegments. Or, même en comparant avec un Lexus RX, pourtant plus petit, le japonais l’emporte sur l’habitabilité et l’ingéniosité. Question de détails et de finition. Ne perdons pas de vue, toutefois, que le RX est une référence, et que le SRX peut se vanter d’offrir un intérieur joliment tourné. L’écran du système de navigation jaillit du tableau de bord et, heureusement, il est moins complexe à saisir que les autres interrupteurs, fort nombreux. Les matériaux sont beaux, leur disposition respire la classe, et l’ergonomie n’est pas en reste. Un bémol viendra des personnes de grande taille qui se plaindront du panneau de toit panoramique qui gâche le dégagement pour la tête. L’espace de chargement souffre un peu du fait qu’on a préféré gâter les occupants mais, surprise, le plancher dissimule une cavité pratique, et l’ouverture automatique du hayon se programme pour ainsi respecter la hauteur de votre garage. Enfin, la liste des options est plus longue que la mine de Gilles Duceppe le soir des élections.

Mécanique Un V6 de 3 litres de 265 chevaux se révèle le moteur de série, tandis que l’option vise un V6 de 2,8 litres turbocompressé bon pour 300 chevaux. Une traction à la base, le SRX s’accommode aussi de la transmission intégrale. Une boîte de vitesses automatique à 6 rapports avec commande manuelle sans embrayage est la seule offerte; jumelée au 2,8-litres, elle peut livrer le mode Éco. Toutes les aides électroniques sont au rendez-vous, n’en doutez pas une seconde.

Comportement De la huitaine de VUS et multisegments dont j’ai comparé les dimensions, seuls les gros XC90 et X5 sont plus lourds que le SRX. C’est évident alors que le comportement du Cadillac s’en ressent, surtout quand on sélectionne le moins puissant des deux V6. Je ne serais donc pas surpris que vous vous tourniez vers le turbo, mais alors, ouvrez grand le portefeuille. Comme c’est souvent l’habitude, la forme peu orthodoxe des glaces entraîne une visibilité aléatoire, surtout quand de larges piliers s’en mêlent. La direction travaille nettement, fournissant un coup de volant précis, sauf que les performances du V6 de base et de sa boîte de vitesses ne vont pas de pair avec cette verve. La suspension accomplit de la bonne besogne tant que la chaussée coopère et, quand ce n’est plus le cas, on s’ennuie du jarret souple des équivalents européens et asiatiques. En termes de consommation, rien pour pavoiser, malgré l’injection directe de carburant; idem côté accélération en raison des kilos en trop. Un bon mot au sujet de la transmission intégrale active et permanente qui, en plus de redistribuer le couple entre les deux essieux, l’achemine aussi à celle des deux roues arrière qui présente la meilleure prise.

Conclusion Dans le segment en croissance des utilitaires compacts de luxe, les constructeurs mettent le paquet. Lexus n’est pas manchote avec son RX qui s’enorgueillit d’une version hybride, une stratégie qu’Audi adopte pour son très pertinent Q5. Le SRX est dans la bonne voie, mais, face aux meilleurs, cherche encore la recette parfaite.

Forces Intérieur qui fait honneur à Cadillac – Direction rassurante – Silhouette aguichante

Faiblesses V6 de base débordé – Suspension parfois rêche – Visibilité arrière restreinte – Banquette exiguë