Cadillac XT4 2020

Cadillac XT4

Atypique et fière de l’être

Pas question de laisser le monopole du segment des petits utilitaires de luxe au triumvirat allemand BMW, Mercedes et Audi. Dans la foulée de Volvo, Jaguar et Alfa Romeo (pour ne nommer qu’elles), Cadillac cherche aussi à faire basculer les marques germaniques de leur piédestal. Les chances d’y parvenir sont minces, mais la XT4 est loin de démériter.

Tour du propriétaire 76 %

Mieux vaut tard que jamais. Le XT4 permet à Cadillac de poser pour la première fois une roue dans le segment très couru des utilitaires compacts de luxe. Avec sa partie avant très verticale et ses angles à peine arrondis, le style du Cadillac XT4 semble chercher davantage à en imposer qu’à susciter l’empathie. Soit. Mais cet utilitaire doit marquer un point de départ. Il doit évoquer les valeurs américaines face à des constructeurs allemands qui parfois oublient que les autobahn sans limites de vitesse n’existent pas de ce côté-ci de l’Atlantique.

Vie à bord 73 %

Clin d’œil aux Cadillac de nos grands-parents, penseront certains, en découvrant les multiples touches alignées comme le clavier d’un piano dans la partie centrale du tableau de bord. À l’heure où l’industrie s’évertue à tout compliquer en regroupant le maximum de commandes sous le chapeau d’une molette ou sur le couvert d’un pavé tactile, Cadillac a le mérite de rendre ses commandes très claires sans avoir à potasser pendant des heures le manuel du propriétaire.

On accède aux places arrière et on s’en extrait assez aisément, même s’il faut prendre garde de salir ses vêtements sur les puits de roue. Il y a suffisamment de place pour deux personnes. Trois ? Il faudra se serrer un peu. Le plaisir que l’on éprouve en découvrant la présence de deux prises USB à l’arrière contraste avec le mécontentement de ne pas retrouver de rangements dignes de ce nom.

Technique 71 %

Le XT4 étrenne une architecture inédite et une transmission à quatre roues motrices sur demande. Ce dernier permet en effet à ce Cadillac de se mouvoir à l’aide de ses seules roues avant et de débrancher la liaison avec les roues postérieures pour minimiser la consommation.

Selon la déclinaison retenue et la profondeur de vos poches, le XT4 a de quoi en mettre plein la vue. Toutes les petites douceurs associées aux véhicules de son rang s’y trouvent, avec en plus quelques primeurs. On pense, par exemple, au démarreur à distance ou encore aux phares qui alternent automatiquement entre croisement et route, sans oublier le jet de lave-glace sur la caméra de recul; Cadillac soigne les détails sans exiger, le cas échéant, une somme indigeste pour se les offrir.

Au volant 72 %

Le XT4 sait se tenir. Bien entendu, quand on force un peu la cadence, cette voiture américaine se révèle plus pataude en virage qu’une BMW X1, par exemple, mais reste bien plus rigoureuse qu’une Mercedes GLA. La direction guide les roues avant avec rapidité et précision, mais elle est toutefois apparue un peu trop légère et floue au point milieu, exigeant par le fait même certaines corrections du volant avant de se lancer dans les virages. En dépit de ses pneumatiques de 20 pouces (une option), les suspensions actives filtrent correctement les irrégularités de la chaussée, mais éprouvent un peu de mal à maintenir l’assiette du véhicule stable dans certaines conditions de conduite. Ainsi, à haute vitesse, comme lors d’un freinage appuyé, on note une forme de pompage.

En prêtant l’oreille, on distingue seulement, à l’accélération, les lamentations du moteur 4 cylindres turbocompressé qui l’anime. Cette mécanique toute nouvelle n’a sans doute pas la musicalité (BMW), la souplesse (Audi) ou le tonus (Mercedes) d’une motorisation allemande, mais elle n’a pas à rougir de la comparaison pour autant. Les montées en régime sont franches, le rendement est sans histoire et handicapé seulement par une boîte automatique à neuf rapports dont la gestion souffre d’étourderie. Y compris en sélectionnant le mode Sport. Dans le cadre d’une utilisation normale, on trouve toutefois peu à redire à son fonctionnement. La douceur du passage des rapports et la précision du sélecteur (tare également reprochée à son grand frère, le XT5) invitent à une conduite apaisée.

Conclusion 73 %

Son comportement routier n’est pas aussi dynamique qu’on l’aurait souhaité, mais le XT4 a le mérite cependant de proposer de rouler différemment. Un atout précieux dans cette jungle d’utilitaires qui finissent tous par se ressembler.

Forces

Prix compétitif et accessoires valorisants

Ergonomie simple

Moteur costaud

Faiblesses

Gestion de boîte confuse

Position de conduite difficile à trouver

Châssis mollasse