Cadillac XTS 2014

Cadillac XTS

Bipolaire

Voilà une voiture qui doit jouer un rôle ingrat dans le marché de l’automobile. D’un côté, vous avez Cadillac qui, depuis plus de 15 ans, s’efforce de convaincre la population qu’elle a laissé derrière elle l’époque des paquebots d’autoroute. De l’autre côté, vous avez la Cadillac XTS qui doit aller dans ce sens, mais qui a pour rôle de remplacer la Cadillac DTS, le dernier paquebot de Cadillac. Comment concilier les deux rôles ?

Carrosserie

Sur le plan du style, Cadillac a joué la carte du résolument moderne. Les lignes, très tendues, rappellent celles du coupé CTS. Aucune forme carrée pour laisser un vague souvenir de la DTS. Le porte-à-faux arrière très prononcé accentue encore plus le style sculptural qui caractérise les plus récentes créations de la division de luxe de GM. Il a au moins le mérite de favoriser le volume du coffre, fort de 509 litres. On peut dire mission accomplie au chapitre du dessin et de la présentation extérieure qui, en plus d’être unique et moderne, ne ressemble à rien d’autre.

Habitacle

Ici aussi, Cadillac jour la carte du modernisme en conservant une approche très américaine. Pour continuer de plaire à ses habitués, les clients ont toujours le choix d’un large éventail de combinaisons de couleurs et de matériaux pour habiller l’intérieur. Tous ces matériaux n’ont rien à envier aux berlines japonaises et, même, à certaines allemandes pour la qualité du produit et de l’exécution. Comme tous les constructeurs de produits haut de gamme, il doit y avoir un élément signature dans la voiture. Chez Cadillac, cette innovation technologique se nomme CUE (Cadillac User Experience). Ce système se présente sous forme d’un écran tactile dans la console centrale, d’une plaque avec boutons sous l’écran et de commandes au volant. Grâce au contrôle tactile doté d’une détection de proximité, de la reconnaissance des gestes et de la reconnaissance vocale ; on peut commander l’interface en poussant sur l’écran, en parlant, en faisant des gestes ou tout simplement en utilisant les 7 boutons, dont 3 pour la radio. Il y a toutefois deux problèmes à ce système. Son utilisation est très peu intuitive, et le système par effleurement ne fonctionne tout simplement pas. Vous allez blasphémer avant de réussir à augmenter le volume de la radio à votre goût. L’idée du système est bonne, son exécution est pourrie.

Mécanique

Sous le capot Cadillac a installé un V6 de 3,6 litres de 305 chevaux à injection directe de carburant baptisé LFX. Ce moteur est le seul offert et est jumelé à une boîte de vitesses automatique à 6 rapports avec leviers de sélection au volant. De série, la berline est une traction, mais elle peut recevoir une transmission intégrale Haldex. Si la puissance est correcte, la disponibilité d’une seule mécanique est un handicap face à la concurrence asiatique et, surtout, européenne qui offre toute une armada de moteurs pour ses berlines haut de gamme.

Comportement

Nous parlions plus tôt de bipolarité, c’est précisément derrière le volant que cela se passe. D’un côté, le châssis bénéficie d’une suspension sophistiquée à bras HiPer Strut à l’avant. Ce qui réduit notamment le retour de force à la direction. De plus, le système d’amortissement Magnetic Ride Control s’adapte en temps réel aux conditions de conduite. Vous avez donc une conduite remarquablement souple et, à bas régime, aucun effet de roulis. Je dois même ajouter que, même en augmentant le rythme, la voiture conserve un aplomb digne de bien des allemandes. Là où le bât blesse, c’est au chapitre de la direction. Cadillac ne semble pas avoir bien appliqué la recette de communion avec la route que maîtrisent si bien les allemandes. La direction est encore surassistée et un peu floue, et il y a quelques sons disgracieux du moteur quand on appuie franchement sur l’accélérateur. Des défauts que ne peut pas avoir une berline de ce calibre dans un marché où l’acheteur exige rien de moins que la perfection.

Conclusion

Au final, Cadillac touche presque au but. Un produit moderne qui amènera l’acheteur de la marque dans le 21^e siècle. Il reste encore quelques squelettes dans le placard pour avoir définitivement laisser le passé derrière.

Forces

Suspensions sophistiquées

Excellente tenue de route

Intérieur de qualité et luxueux

Faiblesses

Direction trop molle

Système CUE à peaufiner

Aucun choix de mécanique