Cadillac XTS 2019

Cadillac XTS

Respirateur artificiel?

D’une année à l’autre, on attend l’avis de décès de la XTS et, pourtant, la voici de retour pour un nouveau tour de piste. Elle n’est même pas vieille, cette berline pleine grandeur, puisqu’elle a vu le jour en 2013, la première nouvelle Cadillac à sortir de chez GM après la faillite de 2009. Le problème vient du fait qu’elle roule sur les platebandes de la plus moderne CT6. Comme si GM faisait exprès pour compliquer notre séance de magasinage. Puisque c’est comme ça, allez, comparons, en sachant que le modèle arbore zéro changement pour 2019.

Tour du propriétaire (85 %)

Pendant que la CT6 utilise sa propre plateforme (Omega) et que la CTS (qui deviendra éventuellement la CT5) en partage une avec l’ATS et la Camaro, la XTS a prêté la sienne à la Buick LaCrosse et la Chevrolet Impala. L’an dernier, la XTS a eu droit à un rafraîchissement de mi-cycle, particulièrement dans la région de la calandre, pour l’aider à mieux soutenir la comparaison avec sa grande sœur. Mais les chiffres parlent : la XTS fait 5131 mm de long contre 5184 pour la CT6 (et 4966 pour la CTS). Clairement entre les deux. Pourtant, à l’empattement, la CTS en offre plus (2910 contre 2837). Autrement dit, la plateforme Epsilon II de la XTS s’est glissée entre les défuntes STS et DTS, mais peine à trouver sa justification dans le portfolio actuel de Cadillac.

Vie à bord (86 %)

Le vrai test commence avec la XTS de base : offre-t-elle un équipement de série intéressant? Le démarrage sans clé, le cuir et la spacieuse banquette 60/40 (avec trappe à skis) ne suffisent pas. Les sièges en cuir chauffants, un poste de recharge sans fil pour le téléphone et l’écran tactile de huit pouces où convergent la connexion Wi-Fi (4G LTE), Apple, Google et la sono Bose à huit haut-parleurs améliorent le cas, mais ne s’imposent pas comme des arguments massue. Heureusement, le look chic et la finition soignée de la cabine nous dorlotent assez pour ne pas trop qu’on s’attriste de passer à côté des gâteries incluses avec les autres variantes, dont l’écran qui va à 12,3 pouces, les roues de 19 à 20 pouces (même pour la V-Sport), l’instrumentation programmable et le panneau de toit ouvrant Ultra View au-dessus des cinq places. Malgré un empattement moindre que sur la CTS, l’espace est bon pour les passagers grâce aux autres mensurations, tandis que les bagages prennent leur pied en se permettant même de faire un pied de nez à la CT6 (76 litres de plus).

Technique (80 %)

La XTS de base, la seule qui s’avère obligatoirement une traction puisque l’AWD, en option, lui échappe, utilise le même V6 3,6 litres de 304 chevaux couplé à une boîte de vitesses automatique à six rapports qui anime les autres versions. En fait, la traction intégrale devient carrément standard pour la V-Sport, qui extirpe 420 chevaux du même moulin en le coiffant de deux turbos.

Au volant (83 %)

Je parie que même sans avoir jamais conduit une Cadillac, vous pouvez deviner son comportement routier. Vous dites une dégaine douillette qui flirte avec la nonchalance? Un silence de bon aloi aidé en cela par une cabine capitonnée? Bravo! Vous venez de décrire la personnalité de la XTS. Si ce sage tempérament vous fait saliver, je me vois mal vous inciter à regarder du côté de la V-Sport et son écurie lâchée lousse. Voici deux Cadillac qui s’adressent à deux types de clientèle qui partagent néanmoins une certaine loyauté envers la marque aux lauriers, car dès que l’on compare en profondeur avec les ténors allemands, que ce soit l’atmosphère de boudoir ou les ambitions sportives, les rivaux gagnent le match. Par contre, la suspension magnétique de Cadillac vaut son pesant d’or.

Conclusion (84 %)

La XTS étant tout de même assemblée à l’usine d’Oshawa, en Ontario, on aimerait bien lui souhaiter longue vie, mais les traces de thé au fond de sa tasse semblent lui prévoir un autre destin. Elle est toutefois aussi produite en Chine. Est-ce que son succès là-bas et son attrait ici auprès des flottes et des services de limo justifient de la garder en vie, quitte à mélanger le client qui lorgne aussi la CT6? Ma réponse : si une expérience Cadillac traditionnelle vous tente à un prix relativement raisonnable, la version Luxe, une marche au-dessus du seuil d’entrée, vous comblera.

Forces

Un comportement serein

Design extérieur et intérieur inspirant

Espace généreux pour occupants et bagages

Faiblesses

Technologie à jour mais pas dominante

Certaines commandes encore frustrantes du système CUE

Pertinence floue dans la gamme