Chevrolet Corvette 2005

Chevrolet Corvette

L’empire contre-attaque

Lancée en 1953, la plus emblématique des voitures de sport américaines s’offre non seulement une cure de rajeunissement pour 2005, mais aussi une sérieuse remise en forme et un régime minceur. Même si les dimensions évoluent à la baisse, la Corvette de sixième génération conserve son identité. Elle sera satisfaire à la fois les gardiens de la tradition et intéresser de nouveaux passionnés. La C6 profite de nouvelles qualités dynamiques qui n’ont rien à envier aux meilleures références d’ici et d’ailleurs. Passion, performance et précision sont au rendez-vous. Après avoir fait plus ample connaissance avec la nouvelle venue, il faut féliciter les gens de Chevrolet d’avoir resserré tous les boulons et retravailler plusieurs point faible de la C5. Après plus de cinquante ans, la légende montre une fougue toute juvénile.

Carrosserie

La première chose que l’on remarque de la nouvelle Corvette est sa ligne plus musclée raccourcie de cinq pouces. En fait, la C6 est à peine plus longue que la Porsche 911. Les larges flancs ont eux aussi subient une cure minceur. L’empattement pour sa part a gagné quelques centimètres. Bref, la Corvette s’est débarrassée de ses proportions exubérantes pour adopter une ligne beaucoup plus ramassée et agressive. La robe est toujours en fibre de verre et les ingénieurs sur place au lancement du véhicule nous avouaient avoir consacrer 400 heures en soufflerie afin de réduire les bruits de vent et améliorer le taux de pénétration dans l’air qui se situe maintenant à 0,28. La version décapotable avec ses fuseaux profilés qui prolongent l’arrière derrière l’appui-tête est tout à fait réussi. L’ouverture/fermeture motorisée de la capote est disponible en option. Les voitures sont disponibles en trois versions : de base, F55 et le Z51 avec suspension sport plus rigide, une boîte manuelle aux rapports plus courts, des freins surdimensionnés et des pneus qui offrent une adhérence inégalée sur le sec.

Habitacle

S’il y a un endroit où cette voiture avait besoin d’un sérieux coup de barre, c’est dans l’habitacle. La C5 débordait de plastique indigne d’une Cavalier et offrait des sièges d’un inconfort gênant. La C6 qui côtoie maintenant la Cadillac XLR sur la chaîne de montage de Bowling Green partage aussi certaines caractéristique techniques. Plus besoin de clé pour démarrer la voiture, le système clé en poche s’occupe de tout, il suffit d’appuyer sur le bouton de démarrage de la console une fois pour mettre le moteur en marche et une 2^e fois pour l’arrêter. L’ouverture des portières comme la XLR se fait à la simple pression d’un doigt, j’avoue que je ne suis pas encore à l’aise avec le concept. Et comme le XLR, la Corvette offre en option, l’affichage tête haute et chose plutôt rare chez une sportive, un système de navigation à commande vocale dont l’ergonomie demande encore un peu de travail l (les boutons de commande sont cachés par le volant). Le mauvais plastique a disparu au profit d’un plastique texturé et de vinyle d’aspect plus riche saupoudré de quelques accents d’aluminium bien sentis. Les sièges chauffants (une première) sont mieux rembourrés et plus confortable. Dans l’ensemble un intérieur qui peut maintenant se targuer d’être à la hauteur de la concurrence.

Mécanique

Avec un alésage retravaillé, le légendaire 5,7 litres passe à 6,0 litres pour 2005 avec une puissance de 400 chevaux et autant de couple. Ce nouveau moteur baptisé LS2 voit sa ligne rouge passée de 6000 à 6500 tours/minutes. La boîte manuelle à 6 vitesses est toujours disponible avec deux modes de rapports. Le groupe Z51 (offert en option) bénéficie de réglages particuliers pour offrir des accélérations plus agressives encore. De plus, un sélecteur de vitesse plus petit et redessiné apporte une meilleure précision de conduite ou devrais-je dire de pilotage. Une seule ombre au tableau, GM a conservé le passage des vitesses manuelles de la première à la quatrième (pour économiser le carburant) lorsque le conducteur roule à bas régime, un irritant qui me tombe royalement sur les nerfs et avec lequel le propriétaire devra vivre tous les jours. Côté boîte automatique, l’Hydra-Matic 4L65-E est une version améliorée de la boîte automatique de la C5. Elle a reçu la programmation Performance Algorithm Shifting de GM. Cette « intelligence » artificielle sélectionne automatiquement le rapport le mieux adapté aux conditions de conduite décelées. Elle est entre autres très permissive si vous décidez de faire quelques dérapages contrôlés.

Comportement

Brio : c’est le mot qui convient le mieux à cette sixième génération de Corvette. Le confort de roulement est surprenant à la fois communicatif et très résiliant. Ce confort autrefois étranger à la Corvette est redevable à une deuxième génération de pneus à mobilité continue aux flancs plus minces qui augmentent de beaucoup l’absorption des imperfections de la route par les pneus, et un meilleur débattement de la suspension (8 mm à l’avant et 20 mm à l’arrière). Au chapitre des performances, le moteur de 400 chevaux offre des niveaux de performances dignes de bolides beaucoup plus dispendieux. Jugé par vous-mêmes : un 0-100 km/h en 4,6 sec, une vitesse de pointe à 285 km/h, nous sommes en territoire exotique à une fraction du prix sans sacrifier une technologie de pointe. Par exemple, outre la suspension de base, le conducteur peut choisir, moyennant supplément, le «Magnetic Selective Ride Control». Ce système se sert des propriétés magnétiques du fer pour adapter la caisse aux conditions de conduite et au profil de la route. Il peut faire varier, sur chaque amortisseur, les lois d’amortissement. Jusqu’à 1000 fois par seconde ! Jumelé au groupe performance Z51 de notre voiture d’essai, on profite d’un débattement des suspensions réduit de 10 % et de barres stabilisatrices plus grosses. La corvette devient alors d’une stabilité inébranlable. Sur la piste, la traction asservie peut-être utilisée en mode normal ou compétition qui permet des dérapages contrôlés et un taux de plaisir au volant immensément plus élevé car le système peu intrusif intervient en cas de réel besoin. Un caractère très joueur, une réserve de puissance à tous les régimes et une mélodie d’échappement retravaillée qui offre un crescendo plus inspirée en font une voiture des plus agréables à conduire.

Conclusion

La cinquième génération de Corvette était un grand pas en avant pour cette sportive qui pour la première fois de sa carrière pouvait se mesurer sans honte à des compétiteurs d’outre-Atlantique. La sixième génération risque de donner une leçon d’humilité à plusieurs qui ont quelquefois tendance à s’asseoir sur leurs lauriers. Aucune voiture à 25 000$ près n’approche la Corvette en termes de performances et de pur plaisir au volant. Il faut regarder au double du prix avant de trouver des adversaires dignes de ce nom. Et pour en remettre une couche, les responsables de Chevrolet m’avouaient à voix basse être en train de préparer une nouvelle mouture de la Z06 qui devrait développer autour de 500 chevaux. YESSSSSSSS

Forces

Rapport prix/performance imbattable

Confort qui permet une conduite au quotidien

Un véritable plaisir à conduire

Faiblesses

La boîte manuelle qui passe de la première à la 4^e vitesse en conduite de ville

Les appliques d’aluminium qui manque un peu de relief

L’ouverture électronique de la porte qui n’est pas à sa place dans cette voiture

Nouveautés 2005

Nouveau modèle