Chevrolet Equinox 2005

Chevrolet Equinox

Un habitacle à copier

Le marché des utilitaires compact connaîtra une croissance continue de 9% d’ici 2008 en Amérique du Nord, selon les analystes de GM. Au Canada, il constitue le segment le plus important des ventes d’utilitaires. General Motors, pourtant très présent dans ce marché, s’était toujours fiée à son partenaire Suzuki pour lui fournir un petit utilitaire. Cette fois, GM a choisi de créer le sien. Mais faire petit n’est pas le leitmotiv chez GM. Avec un empattement de 112 pouces, soit six de plus que le Vue, l’Equinox chevauche les classes compacte et intermédiaire. Face à ce marché en pleine croissance, l’Equinox peut affronter avec aplomb la concurrence sans devoir recourir aux incitatifs pour en promouvoir les ventes.

Carrosserie

L’Equinox affiche le nouvel air de famille avec sa calandre massive, ses phares effilés, traversée par une barre chromée proéminente et le fameux nœud papillon de la marque au centre. Sa taille, impressionnante pour un utilitaire compact, a été dictée par l’habitacle. Les feux arrière proéminents et la ligne croissante de la caisse rehausse cet effet de masse. L’Equinox se décline en deux versions, soit le LS et le le haut de gamme LX. Au chapitre du volume de rangement, le coffre compte sur un plateau amovible à deux surfaces (plastique lisse ou recouvert de tissu) que l’on peut placer à des hauteurs différentes pour faciliter le rangement ou servir de cache-bagages. Son seuil de chargement, pas trop haut, rendra les courses plus aisée. Le volume de chargement devrait convenir à un jeune famille. On peut au besoin rabattre un des deux dossiers de la banquette arrière.

Habitacle

L’Equinox se démarque par son aménagement intérieur. Cristos Roustemis et son équipe de designers intérieurs, ont su créer un habitable spacieux, joli et pratique. Première surprise, la planche de bord est inclinée vers l’avant pour donner un effet de profondeur. Nous aurions souhaité que la bande noire, au bas du pare-brise, soit amincie pour relever cet effet. Le dessin du tableau de bord s’inspire du concept d’une chute d’eau et donne le ton. Ainsi, les contrôles et le levier de vitesse, regroupés aux abords du point de chute, dégagent le plancher pour offrir un espace de rangement pour sacs, PC, cellulaire, etc. Pour rehausser davantage ce point de chute, les designers voulaient un appui-bras central multifonctionnel et capable de soutenir des pressions élevées malgré son articulation. Distinct de ceux de la concurrence, cet appui-bras, repliable, peut recevoir des DC en angle, compte des porte-gobelets rétractables et, bien entendu, un coffret de rangement intégré.

Une attention spéciale a été apportée à l’agencement et à la finition des tissus, des plastiques et des cuirs. On remarquera l’utilisation de teintes décroissantes, de la planche de bord au seuil des portes, pour donner un coup d’œil plus agréable, plus réussi, selon moi, avec le gris qu’avec le cachemire. Préférez les tissus au cuir pour leur attrait et leur confort. L’avant compte beaucoup d’espaces de rangement et les filets, placés de chaque côté du tunnel de transmission et au bas des portières, s’avèrent très pratiques.

Quatre adultes ou une famille avec des enfants y trouveront un dégagement à leur taille. Le conducteur trouvera un bonne position de conduite mais devra se souvenir que l’ajustement lombaire manuel se cache sous le siège à l’avant. Même la version LS compte sur un ajustement en hauteur du siège du conducteur, GM sachant qu’une bonne partie de sa clientèle sera constituée de femmes. L’instrumentation, bien regroupée, s’avère facile à repérer et à utiliser. Toutefois, le pilier A (avant) gêne la visibilité et il faudra porter une attention particulière à l’arrêt ou à des croisements. Par contre, la vision avant s’avère très dégagé.

À l’arrière, les banquettes reposent sur des rails et permettent soit d’offrir un dégagement généreux pour les jambes ou d’avancer une des banquettes pour rapprocher un enfant vers l’avant. Elles peuvent recevoir jusqu’à trois sièges d’enfants avec crochets d’ancrage et ceintures en bandoulière pour assurer une sécurité maximale aux petits passagers. Encore ici, les tissus surpassent les cuirs en confort.

Mécanique

L ‘Equinox n’invente rien ici, mais les ingénieurs ont su raffiner les éléments existants. Ainsi, on a utilisé les techniques d’admission et d’injection du V6 3,5 litres pour raffiner le vénérable 3,4 litres, maintenant construits à Shanghai, marché et profits mondiaux obligent. On a accolé une nouvelle boîte automatique à 5 rapports à ce V6 et le résultat étonne avec une douceur de roulement impeccable. Signalons son excellente capacité de remorquage de 3500 livres en option. Sa consommation d’essence devrait s’avérer raisonnable pour un V6. Chevrolet offre l’Equinox en version traction ou intégrale : cette dernière fonctionne quand les roues avant se mettent à patiner. Un système de viscocoupleur transmet alors jusqu’à 33% de la traction aux roues arrière. Au chapitre du freinage, l’utilisation de tambours à l’arrière, nous a semblé dépassée. L’ABS fonctionne bien, mais le comportement de la pédale étonne : elle s’enfonce puis remonte lorsqu’on effectue un freinage d’urgence.

Comportement

La suspension à jambe de force à l’avant et multibras à l’arrière assure un confort de roulement et une tenue de route saine malgré la présence d’un roulis évident. Toutefois, sur les surfaces bosselées, on entend le débattement de la suspension : on se demande si on perd un morceau, mais non. Tout est solidement amarré. Si l’on ne sent pas la présence de l’accélérateur électronique, en revanche, la direction électronique lourde ne laisse pas filtrer les sensations de la route suffisamment. Dans l’ensemble, l’Equinox ne réserve aucune surprise, bonne ou mauvaise. Il se rend de la maison au supermarché ou à l’école sans cérémonie. À l’aise sur les autoroutes, il sait se faufiler en ville et tient bien le cap sur les routes secondaires. Par contre son groupe motopropulseur ne fournit que des accélérations honnêtes tout au plus :0-100kh/h en plus de dix secondes, au lieu des neuf annoncées. Les dépassements de 80 à 120km/h prennent 9,5 secondes avec le cinquième rapport et une seconde de moins en quatrième, manœuvre que nous recommandons par mesure de sécurité. Nous avons préféré la conduite de la version à traction à l’intégrale. Une des qualités de cet ensemble se révèle être sa grande capacité à grimper les côtes sans rechigner, grâce à l’excellent couple du V6.

Conclusion

Si l’Equinox se contente d’une mécanique un peu vieillotte, il devrait plaire pour son habitacle bien aménagé, son habitabilité, sa qualité d’assemblage, son sens pratique et une échelle de prix compétitif. Conçu et fabriqué au Canada, l’Équinox se tire somme toute fort bien d’affaire.

Points forts

Habitacle bien aménagé

Habitabilité

Rangements et coffre

Douceur de roulement

Points faibles

Mécanique encore vétuste

Absence de 4 cyl. dans cette catégorie

Direction lourde

Accélérations timides