Chevrolet Malibu 2015

Chevrolet Malibu

Question de perception

Admettons-le, la clientèle en quête d’une berline intermédiaire est de moins en moins nombreuse. Pourtant, il existe dans ce créneau une bonne douzaine de candidates sérieuses qui tentent, pour la plupart, de plaire à la plus large clientèle possible. Et parce que les constructeurs cherchent à plaire à tout le monde, on se retrouve face à des voitures génériques, sans caractère, sans saveur. C’est malheureusement le cas de la Malibu, une voiture qui, pourtant, il y a tout juste cinq ans, rejoignait trois fois plus d’acheteurs qu’aujourd’hui.

Carrosserie

Il faut dire que, à son arrivée en 2008, la Malibu avait su séduire avec des lignes distinctes et élégantes. Elle faisait aussi oublier l’horrible Malibu lancée en 2004, l’un des produits GM les plus laids à avoir été commercialisés au cours des quinze dernières années. Ceci dit, c’est en 2013 que GM renouvelait à nouveau sa Malibu. Et malheureusement, cette refonte est passée totalement inaperçue. Sa silhouette évolutive faisait pâle figure à côté des nouvelles Ford Fusion et Kia Optima, nettement plus dynamiques sur le plan esthétique. Conscient du problème, GM est donc revenue à la charge en 2014 en remodelant la partie avant de la Malibu, ce qui permet de lui donner une allure beaucoup plus accrocheuse. Les changements pour 2015 sont donc inexistants, et, entre vous et moi, malgré les retouches effectuées l’an dernier, la Malibu demeure une voiture certes élégante, mais qui manque de caractère.

Habitacle

La Malibu nous propose un environnement qui ne déborde pas d’originalité sur le plan esthétique, mais qui démontre une certaine élégance. L’agencement des teintes, la qualité de la finition, la symétrie du tableau de bord et le bloc d’instruments rappelant celui de la Camaro sont d’ailleurs des éléments qui le prouvent.

Au volant, le conducteur compose avec un siège très confortable, malgré une assise un peu courte. L’espace y est généreux devant comme derrière, l’ergonomie générale est sans faille, et la console centrale, remodelée l’an dernier, permet de disposer plus efficacement de ses effets.

Cette année, la connectivité sans fil vient s’ajouter à la longue liste de caractéristiques offertes dans la Malibu. Il faut cependant savoir que les options sont nombreuses, et que le rapport équipement/prix n’est pas toujours très avantageux face à la concurrence. Ainsi, avant de choisir votre équipement, une bonne analyse est de mise.

Mécanique

Sur les versions haut de gamme, Chevrolet propose un moteur turbocompressé aussi offert sous le capot de certains produits Buick. Performant et raisonnable (sans plus) en matière de consommation, ce moteur est, hélas, jumelé à une boîte de vitesses automatique plutôt paresseuse qui ne permet pas d’exploiter efficacement la puissance du moteur. Voilà pourquoi mon choix se tourne plutôt vers les versions à moteur à 4 cylindres de 2,5 litres. Ces dernières profitent d’un moteur très peu gourmand et d’architecture très moderne, dont le couple est bien réparti, qui ne nécessite pas de carburant à taux d’octane plus élevé et qui fait équipe avec une boîte automatique nettement mieux étagée. Qui plus est, on vous propose avec ce moteur la technologie d’arrêt-démarrage dont le fonctionnement est assuré par un dispositif comprenant deux batteries. Et je dois vous dire que jamais la mise en veille et le redémarrage du moteur à un feu rouge ne deviennent des irritants. L’opération s’effectue de façon discrète et très rapide.

Comportement

Depuis l’an dernier, la Malibu profite d’une suspension révisée offrant un amortissement plus ferme, ce qui explique le plus faible roulis en virage. La direction impressionne également par sa précision et sa rapidité, quoique les modèles dotés de pneus de 16 et de 17 pouces laissent une sensation plus lâche et un peu moins sentie. Ceci dit, l’expérience au volant de la Malibu se démarque d’abord par un confort et un équilibre remarquable ainsi que par une insonorisation se situant à des années-lumière du modèle de précédente génération.

Conclusion

Chevrolet propose donc pour 2015 une intermédiaire sérieuse, plus cossue et qui n’a nullement à souffrir d’un complexe d’infériorité face à la concurrence. Toutefois, le plus gros défi de Chevrolet consiste à attirer la clientèle en concession et à changer les perceptions face à cette voiture, considérée par plusieurs comme une simple voiture de location.

Points forts

• Moteur de 2,5 litres efficace et peu gourmand
• Confort de roulement
• Insonorisation
• Voiture très sécuritaire

Points faibles

• Boîte automatique paresseuse (turbo)
• Rapport équipement/prix parfois décevant
• Perception du modèle (voiture de location)
• Forte dépréciation