Chevrolet Silverado 2014

Chevrolet Silverado 

Que le plus fort l’emporte…

Pour 2014, GM nous arrive finalement avec un Silverado renouvelé de A à Z. Et heureusement car les concessionnaires et les clients commençaient à trouver le temps long ! Il faut dire que, dans ce créneau, les choses évoluent rapidement. Le géant américain, qui a étiré la sauce en proposant le même produit durant sept longues années, ne pouvait donc se permettre d’erreurs. On n’avait d’autre choix que de tout mettre en œuvre afin de présenter un produit capable de répondre aux moindres désirs de la très nombreuse clientèle qui, chaque année, se procure un camion de ce genre. À titre indicatif, il se vendait, l’an dernier, uniquement au Canada, 260 000 camions pleine grandeur. De ce nombre, 78 000 étaient des Chevrolet Silverado et des GMC Sierra. Évidemment, GM a pour objectif ultime de surpasser les ventes des camionnettes Ford qui se sont écoulés chez nous l’an dernier à un peu plus de 100 000 exemplaires. Réussira-t-on à le faire ?

Carrosserie

Vous trouvez que le nouveau Silverado est trop semblable à l’ancien modèle? J’étais aussi de cet avis jusqu’à ce qu’on place les deux modèles côte à côte. Ce faisant, vous remarquez tout de suite le souci du détail apporté au nouveau modèle dont les lignes sont plus massives, plus angulaires et plus fortes en caractère. La calandre proéminente, les phares très modernes et la parfaite intégration des pare-chocs font du nouveau Silverado un véhicule à l’allure plus contemporaine. Bien sûr, il n’a pas le regard aussi tapageur qu’un Ram, mais chez Chevrolet, on ne souhaitait pas emprunter cette avenue. Personnellement, je crois que des lignes un peu plus audacieuses n’auraient pu nuire, mais ce design aura certainement l’avantage de bien vieillir.

Que vous aimiez ou pas cette nouvelle carrosserie, force est d’admettre que Chevrolet a tout de même su innover sur le plan technique. Le véhicule reçoit donc, en plus d’un pare-brise qui gagne un degré d’inclinaison, des seuils supérieurs de portières qui ne terminent désormais plus leur course à la jonction du pare-brise mais bien plutôt sur le flanc de la carrosserie, de façon à réduire la turbulence et les bruits éoliens. Le Silverado a aussi droit à un capot en aluminium (ultra léger et facile à manipuler) et à un hayon de caisse à ouverture et à fermeture assistées, franchement génial. Son pare-chocs arrière avec marchepieds en coin intégrés fait aussi jaser, quoiqu’ils ne soient, à mon avis, pas aussi efficaces que ceux du F-150, qu’on déploie à même le hayon de la caisse.

Habitacle

Fort heureusement, on remet finalement les pendules à l’heure chez Chevrolet en proposant un habitacle qui n’a plus rien à envier à ceux de la concurrence. La qualité de la finition est exceptionnelle, la présentation est soignée, et les commodités sont si nombreuses qu’il faut un catalogue pour les énumérer.

Au volant, on apprécie d’abord le fait de ne plus être décentré par rapport au bloc d’instruments, comme c’était le cas dans le modèle 2013. Les sièges sont beaucoup plus invitants et confortables que par le passé et permettent une bien meilleure position de conduite. On ne peut aussi qu’apprécier cette nouvelle instrumentation très complète ainsi que l’ordinateur multifonction, d’utilisation intuitive et conviviale (contrairement au système CUE de Cadillac). Quant à la console centrale, elle est dotée d’un accoudoir réglable et se veut, elle aussi, ingénieuse avec ses espaces de rangement multiples et ses innombrables connexions auxiliaires et USB ainsi que ses prises à 110 volts. 

Curieusement, on a choisi chez Chevrolet de conserver deux éléments du précédent modèle, soit le sélecteur de vitesses à la colonne ainsi que la commande des d’essuie-glaces, qui est loin d’être un modèle d’ergonomie.

Comme il se doit, le Silverado nous revient avec trois choix de cabines. Cependant, Chevrolet a toujours été conservatrice dans le nombre de versions proposées. Alors que Ford et Ram proposent une dizaine de degrés de finition, Chevrolet n’en avait jusqu’ici que quatre. Les versions W/T, LS, LT et LTZ sont donc de retour, mais on accueille aussi cette année une version High Country visant à rivaliser directement avec les F-150 King Ranch, Ram Laramie Longhorn et Tundra 1794 Edition. Dotée d’un habitacle à la sauce cowboy où cuirs de haute qualité et éléments décoratifs créent une ambiance extrêmement chaleureuse, cette version permettra assurément à Chevrolet d’atteindre une nouvelle clientèle. Quant à ceux qui souhaiteraient retrouver chez Chevrolet l’équivalent d’une version Platinum ou Limited de Ford, il faudra vous tourner chez GM vers le GMC Sierra Denali.

Mécanique

Sous le capot, que de belles surprises. Ainsi, en plus d’offrir une boîte de vitesses automatique à 6 rapports sur toutes les versions, on nous arrive avec trois nouveaux moteurs baptisés EcoTec3, dotés des toutes dernières technologies pour un rendement et une consommation de carburant des plus efficaces. Ainsi, chacun a droit à la désactivation des cylindres, au calage variable des soupapes et à l’injection directe de carburant. Et si la cylindrée des moteurs demeure identique à celle du passé, sachez que les mécaniques, elles, n’ont rien en commun.

Débutons ainsi avec le V6 de 4,3 litres qui développe 285 chevaux et dont le rendement est exceptionnel. Performant à souhait, souple et offrant un couple linéaire, il peut facilement remorquer des charges de poids moyen sans broncher. Lors de mon essai (principalement sur route), j’ai pu obtenir une consommation de carburant de 11,1 litres aux 100 kilomètres, ce qui se compare avec la consommation du V6 Pentastar du Ram. Voilà donc une très bonne nouvelle pour les acheteurs en quête d’une camionnette au rendement énergétique intéressant. Hélas, sa cylindrée, supérieure à celle des moteurs Ford et Chrysler, obligera le consommateur à débourser une taxe sur la cylindrée à la SAAQ…

Vient ensuite le V8 de 5,3 litres qui sera assurément le plus populaire. Offrant une puissance et un couple directement comparables à ceux du V8 de 5 litres de Ford, non seulement ce moteur est-il puissant et très agréable à utiliser, mais il est également en mesure de vous faire économiser à la pompe. Les cotes de consommation annoncées sont invraisemblables, mais vous serez certainement capable de conserver une moyenne combinée oscillant entre 13,5 et 14,5 litres aux 100 kilomètres.

Enfin, Chevrolet proposera plus tard à l’automne un V8 de 6,2 litres dont la puissance et les capacités restent à venir. Gageons toutefois qu’on fera tout pour se distinguer du V8 de même cylindrée proposé par Ford.

Comportement

Le Silverado est immensément plus confortable et silencieuse qu’auparavant, quelques tours de roues suffisent pour constater que nous ne sommes plus du tout à la même adresse. Notamment, la nouvelle suspension permet une meilleure stabilité et plus d’appui que par le passé, et la direction à assistance électrique se veut plus précise. Mentionnons également ce grand sentiment de robustesse, gage d’une qualité de fabrication impeccable. Quant à la capacité de remorquage, elle se veut meilleure que jamais et désormais légèrement supérieure à celle du F-150.

Conclusion

À la lumière des deux essais que j’ai pu réaliser avant la rédaction de cet article, mon constat est simple. GM a fait ses devoirs et sera en mesure de gagner quelques parts de marché en 2014. Sachant que la clientèle est habituellement très fidèle dans le choix de ses camions, la question est toutefois de savoir à qui on réussira à en voler le plus. À Ford, à Chrysler ou, même, à Toyota ? Qui sait ? Cela dit, le Silverado est aujourd’hui un produit solide, mécaniquement très convaincant, extrêmement bien construit et plus raffiné que jamais.

Points forts

Qualité de construction indéniable

Habitacle finalement accueillant

Moteurs puissants et raffinés

Comportement routier grandement amélioré

Nouvelle version High Country

Points faibles

Lignes un peu conservatrices

Toujours pas de diesel

Taxe sur la cylindrée (même avec le V6)

Sélecteur de vitesses à la colonne