Chevrolet Tahoe 2020

Chevrolet Tahoe/Suburban/GMC Yukon

Go big or go home!

Le trio américain de VUS pleine grandeur de GM a toujours été le meilleur vendeur (en combiné) de la catégorie. Mais la concurrence (le Ford Expedition, pour ne pas le nommer) s’est offert une sacrée cure de jeunesse et, pour l’instant, ça change la donne. La situation risque d’être tout autre sous peu…

Tour du propriétaire 75 %

Au moment d’écrire ces lignes, GM n’avait toujours pas officiellement dévoilé la cinquième génération de son trio, mais on sait qu’elle s’en vient. Selon les rumeurs, les Chevrolet Tahoe, Chevrolet Suburban et GMC Yukon seront non seulement plus légers et plus luxueux (comme attendu), mais ils seront équipés d’une suspension arrière indépendante, pour concurrencer entre autres… le Ford Expedition. D’ici là, c’est la quatrième génération qui milite chez les concessionnaires. Le Chevy Tahoe est le moins coûteux du lot, le Suburban est ni plus ni moins sa version allongée (d’une vingtaine de pouces) et le GMC Yukon se veut plus luxueux, sans toutefois tomber dans l’opulence du Cadillac Escalade. Le Yukon est aussi livrable en version XL, soit l’équivalent, en matière de dimensions, du Suburban. 

Vie à bord 75 %

Si le design intemporel de notre trio de grands utilitaires est attrayant encore aujourd’hui, l’habitacle, lui, commence à montrer de l’âge. La console centrale, très « plastique », est principalement en cause : même les variantes les plus haut de gamme, qui recouvrent le tout de cuir, n’arrivent pas à en dissimuler les rides. Cela dit, rares sont les véhicules du marché actuel qui accordent jusqu’à neuf places assises. Même les minivans ne peuvent se vanter de pareil exploit! Ainsi, pour certaines versions de nos VUS américains, la banquette avant, divisée 40/20/40, peut accueillir trois passagers ou voir sa partie centrale se rabattre au profit d’un accoudoir (comme dans les camionnettes). D’autres de leurs variantes troquent la banquette du milieu pour une paire de sièges capitaine.

Une troisième rangée à trois places de sièges est de série, mais sachez qu’elle n’est pas très spacieuse, considérant la grosseur du mastodonte. Espérons que la prochaine génération sera plus généreuse.

Une fois les places arrière rabattues, l’aire de cargaison est complètement à plat. Par contre, son seuil est très haut, ce qui limite le volume disponible. De fait, et on ne le dira pas trop fort, le Chevrolet Tahoe accueille moins de chargement que le Chevrolet Traverse (2662 litres max contre 2781 litres max). Le Suburban (Yukon XL), lui, accepte un quart de marchandises en sus – jusqu’à 3426 litres.

Technique 80 %

C’est un ou l’autre des deux V8 de la famille Ecotec3 qui grimpe sous le capot. Le premier (5,3 litres) est jumelé à une boîte automatique à six rapports, pour 355 chevaux. L’autre duo, de 6,2 litres et couplé à une automatique à 10 rapports, préfère l’essence à niveau d’octane de 91 – il accepte alors de livrer 420 chevaux. Peu importe le moteur choisi, l’ensemble remorquage MAX permet de remorquer jusqu’à 8600 livres. C’est là une information importante, puisque le besoin de tirer des lourdes charges représente sans doute la seule véritable excuse pour se doter d’un tel monstre. Cela dit, le nouveau Ford Expedition parvient à tracter jusqu’à 9200 livres (4173 kilos)… Certes, vous pouvez opter pour une variante à deux roues motrices, mais vous serez l’un des rares Québécois à le faire : 97 % des automobilistes de la Belle Province qui choisissent le Tahoe/Suburban/Yukon l’achètent avec l’AutoTrac 4WD. Le système peut être utilisé en mode automatique, mais on peut également en engager manuellement les quatre roues motrices. 

Au volant 85 %

Assis haut, avec un capot dominant devant les yeux, le conducteur a l’impression de gouverner la route. Surprise : ces mastodontes se conduisent plus facilement qu’on pourrait le croire. Leur direction est légère et leur rayon de braquage est acceptable – semblable à celui d’une Ford Focus RS. Surtout, c’est le grand confort qui règne à bord et c’est comme de rouler sur un nuage… tant que la route est belle. Mais lorsque le bitume s’envenime, le châssis à échelle sur lequel s’assoient nos sujets se fait sentir – et les roues de 22 pouces qui équipent les versions les plus luxueuses n’aident pas les choses! Les freins gagneraient aussi à être plus mordants.

Cela dit, même avec le « petit » V8, et malgré un poids loin d’être plume, les performances impressionnent. Avec le plus gros V8, le 0-100 km se boucle en moins de six secondes – avec en prime un beau grondement, bien américain!

Autant l’expérience est plaisante, autant on a la sensation de littéralement brûler des dollars au lance-flammes. Ce qui n’est pas tout à fait faux : GM suggère une consommation moyenne de 13 litres pour le 5,3-litres, mais cela demande un climat idéal et une bonne discipline du pied droit ce qui est rarement le cas.

Conclusion 78,75 %

Il n’y a pas beaucoup de rationnel dans l’acquisition d’un tel mastodonte, outre le besoin de remorquer de très lourdes charges ou de transporter neuf passagers. Mais dans l’univers automobile, tout n’est pas qu’une question de raison. À preuve : au Québec l’an dernier, il s’est vendu à peu près autant de Tahoe/Suburban/Yukon… que de Nissan Altima. Pour plusieurs, ce type de VUS pleine grandeur en appelle aux émotions. Si vous êtes de ceux-là, rappelez-vous : une toute nouvelle mouture vous attend, peut-être devriez-vous l’attendre?

Forces

Facile à piloter

Puissant

Beaucoup de places assises

Faiblesses

Habitacle un peu désuet

Places arrière serrées

Nouvelle génération à l’horizon