Chevrolet Traverse 2016

SUJET : Chevrolet Traverse et GMC Acadia

TITRE

Même fonction en deux versions

Luc Gagné

Bonnet blanc ou blanc bonnet? Voilà une belle façon de décrire le duo Traverse/Acadia. La formule est la même, celle du grand utilitaire familial, mais elle est apprêtée de façon différente. Si différente, en fait, que le GMC est plus populaire que son jumeau Chevrolet auprès des Canadiens depuis 2011. Plus populaire, aussi, qu’un autre jumeau : le Buick Enclave, modèle qui, pour les besoins de cet ouvrage, a ses propres pages. Est-ce l’aura de GMC qui engendre cette popularité?

Tour du propriétaire

Le travail des designers de General Motors réussit à donner une personnalité si différente aux carrosseries de ces deux véhicules (trois si l’on inclut l’Enclave) qu’on a l’impression d’être face à des produits radicalement différents. Pourtant, leur gabarit est bel et bien comparable, à quelques millimètres près. Néanmoins, le Chevrolet ressemble à une familiale haute sur pattes, alors que le GMC a une allure plus « camionesque », presque distinguée. Le statut plus humble du Traverse s’exprime aussi par les roues en acier de 17 pouces qui servent à sa version de base. Un équipement qui ne figure même pas au catalogue de l’Acadia, qui n’a que des roues en alliage d’aluminium.

Vie à bord

En comparant l’habitacle de ces deux véhicules, on arrive au même constat. Les versions d’entrée de gamme ont huit places avec des banquettes à la rangée médiane et arrière. Dans les versions plus cossues, deux sièges baquets (ou « capitaine ») se substituent à la banquette médiane. Des sièges chauffants à l’avant sont l’apanage de toutes les versions, sauf celle de base. De plus, puisque le volume utile de leur habitacle est presque identique, leur habitabilité l’est aussi. Il en va de même pour le volume utile de leur coffre. Dans chaque cas, il devient gargantuesque lorsque les deux rangées médiane et arrière sont condamnées au profit des bagages. La garde au sol du Traverse, enfin, qui est légèrement inférieure (-10 mm) à celle de l’Acadia, ne facilite nullement l’embarquement. Pour ces deux véhicules, le seuil du châssis demeure relativement haut, mais puisque l’écart avec le plancher est limité, monter à bord ne nécessite pas la souplesse d’un gymnaste.

Technique

GM utilise le V6 LLT pour animer ces utilitaires, qui pèsent deux tonnes bien comptées. Ce moteur de 3,6 litres à injection directe et calage variable des soupapes servait également, il n’y a pas si longtemps, à certaines Cadillac CTS et STS, à la Chevrolet Camaro et à la Buick LaCrosse. Aujourd’hui, seuls ces utilitaires l’utilisent avec une boîte de vitesses automatique à 6 rapports qui entraîne les roues avant ou les quatre roues par le biais d’une transmission intégrale JTEKT réactive. Le constructeur dote aussi les versions les plus chères (LTZ et Denali) d’un double échappement. Il leur procure 7 chevaux et 4 lb-pi de couple de plus, une différence qui a naturellement plus d’impact sur l’égo de l’acheteur que sur la capacité d’accélération ou la consommation du véhicule.

Au volant

Ces utilitaires partagent une plateforme Lambda (tout comme l’Enclave) que GM destinait initialement à une fourgonnette. Les tendances du marché en ont décidé autrement, et ce sont des utilitaires qui l’exploitent aujourd’hui. Inutile de se surprendre, donc, du comportement routier pataud de ces gros véhicules et du roulis dans les courbes. Compte tenu de leur vocation familiale, GM préfère visiblement leur donner un roulement doux au détriment d’une certaine sportivité. La boîte automatique, d’ailleurs, y contribue largement par l’absence de heurt au passage des rapports. Elle dispose d’un mode manuel qu’on actionne à l’aide d’un minuscule commutateur à bascule placé sur le côté gauche du levier de vitesses. Mais son emplacement bancal fait qu’on l’oublie très vite. La direction plutôt légère impose, par ailleurs, un diamètre de braquage important (12,3 m) qui peut rendre les manœuvres de stationnement et les demi-tours laborieux. Pour tous ces véhicules, enfin, le freinage est assuré par des disques aux quatre roues qui se modulent bien.

Conclusion

À la fin du siècle dernier, le Traverse et l’Acadia auraient probablement eu des portes latérales coulissantes, une garde au sol moins élevée et un toit plus haut. Mais au lieu de devenir des fourgonnettes, GM en a fait des utilitaires. Si la forme diffère, la fonction demeure la même. Car ces deux utilitaires procurent un coffre aussi polyvalent que spacieux, et de la place pour sept et même huit personnes au cas où. À performances égales, l’acheteur a même le choix de l’écusson avec toutes les connotations que cela entraîne.

FORCES

• Esthétique réussie (surtout le GMC)
• Intérieur spacieux
• Coffre polyvalent

FAIBLESSES

– Banquette arrière peu confortable

– Roulis dans les courbes

– Hauteur du seuil du coffre

-30-

Ventes des Buick Enclave, Chevrolet Traverse et GMC Acadia au Canada

Source : Automotive News