Chevrolet Volt 2013

Chevrolet Volt 

GM a gagné son pari

Après l’avoir vue sous toutes ses coutures, depuis sa présentation au Salon de Detroit, en 2007, et après avoir lu une tonne d’articles sur cette voiture soi-disant révolutionnaire, j’ai pu conduire la Volt sur nos routes, dans nos conditions. En hiver, en plus.

CARROSSERIE

Rivale avouée de la Prius, la Volt affiche des dimensions semblables, mais la Chevrolet est plus lourde. Sur le plan esthétique, net avantage pour l’américaine : son allure moderne et son élégance font bien mal paraître la Prius. Ce qu’elle concède en beauté, la Prius le reprend sur le plan fonctionnel, avec une habitabilité et une capacité de rangement supérieures, en plus de proposer une deuxième configuration (familiale) avec la Prius v. La Volt, elle, ne se décline qu’en berline.

HABITACLE

Ce qui frappe d’emblée, quand on procède à l’examen des lieux, c’est la qualité des matériaux utilisés et la rigueur de l’assemblage. Mieux encore, on ne retrouve plus aucune trace de l’affreux plastique dur qui affligeait les habitacles des véhicules du groupe GM. Alléluia !

La Volt est une quatre-places, et chaque occupant a droit à son propre baquet. Cette configuration est imposée par le tunnel de la batterie, en forme de T. On perd une place, mais les passagers arrière y gagnent en confort. Pour eux, l’espace est toutefois restreint, surtout s’ils sont de grande taille : ils auront la tête collée à la lunette, ce qui est désagréable quand il fait chaud; et pour les jambes, ce sera serré si vous mesurez 1,83 mètre ou plus. L’exiguïté du compartiment à bagages est une autre déception, et, en plus, ces mêmes bagages seront à la vue car il n’y a pas de couvercle ni de toile rétractable.

MÉCANIQUE

Le moteur à combustion à 4 cylindres de 1,4 litre qu’on retrouve dans la Volt est le même que celui de la Chevrolet Cruze, turbo en moins puissant. Ce 4-cylindres ne sert qu’à faire tourner une génératrice qui fournit l’électricité nécessaire au fonctionnement du moteur électrique de 149 chevaux quand la charge de la batterie est épuisée. Il n’y a donc pas de lien mécanique entre le moteur à essence et les roues ; pas de boîte automatique ou manuelle non plus; l’entraînement est direct et géré par une boîte à variation continue (CVT). Il faut s’habituer à sa lenteur, mais, en revanche, elle fonctionne dans la plus grande douceur, comme tous les organes mécaniques de cette voiture. La mise en marche du moteur à essence est à peine perceptible, peu importe la vitesse.

Un premier trajet de 212 kilomètres nous a permis d’obtenir une moyenne de 2,6 litres aux 100 kilomètres. Sur ces 212 kilomètres, nous en avons parcouru 58 sans consommer une seule goutte de carburant. Un autre trajet, de 253 kilomètres cette fois, nous a valu une moyenne de 6,4 litres aux 100 kilomètres. Pourquoi cette différence ? Sans doute parce que je roulais à 120 km/h (et non à 100), parce que je n’ai pas utilisé le régulateur de vitesse, et parce que la neige et le froid ont réduit l’autonomie de la batterie.

COMPORTEMENT

La conduite est plus inspirée que celle de la Prius ou de l’Insight. La barre n’est pas très haute, c’est vrai, mais n’enlevons pas ses mérites à la Volt dont la direction est plus précise et mieux dosée. La tenue de route est comparable à celle de n’importe quelle voiture compacte ou intermédiaire. La Volt est maniable et elle devient sous-vireuse seulement si on la bouscule. Ce qui ne risque pas d’arriver, car sa grande douceur n’inspire aucunement à conduire de façon agressive. C’est le côté zen des voitures hybrides : avec le silence qui règne à bord, c’est franchement relaxant. Et quel confort ! Notons le bon travail des suspensions qui absorbent bien les inégalités du revêtement et procurent une grande douceur de roulement.

CONCLUSION

GM a gagné son pari. Sa première voiture électrique à autonomie prolongée rechargeable marque une réelle avancée, en plus de proposer une expérience de conduite moins insipide que celle de ses rivales japonaises. La fiabilité de ces dernières est déjà établie, mais la Volt semble vouloir suivre leurs traces : commercialisée depuis un an et demi aux États-Unis, elle est recommandée par Consumer Reports. C’est bon signe.

FORCES :

• La plus belle des voitures vertes
• Finition et qualité d’assemblage
• Consommation phénoménale
• Conduite tout en douceur
• Confort et silence de roulement
• Parfait compromis entre une hybride et une voiture électrique

FAIBLESSES :

• Habitabilité décevante à l’arrière
• Coffre exigu
• Lenteur de la boîte CVT
• Faible autonomie sur le mode électricité
• Climatisation et chauffage qui tardent avant d’être efficaces
• Le prix