24 230 $
CHRYSLER SEBRING
En fin de parcours
Les constructeurs américains rêvent de mettre fin à la domination des Honda Accord, Toyota Camry et autres japonaises dans le segment des berlines intermédiaires. Jusqu’ici, chacune de leurs tentatives s’est soldée par un échec et lorsqu’on conduit une voiture comme la Chrysler Sebring, on comprend pourquoi. Heureusement, il y a la version décapotable, qui n’est pas dénuée de charme.
CARROSSERIE
Depuis une dizaine d’années, les stylistes de Chrysler ont redoré le blason de cette marque américaine. Les voitures n’étaient pas meilleures, mais au moins, elles étaient belles… La Sebring illustre parfaitement ce constat, la berline comme la décapotable étant des voitures assez bien tournées, quoique très classiques. Le face-lift de l’année dernière est cependant loin d’être une réussite, car il alourdit la partie avant.
HABITACLE
Les Chrysler se sont embellies à l’intérieur comme à l’extérieur. Les habitués de la marque ne seront pas dépaysés en s’installant à bord : le tableau de bord et les commandes sont les mêmes que dans la plupart des autres modèles Chrysler, Jeep et Dodge. Ils retrouveront aussi cette finition bâclée et bon marché qui était l’apanage de ce constructeur américain avant son rachat par le groupe allemand Daimler. Non seulement cette piètre qualité est visible, mais elle s’entend, aussi… Chaque inégalité du revêtement déclenche un concert de craquements et de bruits de caisse en tout genre. Et il ne s’agit pas d’un exemplaire mal assemblé : cela s’est produit à chaque fois que j’ai conduit une Sebring décapotable.
Tant la berline que le cabriolet reprennent le concept de la cabine avancée, si cher à Chrysler dans les années 90. La réduction du porte-à-faux et l’emplacement avancé des roues permettent de maximiser l’espace dans l’habitacle. Le cabriolet est d’ailleurs l’un des rares à proposer quatre vraies places. Le confort de la banquette arrière est toutefois assez sommaire, car elle est étroite et dépourvue d’appuie-tête. C’est beaucoup mieux à l’avant, avec des sièges baquets bien moelleux, dans la plus pure tradition américaine. Et comme toujours chez Chrysler, le rendement de la chaîne stéréo est tout ce qu’il y a de plus satisfaisant.
MÉCANIQUE
Si la Sebring ne constitue en aucun cas une menace pour la concurrence japonaise, c’est en grande partie à cause de son manque de raffinement mécanique. Les deux motorisations offertes ne sont absolument pas dans le coup, tandis que la boîte automatique à 4 rapports tombe en désuétude. Les pédales d’accélération et de freinage manquent de mordant, tandis que les freins peinent à la tâche dès qu’on les sollicite plus que d’ordinaire. Quant aux moteurs, le problème ne se situe pas au niveau de la puissance ; c’est leur rendement global qui déçoit. Ils ont les mêmes lacunes : ils sont bruyants à l’accélération et manquent de souplesse. Et il y a la sonorité du V6, qui évoque les vieux six cylindres – les « six penchés » – des Dodge, Plymouth et Chrysler il y a 30 ans…
COMPORTEMENT
Si le comportement de la Sebring n’a rien de sportif, il n’a rien de déshonorant non plus, avec une tenue de route tout à fait correcte. Celle-ci ne parvient cependant pas à faire oublier la conduite d’une autre époque : suspension flasque, roulis et tangage, on a l’impression d’être au volant d’un de ces « bateaux » américains des années 60 et 70. Si vous aimez les trucs rétros, vous allez être servis. Remarquez, cela n’a pas que des mauvais côtés : le confort et la douceur de roulement vous rappelleront des souvenirs plus heureux.
CONCLUSION
Réglons tout de suite une chose : la Sebring est une berline générique, idéale pour les flottes de compagnies de location. Les Accord, Camry et Cie peuvent donc dormir tranquille. La version cabriolet est plus attrayante, ne serait-ce que parce qu’elle se découvre, et aussi en raison de son charme suranné. Mais à près de 40 000 dollars l’exemplaire, c’est un pensez-y bien…
FORCES :
- Physique agréable
- Belle présentation intérieure
- Habitacle spacieux
- Confort et douceur de roulement
- Version cabriolet
FAIBLESSES :
- Finition décevante
- Mécanique peu raffinée
- Freinage timide et peu endurant
- Suspension flasque
- Prix élevé (cabriolet)
Fiche d'identité
modèle sebring
version(s) de base, touring, limited
roues motrices avant
portières 2, 4
première génération 1995
génération actuelle 2001
construction sterling heights, michigan, états-unis
sacs gonflables 2, frontaux (latéraux en option)
concurrence chevrolet epica/malibu, honda accord, hyundai sonata, kia magentis, mazda 6, mitsubishi galant, nissan altima, pontiac g6, subaru legacy, suzuki verona, toyota camry.
Fiche technique
moteurs
(1) l4 2,4 l dact 150 ch à 5500 tr/min
couple 160 lb-pi à 4200 tr/min
transmission automatique à 4 rapports
0-100 km/h 9,9 s
vitesse maximale 180 km/h
consommation (100 km) 10,2 l (87 octane)
(2) v6 2,7 l dact 200 ch à 5800 tr/min
couple 190 lb-pi à 4850 tr/min
transmission automatique à 4 rapports, manuelle à 5 rapports (déc. gtc)
0-100 km/h 9,1 s
vitesse maximale 180 km/h
consommation (100 km) 10,5 l (auto.), 10,9 l (man.) (87 octane)
sécurité active freins abs et antipatinage (option sauf pour cabriolet limited)
suspension avant indépendante
suspension arrière indépendante
freins avant disques
freins arrière tambours (disques aux 4 roues de série avec moteur v6)
direction à crémaillère, assisté
pneus de base : p205/65r15, touring/limited : p205/60r16
Au quotidien
prime d'assurance
25 ans 2200 à 2400$
40 ans 1400 à 1600$
60 ans 1100 à 1300$
garantie générale 3 ans/60 000 km
garantie groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
garantie contre la perforation 5 ans/160 000 km
assistance routière 5 ans/100 000 km
collision frontale 5/5 (berl.), 3/5 (déc.)
collision latérale 3/5
ventes du modèle l'an dernier
au québec 4158
au canada 19 005
nombre de concessionnaires
au québec 116
au canada 509
dépréciation (3 ans) 66,2 %
rappels (1999 à 2004) (6) levier de vitesses, module du sac gonflable du passager, canalisation de retour du carburant, faisceau de câbles du capteur de position du vilebrequin, conduites du refroidisseur d'huile de la transmission automatique, joints à rotule de la suspension avant.
cote de fiabilité 3/5
nouveautés en 2005 changeur de 6 cd au tableau de bord et système de navigation (option), nouvelles couleurs intérieures et extérieures.
Dimensions
empattement 2743 mm (berl.), 2692 mm (déc.)
longueur 4843 mm (berl.), 4921 mm (déc.)
largeur 1793 mm (berl.), 1763 mm
hauteur 1394 mm (berl.), 1398 mm
poids berl. : de base : 1439 kg, touring : 1458 kg, limited : 1464 kg, déc. : de base: 1522 kg, gtc : 1538 kg, touring : 1551 kg, limited : 1564 kg
diamètre de braquage 11,2 m
coffre 453 l (berl.), 320 l (déc.)
réservoir de carburant 61 l