Chrysler PT Cruiser 2008

Chrysler PT Cruiser

Ma nostalgie à moi

Les Québécois ont adopté la PT depuis son lancement en 2001, et celle-ci nous le rend bien en ne déparant pas le paysage. En fait, elle chasse la grisaille du quotidien. En prime, la version cabriolet demeure la décapotable à quatre passagers la plus abordable du pays.

Carrosserie

La PT Cruiser se démarque comme les chapeaux de la reine Elizabeth. D’ailleurs, on a souvent dit de l’auto qu’elle évoquait un taxi londonien. Malgré une silhouette osée, la PT traverse les années avec grâce. Comment s’en étonner? Difficile en effet pour la PT de montrer des rides puisqu’elle était déjà «vieille» à sa naissance en vertu de son look rétro. Le véritable exploit, c’est qu’on ne se lasse pas de ses formes rondouillardes, mi-fourgon, mi-hot rod. Dans la version à toit mou, la capote repliée est bien visible, tel un soufflet de forge au repos, à cause du manque d’espace pour la ranger. Cette particularité renforce l’image d’une auto d’une autre époque.

Habitacle

Tout y est spacieux, à partir des portières qui s’ouvrent généreusement jusqu’au volume de la boîte à gants en passant par le dégagement pour la tête. Le plastique règne en roi mais, au moins, depuis la révision de 2006, en joue-t-on avec un certain style. Le tableau de bord marie des portions de faux métal reprenant la teinte de la coque avec des sections de vinyle, un design ludique rappelant celui des MINI et New Beetle. L’une des forces du PT réside dans sa polyvalence. Par exemple, le dossier du passager avant se rabat à plat avec la même facilité que les deux places du fond, créant dès lors une surface de chargement extrêmement conviviale, laquelle s’allonge encore plus grâce au cache-bagage rigide et ajustable à différents niveaux. Le chargement par le hayon est facile, sauf dans le cas du cabrio.

Mécanique

Pour 2008, Chrysler a réduit l’offre au chapitre du moteur. Le 4 cylindres multisoupapes de 2,4 litres dispense maintenant deux types de puissance selon la version considérée: 150 chevaux pour la version de base qui se nomme maintenant LX, et 180 chevaux pour la Touring turbocompressée. La version GT qui se pointait à 230 chevaux a été retirée de l’offre en raison de son faible volume de vente. Manuelle cinq vitesses ou automatique quatre rapports pour la LX et, paradoxalement, aucune manuelle pour la Touring plus musclée. Ce qui en dit long sur les prétentions de pilote des acheteurs de PT (tout comme d’ailleurs la barre anti-tonneau du cabriolet qui n’est que décorative).

Comportement

La position de conduite est haute, même au plus bas du siège. Comme lorsque ma mère me forçait à bien me tenir à table… Mais je crois que l’excellente vision périphérique qu’entraîne cette position a l’heur de plaire aux acheteurs de la PT. Avec ses deux portes, la cabrio exige des contorsions de la part des passagers de la banquette. La capote relevée, le faux arceau de sécurité (roll bar) devant les yeux, ces passagers auront besoin de ne pas être claustrophobes pour apprécier leur balade, tandis que le conducteur aura du mérite à réussir ses manœuvres arrière sans rien accrocher. Le premier contact avec la version de base est plutôt pépère. Le volant communique au conducteur les humeurs d’une direction assez vague, même si la vitalité du turbo arrange les choses un brin. Mais le comportement est tout sauf sportif. Mettez ça sur le compte de la hauteur du véhicule. Dans un virage, on reste sage.

Conclusion

Comme pour la Honda Element, les stratèges de Chrysler se sont trompés sur l’identité des acheteurs de la PT. Ils avaient imaginé que des hordes de jeunes se précipiteraient sur cette auto à l’allure funky, emplissant son cargo de planches de surf et de vélos de montagne. Or, la PT sert surtout à transporter des articles de jardinage et les invités du match de bridge hebdomadaire.

Forces

Look distinct qui vieillit bien

Intérieur versatile et pratique

Version cabriolet abordable

Faiblesses

Décoration chouette mais un peu bon marché

Visibilité arrière compromise à bord du cabrio

Moteur GT valable mais éloigné de la clientèle cible