Dodge Caliber 2011

Dodge Caliber

Creuser sa tombe

Comment vous dire poliment ce que je pense de la Caliber ? Si je vous disais que c’est une des moins bonnes voitures que j’ai eu l’occasion d’essayer dans les cinq dernières années, est-ce suffisamment poli ? Pourtant, le concept part d’une bonne intention. Chrysler voulait offrir autre chose que la très soporifique Neon qui tirait sa révérence. Comme le dit le vieux proverbe : « L’enfer est pavé de bonnes intentions ». Ce qui était une bonne idée s’est rapidement transformé en cauchemar. Heureusement le modèle disparaît cette année. Fiat compte reprendre le concept à son compte. Espérons seulement que le châssis sera plus sain, et qu’un concepteur italien ou deux reverront l’intérieur.

Carrosserie

Comme je le disais plus haut, l’idée de base part d’un bon concept qui paraissait même audacieux pour une voiture américaine. Une voiture avec un hayon construite en Illinois pour le marché américain. Difficile à classer que ce véhicule qui se trouve à mi-chemin entre une compacte et une fourgonnette; Dodge voulait se faire une petite niche. Le problème n’est pas dans le style qui, je le concède est assez réussi. Les seuls modèles pertinents en matière de style ont rapidement disparu (R/T et SRT4) pour laisser place aux pâles versions SE et SXT; mais avec des jantes chromées, elles dégagent tout de même quelque chose, un rien d’émotion.

Habitacle

L’impression de grandeur qui émane des lignes du véhicule se ressent à l’intérieur. La voiture est spacieuse pour une compacte, et le confort est au rendez-vous. Il y a plein de petits gadgets intéressants comme une boîte à gants réfrigérée, un support d’iPod et des bancs rabattables pour un intéressant surplus d’espace. En contrepartie, la qualité des matériaux donne mal aux yeux. Le mot bon marché commence à peine à décrire les plastiques et la mauvaise qualité de la finition. Durant ma semaine d’essai, deux moulures de bas de porte et un panneau situé sous le volant me sont littéralement restés dans les mains. Ceux qui ont connu les japonaises des années 70 savent de quoi je parle. Cela vient gâcher tout le reste.

Mécanique

On dit que, de deux maux, on choisit le moindre. C’est ce qui vous attend avec la Caliber. Vous avez le choix entre un mauvais moteur et… un plus mauvais moteur. Commençons par le plus mauvais. Il s’agit d’une mécanique de 2 litres de 158 chevaux qui est gérée par une affreuse boîte de vitesses CVT. Le moteur trop petit n’arrive pas à traîner cette lourde carcasse, et, quand vous appuyez franchement sur l’accélérateur, la boîte pousse un cri de mort, mais la voiture de va pas plus vite, elle fait seulement plus de bruit. Après trois jours de ce régime, ma santé mentale commençait à être mise à rude épreuve. Et il n’y a pas d’autres boîtes offertes. L’autre solution, le moteur de 1,8 litre qui est encore plus lent, mais profite d’une boîte manuelle à 5 rapports potable. Il vous faut donc un calendrier pour calculer vos dépassements sur l’autoroute. Et optez pour la chaîne audio en option qui est la seule assez puissante pour enterrer les bruits du moteur en pleine accélération.

Comportement

Vous aurez compris que, avec d’aussi mauvais moteurs, l’expérience au volant ne s’annonce pas très bonne. Mais attention, les choses s’enveniment encore un peu. Ajoutez à deux moteurs poussifs et à une mauvaise boîte de vitesses, une direction lourde et imprécise et une suspension sèche et mal calibrée et vous avez réellement un mauvais véhicule. C’est comme essayer de saisir un poisson à pleine main, il vous glisse toujours entre les doigts. Au volant de la Caliber, il faut constamment corriger et, même là, vous aurez encore l’impression que ce n’est pas cela.

Conclusion

À moins que quelqu’un vous en donne une en cadeau, regardez ailleurs; c’est vraiment une mauvaise voiture, même à rabais.

Forces

Des lignes différentes

Habitacle généreux

Équipement de série complet

Faiblesses

Tout le reste