Dodge Caliber 2012

Dodge Caliber

Trois petits tours et puis s’en va

Ce texte a failli ne pas voir le jour. À un moment donné, on entendait dire que la Caliber était mise au rancart; le lendemain, on apprenait que non. Enfin, Chrysler la conservait au catalogue. Après quelques va-et-vient du genre, au moment d’écrire ces lignes, il semble acquis que la Caliber aura une année-modèle 2012, question d’écouler les inventaires, mais que ce sera ensuite la fin de la route. Chronique, donc, d’une mort annoncée…

Carrosserie Avouez qu’elle a du style ! Sa calandre de camion, ses flancs empruntés à un utilitaire compact, son pavillon qui chute comme celui d’un coupé mais qui, en fait, recèle un hayon; on n’a pas souvent affaire à pareil mélange biscornu. On dirait une familiale maquillée pour faire de la figuration dans un film de science-fiction. Avec les pare-chocs saillants, les ailes bombées, les bas de caisse sculptés, la Caliber ne passe pas inaperçue depuis sa naissance en 2007, et je salue les gens de Chrysler qui n’ont pas eu peur d’innover sans tomber dans le loufoque ou le bancal. Un temps, les dirigeants ont proposé des versions R/T (transmission intégrale) et SRT4 (2,4-litres suralimenté), mais c’était sans doute pousser l’audace un peu loin. Ce véhicule a toujours visé les budgets serrés et, en l’équipant trop, on l’éloignait de sa cible.

Habitacle À ses débuts, l’intérieur a été fortement critiqué pour la pauvreté de ses matériaux, empirés par une exécution sommaire. Ça s’est amélioré avec le temps, avec l’ajout de surfaces plus sympathiques, mais ça demeure une présentation bon marché. Remarquez que la simplicité de l’ergonomie a son charme (quand il y a trop de boutons, on se plaint). Cela dit, autant le plastique dur détonne, autant les stylistes ont truffé le cockpit de clins d’œil amusants. Je pense au plafonnier qui se détache pour devenir une lampe de poche dont la batterie se recharge quand l’auto roule. Ou à la chaîne audio Boston Acoustics pas piquée des vers dont les haut-parleurs offerts en option se déploient à l’arrière pour organiser un « tailgate party ». Ou encore cette boîte à gants surmontée d’un espace réfrigéré (en fait, disons rafraîchi par le système de climatisation) bon pour quatre cannettes. Sans oublier les multiples compartiments à rangement disséminés un peu partout. Bel effort. Sur le papier, la Caliber accueille cinq occupants, et ajoutons que le dégagement pour la tête passe le test; mais, au quotidien, la banquette arrière est surtout agréable à deux. Comme ses dossiers se rabattent (60/40), et que le siège du passager à l’avant se rabat sur certaines versions, les objets longs sont les bienvenus.

Mécanique Les Canadiens n’obtenaient qu’un seul moteur, alors que les Américains en recevaient deux. L’injustice a été corrigée. On peut se contenter du 4-cylindres de 2 litres de 158 chevaux jumelé à une boîte de vitesses manuelle. Le premier avantage de ce tandem est sa consommation d’environ 5 litres aux 100 kilomètres sur la route. On peut aussi se tourner vers le 2,4-litres de 172 chevaux couplé à une boîte CVT (facultative avec le 2-litres). Le modèle a déjà compté sur un 1,8-litre anémique et un 2,4-litres suralimenté (SRT4).

Comportement La Caliber peut bien afficher un format compact, son comportement routier n’a pas l’agilité enjouée qu’un tel gabarit entraîne d’habitude. La direction manque de vie, et la suspension réagit maladroitement. D’autre part, trouvez-moi une boîte à variation continue jumelée à un 4-cylindres qui travaille en émettant un beau chant. Rare, n’est-ce pas ? Le même problème plombe ce tandem. Pour le minimiser, il convient de ne jamais écraser l’accélérateur. C’est à peine plus endurable avec la boîte manuelle. Le bon côté : la faible consommation de carburant. Pour tout dire, la Caliber propose une enveloppe originale mais une tenue de route basique. Elle deviendrait plus fougueuse et plus silencieuse que le produit deviendrait alléchant, étant donné son allure originale et la polyvalence de son habitacle.

Conclusion Puisque la Caliber, dont la gueule et l’utilité marquent des points, est en fin de carrière, vous auriez peut-être intérêt à aller dégoter une transaction intéressante. Mais soyez prévenu qu’au plan de la tenue de route, c’est quelconque.

Forces Allure distincte – Hayon pratique – Intérieur parsemé d’innovations – Consommation raisonnable – Aubaines à découvrir

Faiblesses Horrible musicalité du tandem moteur/CVT – Tenue de route approximative – Finition dépourvue de minutie