26 995 à 49 745 $
Dodge Challenger
Plaisir coupable
Chez Chrysler, le moratoire sur les muscle cars a duré une trentaine d’années. Mais le succès fracassant de la Mustang circa 2005, avec son style néo-rétro, a forcé les deux autres constructeurs américains à réagir. La nostalgie est un formidable outil de marketing, et Chrysler a joué sur cette corde à son tour en ressuscitant la Challenger.
CARROSSERIE
Comme son ancêtre, la Challenger du XXIe siècle est un coupé tricorps, large et intimidant. Tendance oblige, la ceinture de caisse est cependant plus haute, ce qui pénalise, et pas qu’un peu, la visibilité arrière – une lacune exacerbée par l’énorme pilier C. Par contre, quelle gueule ! Si vous avez la fibre nostalgique, comme l’auteur de ces lignes, cette copie quasi conforme de l’originale, celle qui nous a fait fantasmer dans Vanishing Point (Point limite zéro, film-culte de mon adolescence), va vous chercher aux tripes, c’est sûr !
HABITACLE
Le voyage dans le temps se poursuit quand on prend place à bord en ouvrant d’ÉNORMES (et lourdes) portières, comme en 1970. À l’intérieur, tout est géant : la planche de bord, le volant, les baquets… L’ergonomie est cependant en phase avec notre époque : les commandes sont bien placées et faciles à utiliser avec leurs gros boutons. La finition et la qualité de construction constituent, elles aussi, une agréable surprise, au point où l’on se demande si c’est le même constructeur qui, hier encore, nous a donné les Caliber, Sebring et autres Cirrus…
À l’avant, les larges baquets ont aussi une allure rétro sauf qu’ils procurent un maintien latéral et un soutien lombaire excellent, ce qui n’existait pas à l’époque. Chose rare, la banquette arrière est aussi confortable avec ses sièges bien sculptés. Ce qui est ridicule, par contre, c’est le dégagement pour la tête et les jambes. Que l’espace soit aussi compté dans un véhicule aussi immense est incompréhensible et inexcusable. Heureusement, le coffre, lui, est conforme aux dimensions du véhicule.
MÉCANIQUE
En entrée de gamme, Chrysler propose, depuis l’année dernière, le V6 Pentastar. D’une rare polyvalence, ce moteur est l’un des meilleurs de l’histoire de ce constructeur, rien de moins. Qu’on le loge sous le capot d’une berline, d’un VUS ou d’une camionnette, il offre toujours un excellent rendement. Malgré le poids de la Challenger, ses 305 chevaux suffisent amplement à la tâche, mais pour les montées d’adrénaline, il faut aller du côté des V8.
La sonorité du moteur d’une sportive est aussi importante que celle du guitariste dans un groupe rock. Et dans le cas des muscle cars, c’est du gros rock pesant. La Challenger verse autant dans le hard rock que dans le heavy metal, avec ses V8 HEMI de 5,7 et de 6,4 litres. Puissance respective : 379 et 470 chevaux. Restons dans l’analogie avec le rock : le premier se comparerait à du Black Sabbath, et le second, à Metallica ou Slayer. Autrement dit, ça torche ! Ces deux V8 émettent une sonorité bien ronde, moins gutturale que celle des Mustang ou Camaro. Ils sont plus souples, aussi. Ce sont là deux superbes moteurs, plus raffinés et moins sauvages que ceux de leurs ancêtres tout en étant aussi puissants et généreux en couple. Ils vous permettront aussi d’accumuler beaucoup de points avec les pétrolières; rien n’est parfait.
COMPORTEMENT
Le format et le poids constituent les deux plus sérieux handicaps de la Challenger. Imaginez, la Challenger du XXIe siècle est plus lourde que l’originale ! Il faut dire qu’elle repose sur le châssis de la Chrysler 300, et on a justement l’impression de conduire une version à deux portes de cette grosse berline. L’amortissement souple nous ramène, lui aussi, dans les années 70.
Sur un parcours sinueux, la Challenger souffre de la comparaison avec les versions plus sportives des Mustang et Camaro. Grâce à des réglages de suspension plus sportifs et une monte pneumatique plus dynamique, la SRT8 a plus de mordant et de fermeté, mais elle ne peut défier les lois de la physique. En revanche, c’est la plus confortable du trio.
COMPORTEMENT
Dans le monde de plus en plus aseptisé qui est le nôtre, la Challenger fait figure d’anachronisme, et, paradoxalement, c’est ce qui me la rend encore plus sympathique. Je ne veux pas vivre dans un monde où il n’y aurait que des Prius… Et si je devais choisir l’un des trois muscle cars américains pour traverser les États-Unis d’est en ouest, ce serait elle.
FORCES :
- Gueule d’enfer
- Habitacle bien fini et bien construit
- Sièges confortables
- Solide trio de moteurs
- Sonorité des V8
- Routière confortable
FAIBLESSES :
- Visibilité médiocre
- Habitabilité ridicule à l’arrière
- Consommation des V8
- C’est gros
- C’est lourd
- Et c’est un peu bateau… (sauf la SRT8)
La cote Verte
consommation (100 km) 11,7 l
consommation annuelle 1 940 l, 2 813 $
indice d?octane 87
émissions polluantes co2 4 462 kg/an
Fiche d'identité
version(s) sxt, r/t, srt
transmission (s) arrière
portières 4 places 5
première génération 2008
génération actuelle 2008
construction brampton, ontario, canada
coussins gonflables 6 (frontaux, latéraux avant et rideaux latéraux)
concurrence chevrolet camaro, hyundai genesis coupe, ford mustang, nissan 370 z, infiniti q60
Fiche technique
moteur(s)
(sxt) v6 3,6 l dact
puissance 305 ch. à 6 350 tr/min
couple 268 lb-pi à 4 800 tr/min
boîte(s) de vitesses automatique à 5 rapports avec mode manuel
performances 0-100 km/h:8,0 s
vitesse maximale 210 km/h
(r/t) v8 5,7 l acc
puissance 372 ch (auto.) à 5200 tr/min / 375 ch (man.) à 5 150 tr/min
couple 400 lb-pi (auto.) à 4 400 tr/min / 410 lb-pi (man.) à 4 300 tr/min
boîte(s) de vitesses automatique à 5 rapports avec mode manuel, manuelle à 6 rapports (option)
performances 0-100 km/h:5,9 s
vitesse maximale 210 km/h
consommation (100 km) man. 14,0 l auto. 13,5 l (octane 89) annuelle man. 2300 l, 3 450 $ auto. 2220 l, 3 330 $
émissions de co2 man. 5 290 kg/an auto. 5106 kg/an
(srt) v8 6,4 l acc
puissance 470 ch à 6 000 tr/min
couple 470 lb-pi à 4 200 tr/min
boîte(s) de vitesses manuelle à 6 rapports, automatique à 5 rapports avec mode manuel (option)
performances 0-100 km/h:4,8 s
vitesse maximale 280 km/h
consommation (100 km) man. 15,1 l auto. 15,0 l (octane 91) annuelle man. 2 460 l, 3 813 $ auto. 2 440 l, 3 968 $
émissions de co2 man. 5 658 kg/an auto. 5 612 kg/an autres composants
sécurité active freins abs, assistance au freinage, répartition électronique de la force de freinage, contrôle électronique de la stabilité, antipatinage
suspension avant indépendante
suspension arrière indépendante
freins avant disques
freins arrière disques
direction à crémaillère, assistée
pneus sxt, r/t p235/55r18, option r/t/staard srt p245/45r20, option srt p245/45r20 (av.) p255/45r20 (arr.)
Au quotidien
prime d?assurance
25 ans 1 900 à 2 100 $
40 ans 1 100 à 1 300 $
60 ans 900 à 1 100 $
collision frontale 5/5
collision latérale 5/5
ventes du modèle l?an dernier
au québec 148
au canada 1 485
dépréciation (%) 26,0 (3 ans)
rappels (2008 à 2013) 7
cote de fiabilité 3/5
garanties et plus
garantie générale 3 ans/60 000 km
groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
perforation 5 ans/160 000 km
assistance routière 5 ans/100 000 km
nombre de concessionnaires
au québec 93
au canada 440
nouveautés en 2014 aucun changement majeur
Dimensions
empattement 2 946 mm
longueur 5 023 mm
largeur 1 923 mm
hauteur 1 449 mm
poids sxt 1 735 kg, r/t 1 852 kg, srt 1 887 kg
diamètre de braquage 11,6 m srt 11,5 m
coffre 459 l
réservoir de carburant 72,2 l srt 71,9 l
capacité de remorquage 3.6, 5.7 454 kg
Transport et préparation
1695 $