Dodge Journey 2018

Dodge Journey

Kraft Dinner

Daniel Rufiange

Que donne-t-on aux enfants lorsqu’on ne veut pas cuisiner, mais qu’on doit produire un plat qui va les satisfaire et remplir le ventre sans nous ruiner? Vous l’avez deviné si vous avez lu le titre. Le Dodge Journey, je le vois comme un bon vieux Kraft Dinner. Son goût est tolérable, il se présente bien, comble un vide et ne s’avère pas ruineux à l’achat. Pourquoi cette analogie alimentaire en introduction d’un texte sur le Dodge Journey? Parce qu’on ne sait plus quoi vous dire à son sujet tellement il a du vécu au sein de la famille Dodge. Et parce que dans le fond, c’est vrai qu’il est comme un bon vieux Kraft Dinner.

Tour du propriétaire : 70 %

Bon, laissons la bouffe de côté. Concrètement, c’est en 2009 que le Journey s’est pointé sur le marché. Esthétiquement, à quelques exceptions près, il n’a pas changé, ce qui nous prouve une chose : que la recette fonctionne. Plus petit que la Grand Caravan, il n’en demeure pas moins un véhicule capable de satisfaire aux besoins des familles nombreuses avec sa configuration possible à sept places. En fait, si ce n’était qu’il est doté de portières standards plutôt que de portes coulissantes, on parlerait de lui comme d’une fourgonnette. Et c’est en partie ce qui a expliqué son succès. Il est arrivé sur le marché au moment où ledit segment était en perte de vitesse. Il a trouvé son public.

Vie à bord : 85 %

On dira ce qu’on voudra des produits Dodge, les habitacles qu’ils proposent sont de très bon goût sur le plan de la présentation. La qualité des matériaux apparaît excellente à première vue, mais il faut s’attendre à une usure prématurée. L’autre bémol touche la qualité d’assemblage, perfectible. Pour le reste, le Journey reçoit de bonnes notes. Le degré de confort des sièges est fort acceptable, l’espace pour tout le monde itou, même si c’est plus serré à la troisième rangée. Quant au système multimédia Uconnect, il s’agit de l’un des plus conviviaux qu’on trouve à travers l’industrie. Cependant, son bulletin de fiabilité est catastrophique. Attendez-vous à des bris dès la première année.

Technique : 70 %

On remarque deux moulins au service du Journey. Un premier de quatre cylindres et d’une taille de 2,4 litres, un deuxième, V6, d’une cylindrée de 3,6 litres. Les versions intéressantes, lire moins chères, jouissent du premier. Sans être une référence en matière de raffinement, il fait le travail, comme on dit. Autrement, lorsqu’on passe aux versions plus nanties, on a droit au fameux moteur Pentastar, un bloc puissant à la consommation raisonnable. Pour la transmission intégrale, le dilemme est semblable. Pour en profiter, il faut grimper dans la gamme, mais la facture devient moins intéressante en regard du produit obtenu. Qui plus est, ce système intégral n’est pas une référence.

Au volant : 70 %

Le confort est la qualité principale de la conduite du Journey. Le châssis est sain, ce qui se traduit par une bonne stabilité sur la route, un effet rassurant pour celui qui se trouve aux commandes. Concernant la consommation en carburant, les gains réalisés avec le moteur quatre cylindres ne sont pas importants. Ainsi, si vous hésitez entre des versions munies des deux moteurs, allez-y avec le V6, surtout que ce dernier est jumelé à une boîte automatique à six rapports plutôt que quatre. Oui, quatre! Ça existe encore. Ce qui est à surveiller, c’est la faible durabilité de quantité de pièces du châssis, qu’on parle de bras de suspension, des freins, etc. Le magazine Consumer Reports est catégorique à ce sujet.

Conclusion : 70 %

Le Journey n’est pas le plus fiable de sa catégorie, on va s’entendre là-dessus. Des réparations, vous en aurez à effectuer. Cependant, on peut vivre ces défauts en raison d’une chose : le prix d’acquisition. Et lorsque ça brise, on remplace par de meilleures pièces pour un horizon à long terme. Il y a toujours moyen de moyenner, comme le dit l’expression. Un véhicule à considérer malgré ses défauts, comme un bon Kraft Dinner.

Forces

• Gamme de prix très concurrentielle
• Aspect pratique
• Douceur de roulement

Faiblesses

• Fiabilité des composantes du châssis et de l’électronique
• Combinaison moteur 4 cylindres/boîte automatique à 4 rapports dépassée
• Coûts d’entretien plus importants à prévoir