Dodge Nitro 2012

Dodge Nitro

Contre-emploi

En dépit de son nom de dur à cuire, rarement véhicule n’aura aussi mal porté son vocable. Son prix abordable et sa gueule de matamore ont fait en sorte qu’il a tout de même réussi à trouver une clientèle. Mais le voyage tire à sa fin, 2012 est officiellement le chant du cygne pour ce camion utilitaire qui n’a pas su être à la hauteur de son nom.

Carrosserie

C’est en raison de sa bouille de bagarreur que le Nitro a tant bien que mal été capable de tenir le coup durant toutes ces années. Un style agressif taillé sur le même châssis que le Jeep Liberty qui plaît beaucoup à l’acheteur cible, dans ce cas-ci, les hommes de 35 à 55 ans qui trouvent les lignes du liberty un peu trop passe-partout et qui préfèrent le style plus exubérant et macho des produits Dodge. C’est sans doute le seul point fort du Nitro.

Habitacle

On pourrait comparer l’habitacle du Nitro à un magasin à rabais. Au premier coup d’œil, l’impression générale n’est pas mauvaise. Toutefois, en y regardant de plus près, on se rend compte que les matériaux sont de mauvaise qualité, les plastiques, durs et bas de gamme, et, même, les quelques touches d’aluminium, de mauvais goût. Aucun doute, c’est le plus bas soumissionnaire qui a habillé ce véhicule. Sur une note un peu plus positive, l’espace à l’intérieur est généreux grâce à une garde au toit assez élevé. Pour le reste, l’atmosphère est froid et, même, un peu lugubre.

Mécanique

Il vous sera impossible de confondre un Nitro avec une voiture sport. Malgré ses deux V6 (210 et 260 chevaux), son manque d’enthousiasme, même pour ceux qui ne sont pas des amateurs de performances, est décevant. Nous passerons pas par quatre chemins, le V6 de 3,7 litres de 210 chevaux n’a simplement pas sa place dans ce véhicule. Vétuste, lent, gourmand et doté d’une archaïque boîte de vitesses automatique à 4 rapports de série (5 sur le STX), non seulement ce moteur est-il moins puissant, mais il est presque aussi gourmand que le 4-litres. Vous mettrez près de 10 secondes pour prendre un rythme de croisière au prix de plusieurs complaintes du moteur. La seule option valable est le V6 de 4 litres de 260 chevaux avec sa boîte à 5 rapports. Sans être exceptionnel, disons simplement que c’est un moindre mal.

Comportement

Avez-vous déjà eu l’occasion de conduire une camionnette des années 70 ? Un tape-cul sans tenue de route avec des essieux rigides susceptibles de vous envoyer directement chez le chiropraticien ? C’est ce qui vous attend dans le Nitro. C’est dommage car le confort des sièges est tout à fait correct, et le silence à bord est mieux contenu que dans le Jeep Liberty. Toutefois, dès que la route n’est plus belle et plane, vous avez l’impression de faire un tour de montagne russe. L’essieu rigide sautille continuellement et vous cogne dans la colonne vertébrale. Sa conduite est celle d’un vieux camion; en plus des mauvaises reprises et accélérations, la direction est vague et imprécise. Je me surpris à corriger la trajectoire du véhicule en ligne droite tellement la direction est floue. Il existe une foule d’utilitaires qui offrent, à prix égal, beaucoup mieux que le Nitro. À bien y penser, tous les utilitaires offrent mieux que le Nitro.

Conclusion

Le Nitro est une bonne idée mal exécutée. Les prémices sont intéressantes : belle gueule, prix concurrentiel, bonne capacité de remorquage et espace pour cinq personnes. En contrepartie, l’inconfort complet, les moteurs désuets et la conduite désagréable viennent gâcher tout le reste. Si jamais Dodge a l’intention de revenir avec une autre génération de Nitro, il faudra envoyer ce véhicule à l’école des bonnes manières. Le monde des utilitaires a évolué, et les rustres n’ont plus leur place.

Forces

Belle gueule

Sièges relativement confortables

Prix concurrentiel

Bonne capacité de remorquage

Faiblesses

Inconfortable

Direction imprécise

Moteur poussif (3,7 litres)

Matériaux de piètre qualité