Dodge Viper 2017

Dodge Viper

Dans les limbes

Benoit Charette

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Cela fait maintenant sept ou huit ans que l’on repose la même question à Chrysler. Est-ce que la Viper reviendra sur le marché l’an prochain? Et chaque fois, on nous dit que oui. Toutefois, FCA a fait savoir par le biais d’un communiqué à ses employés syndiqués que 2017 serait la dernière année de production et le grand patron, Sergio Marchionne, a clairement indiqué qu’il n’était pas question d’investir dans une nouvelle génération de Viper.

Tour du propriétaire

Dévoilée comme prototype au Salon de l’auto de Détroit en 1989, la Viper a suscité une réaction du public si positive que Chrysler a décidé d’aller de l’avant et de faire de cette sportive une réalité. Bob Lutz, alors maître d’œuvre du projet, voulait faire de la Viper une Cobra moderne. C’est donc avec l’aide de Carroll Shelby, le père de la Cobra, qu’une petite équipe se met à l’ouvrage. Après quatre générations, la production cesse en 2010 (il n’y avait pas eu de Viper en 2007) pour revenir en 2013. Malgré une belle évolution et un plus grand raffinement, la Viper reste une brute qu’il est difficile de contenir et surtout difficile à justifier dans le virage automobile actuel.

Vie à bord

De son allure spartiate de la première génération, qui se voulait aussi inconfortable et dépouillée que la Cobra, la Viper s’est raffinée avec le temps. Par exemple, les sièges proviennent maintenant du même fournisseur que Ferrari et sont très confortables, et les vaches qui ont fait don de leur peau étaient particulièrement odorantes. Vous avez aussi des pédales réglables pour accommoder diverses grandeurs de conducteur. L’écran tactile est le très convivial système U-Connect, encore un des meilleurs systèmes de divertissement sur le marché. Les modèles haut de gamme, comme notre modèle d’essai, profitent en plus d’insertions de fibre de carbone qui s’ajoutent au cuir qui habille très bien l’habitacle. Évidemment, l’espace est calculé serré, tant pour les passagers, qui se sentent comme dans un cocon, que pour les rangements, qui sont peu nombreux, mais cela fait partie du charme de la Viper.

Technique

La légende de la Viper tourne autour de sa mécanique gros format. Un V10 à l’origine conçu par Lamborghini et qui s’est transformé et pris du muscle au fil des générations. Il fait aujourd’hui 8,4 litres avec 645 chevaux et 600 livres-pieds de couple. La seule boîte disponible est une Tremec manuelle à 6 rapports. Une mécanique plus civilisée depuis quelques années épaulée dans cette tâche par quelques aides à la conduite électronique fait de la Viper une voiture agréable à plus bas régime. Si vous souhaitez enfoncer l’accélérateur, ce monstre vous amènera à 100 km/h en 3,6 secondes. Pour ceux qui veulent tester le potentiel sur piste, la version ACR arrive avec des amortisseurs Bilstein réglables en 10 positions, des freins en carbone-céramique de 15 pouces et des pneus Kumho Ecsta très collants. Vous pouvez ajouter le disgracieux becquet arrière et le diffuseur d’air à l’avant.

Au volant

C’est sans doute au volant que la Viper a le plus évolué depuis ses débuts. De brutale et difficilement contrôlable, la plus récente version est devenue plus docile. Le couple est léger à bas régime, ce qui permet de suivre le trafic et de rouler à basse vitesse sans avoir l’impression que la voiture veut sauter à la gorge du premier venu. L’arrivée des aides à la conduite électronique a rehaussé l’expérience de conduite. Il était pratiquement impossible de pousser la Viper si vous n’étiez pas un pilote professionnel, alors que maintenant, la voiture est équilibrée et pardonne plus les écarts de conduite. Si l’envie vous prend de tester ses limites, il vous faudra une sérieuse dose de courage, car elle possède encore son côté débridé, et le Dr Jekyll devient rapidement le Mr Hyde. Comme toutes sportives qui se respectent, la Viper est puissante (très puissante), équilibrée et freine bien. Elle possède toujours son côté extrême, mais se montre plus docile en conduite de tous les jours.

Conclusion

La Viper est la dernière brute de la route qui n’a pas le raffinement technologique d’une Corvette ni la finition plus distinctive de la Porsche 911. C’est un dinosaure du monde automobile qui va sans doute disparaître à jamais d’ici 2017, mais pour ceux qui veulent détenir une parcelle de l’histoire automobile, c’est un modèle qui représente bien l’époque moderne du « muscle car » américain.

Forces

Style unique

Grande réserve de puissance

Conduite plus sécuritaire

Faiblesses

Elle boit comme une éponge

L’habitacle assez simpliste

La faible visibilité