Ferrari 488 2018

Ferrari 488

Équilibre et puissance

Benoit Charette

Lors de ma visite de Ferrari au printemps 2017, j’ai aperçu sur la route quelques prototypes de 488 qui se promenaient sur les routes de Maranello. Après bien des questions sans réponse de la part de Ferrari, j’ai finalement compris que l’on préparait une édition spéciale de la 488 avec, selon les rumeurs, plus de 700 chevaux pour battre Porsche, qui vient de sortir une GT2 qui fait justement 700 chevaux. Aurons-nous droit à une 488 GTO? Nous le saurons sans doute d’ici la fin de l’année.

Tour du propriétaire 95 %

Même si, au premier regard, les versions 458 et 488 se ressemblent, il y a de subtiles et profondes différences. Oui, le format est le même ainsi que l’empattement. Mais le petit sourire en coin de la 458 à l’avant a fait place à d’énormes prises d’air qui nourrissent d’air les deux turbos. L’échappement triple au centre de la partie arrière s’est transformé en un échappement double plus élevé pour améliorer l’efficacité du diffuseur et Ferrari a installé un gros feu de brouillard à la manière des Formule 1 pour qu’on voie cette sportive basse sur pattes lorsqu’on la suit sur la route. Les poignées de porte peu pratiques de la version 458 ont aussi été revues. La forme générale demeure la même et Ferrari a conservé des phares à DEL à l’avant qui font la jonction avec la 458.

Vie à bord 90%

J’ai une montée d’adrénaline chaque fois que je me place derrière le volant d’une 488. C’était la même chose avec la 458, car la présentation intérieure demeure sensiblement la même, soit un espace généreux pour deux personnes et un habitacle orienté vers le conducteur. Avec le volant en carbone où se trouvent les commandes des différents modes de conduite, les palettes au volant, l’indicateur électronique de passage de vitesse comme en F1 et le bouton de mise en marche du moteur, on a l’impression de prendre place dans une voiture de course. Vous pouvez même opter pour les sièges de course en carbone. Si vous envisagez de faire beaucoup de circuit routier peut-être, mais autrement, c’est une mauvaise idée, car après 30 minutes, votre dos va souffrir. Forts en soutien et en support, ces sièges offrent en contrepartie peu de confort, même s’ils sont visuellement spectaculaires. L’insonorisation est pour sa part excellente et laisse filtrer juste ce qu’il faut de bruit moteur à l’intérieur.

Technique 90 %

Côté moteurs, il y a des plus et des moins. D’abord, il y a plus de chevaux. La 488 parvient à extraire de son V8 de 3,9 litres à double turbocompresseur 670 chevaux, 100 de plus que la 458. Parmi les moins, il y a la musicalité de cette mécanique, qui ne chante pas aussi bien et aussi haut que le 4,5-litres atmosphérique de la 458. De grave à bas régime à aigu en montant dans les tours jusqu’à strident entre 8000 et 9000 tours, la 458 vous dresse le poil sur les bras. Ferrari a conservé la configuration à vilebrequin plat du moteur dans le 3,9-litres, mais la mécanique se limite à 8000 tours/minute et vous perdrez un peu de noblesse dans le son, qui sera encore très inspirant, mais un peu étouffé par les turbos. Toutefois, la puissance est sidérante et la boîte double embrayage à sept rapports, d’une efficacité redoutable. Ce que vous perdez en son, vous le rattrapez en puissance. Dommage qu’il ne soit pas possible de concilier les deux.

Au volant 100 %

Autant la 458 était civilisée, autant la 488 l’est encore plus. Une équation pourtant difficile à réaliser avec une sportive aussi puissante. Vous avez naturellement plusieurs modes de conduite avec une intervention plus ou moins poussée des béquilles électroniques. Le mode Sport est le plus agréable à utiliser, mais certains diront que l’électronique est un peu intrusive. Il y a moyen de tout désactiver, mais attention, ce mode de conduite s’adresse aux professionnels. Il faut un solide pedigree de pilote pour maîtriser 670 chevaux. Mon conseil, vous laissez le tout en mode Sport, ce qui est plus que suffisant pour nos routes et, de grâce, inscrivez-vous au circuit du Mont-Tremblant si vous avez le bonheur de posséder une 488. Le circuit routier est le seul endroit pour rendre justice à cette voiture.

Conclusion 90 %

On dit que la concurrence améliore la race. La 488, qui fait face à des McLaren, Lamborghini et Audi R8, peut garder la tête haute, car elle ne déçoit en rien, si ce n’est dans la symphonie du moteur, qui a perdu quelques points.

Forces

Puissance à tous les régimes

Boîte à double embrayage parfaite

Une facilité déconcertante à conduire

Faiblesses

Faible visibilité arrière

Ergonomie peu commune pour l’habitacle

Son du V8 moins excitant que dans la 458