Ferrari California 2011

FERRARI California

L’exotisme pour les nuls

Afin d’augmenter sa clientèle et sans diluer son pedigree, Ferrari a multiplié les primeurs pour accoucher d’une voiture que le premier millionnaire venu peut s’offrir sans risquer d’avoir l’air fou en étouffant le moteur au feu vert.

Carrosserie Un cabriolet chez Ferrari, on a déjà vu cela. Pensez aux versions Spyder de la 365 Daytona ou de la F430. Mais que l’azur bleu soit accessible à partir d’un toit rigide et escamotable, il s’agit d’une première accordée à la California (prénommée ainsi en l’honneur de la 250 GT des années 50).

Habitacle L’indicateur de vitesse sait compter jusqu’à 340 km/h. De la frime ? Ferrari dit avoir bridé la vitesse maxi à 325 km/h. Ne vous reste plus qu’à soudoyer assez de policiers sur une droite suffisamment longue pour aller le vérifier. Des porte-gobelet ? Un seul, au centre, et certains puristes le trouvent déjà de trop. Le coffre, encombré par les panneaux du toit, accepte néanmoins un gros sac de golf et, nouveauté, les dossiers de la banquette se rabattent (50/50). Un 2+2 ? Oubliez les adultes, à moins de leur scier les jambes. En Europe, Ferrari offre de remplacer les ceintures de sécurité arrière par un capitonnage à l’intention de bagages supplémentaires. Pas chez nous. L’ouverture du toit ne prend que 14 secondes, sans doute un record.

Mécanique Aussi pour la première fois de son histoire, Ferrari a placé son moteur à l’avant. Le V8 de 4,3 litres de 462 chevaux, version assagie de la F430, a été forgé en aluminium. Autre première : l’utilisation de l’injection directe de carburant. Et encore une première : la suppression de la boîte de vitesses manuelle. La séquentielle automatique, progrès oblige, dénombre 7 rapports, tous contrôlables à partir de leviers de sélection au volant. Bien entendu, si c’est la dolce vita qui vous intéresse, vous n’aurez qu’à positionner le sélecteur en mode automatique, l’électronique du bolide s’occupant de tout. Cette boîte Getrag dispose d’un double embrayage, comme c’est de plus en plus la tendance du côté des voitures qui vénèrent les réactions aux millièmes de seconde. La California est équipée d’un dispositif d’abord baptisé Launch Control, comme les autres, puis renommé PS (pour Performance Start), parce que Ferrari trouvait que la première appellation comportait une mauvaise connotation. Peu importe, le bidule automatise des accélérations foudroyantes. Si vous vous estimez plus habile que la machine, ce sera un chrono de 3,9 secondes au 0 à 100 km/h qu’il vous faudra battre. Bonne chance !

Comportement Difficile de trouver moment plus orgasmique dans l’univers de l’automobile que le démarrage d’une Ferrari. Imaginez le croisement entre une Harley-Davidson et un fauve blessé à mort. J’en ai des frissons rien qu’à rejouer le CD dans ma tête. Il se passe avec la California le même phénomène que j’ai été à même de constater chez Porsche. Avec le temps, même une bête comme la 911 s’est civilisée. Finie la pédale d’embrayage qui exigeait une cuisse d’haltérophile ou le cap impossible à garder. De nos jours, un novice peut conduire une 911 (régulière, s’entend) et ne courra aucun risque (tant qu’il respectera les lois de la physique). Même chose pour la California : autant des Ferrari avant elles se sont montrées capricieuses, neurasthéniques même, celle-ci se présente sage comme une image. À moins de vouloir jouer avec le feu en manœuvrant la « manettino » pour désactiver les aides électroniques. Veuillez alors disposer de certaines aptitudes au pilotage car la California, jusque-là docile, peut devenir imprévisible de l’arrière.

Conclusion On dit de la California qu’elle a ce qu’il faut pour aguicher davantage une clientèle féminine. Vrai : les femmes représentent à ce jour 7 % des acheteurs, contre 1 %, par exemple, dans le cas de la F430. Avec la California, Ferrari démocratise le pilotage d’une exotique et, de surcroît, elle est la moins chère des Ferrari sur le marché !

Forces

Bolide pour toutes les saisons et pour tout le monde (suffisamment nanti)

Pléiade de primeurs destinée à faciliter la vie à bord

Faiblesses

Banquette arrière pour la forme

Toujours ardu de passer du rêve à la réalité pour le commun des mortels