Ferrari California 2018

Ferrari California

Atypique

Benoit Charette

J’ai eu le bonheur d’assister au lancement de la California, en Sicile, sur les routes du célèbre Targa Florio en présence du président de Ferrari de l’époque, Lucas di Montezemolo. Il avait annoncé devant les journalistes que la California était un nouveau genre de Ferrari qui voulait conquérir une nouvelle clientèle, aller chercher des gens qui n’avaient pas mis le nom de Ferrari sur leur liste de magasinage. C’est ce qui explique qu’elle soit différente des autres modèles de la marque, mais elle n’en demeure pas moins une vraie Ferrari.

Tour du propriétaire 90 %

La California T est unique à plus d’un égard. Son V8 se trouve à l’avant comme Enzo l’aurait souhaité. Elle possède un toit rigide rétractable et deux petits sièges à l’arrière. C’est aussi la plus abordable des Ferrari qui se range dans la catégorie des GT, mais une GT plus baladeuse que purement bestiale, même si sa mécanique est capable de vous donner la frousse. La ligne est sensuelle et elle est belle à regarder sous tous ses angles. Ferrari a annoncé qu’elle procédera à une petite remise à niveau au début de l’année 2018, mais sans changer l’identité de la voiture.

Vie à bord 80 %

Aucun doute en prenant place dans la voiture, nous sommes chez Ferrari. L’odeur typique du cuir Poltrona Frau, le volant décoré du cheval cabré et les diodes lumineuses qui trônent au sommet et qui vous indiquent le moment idéal pour vos changements de rapports, déjà l’adrénaline monte d’un cran. La position de conduite est un peu plus haute que dans les autres modèles pour épouser la vocation de GT. L’habitacle est habillé de cuir, d’alcantara et de fibre de carbone dans une juste proportion. Il y a seulement quelques plastiques qui détonnent avec le reste du décorum et qui ne semblent pas à leur place dans une Ferrari. C’est sans doute pour cela qu’elle est plus abordable. Blague à part, vous avez aussi un système multimédia entièrement revu (compatible avec Apple CarPlay), mais les commandes, toutes au volant sous forme de boutons, demandent un temps d’adaptation. On mélange facilement les clignotants, le klaxon et les essuie-glaces.

Technique 90 %

On achète d’abord une Ferrari pour sa musicalité. Même avec l’ajout récent d’une paire de turbos, il reste encore beaucoup de musique à ce V8 de 3,9 litres qui offre 552 chevaux de bonheur. Cette puissance est filtrée de manière exemplaire par la très rapide boîte à double embrayage à sept rapports. Pour s’assurer que les turbos n’étouffent pas trop le chant du moteur, Ferrari a révisé l’échappement pour qu’il produise une mélodie plus inspirée. En appuyant sur le bouton de démarrage, le V8 fait sentir sa présence avec un son rauque et caverneux.

Au volant 95 %

Si la California ne rechigne pas à rouler à un rythme de sénateur sur les grands boulevards dans un confort tout à fait appréciable, il faut trouver un endroit pour la mettre en mode Sport ou Corsa pour voir ce qu’elle a vraiment dans le ventre. Le chaton docile se transforme en tigre. Passé les 5000 tours/minute, le moteur hurle et la vitesse monte à une cadence infernale. Comme les autres Ferrari, la California est d’une facilité déconcertante à conduire et on la sent légère et très agile sur la route. La précision de la direction est chirurgicale. Elle attaque des chemins tortueux avec une aisance avouée à des vitesses inavouables. Vous pouvez même avoir un groupe d’options Handling Special pour rigidifier la suspension et profiter d’un contrôle de stabilité recalibré afin de pousser un peu plus loin la tenue de route. Les passages de vitesses sont instantanés et les diodes lumineuses donnent l’impression de conduire une voiture de course. Vous éprouvez une grande sensation de légèreté au volant. Il faut surveiller l’odomètre, car il est facile de rouler à plus de 150 km/h sans le réaliser. Un peu compliqué d’expliquer cela à un policier.

Conclusion 90 %

Peu de voitures aussi performantes vous donnent aussi rapidement un sentiment de bien-être. Après 30 minutes dans une California, vous avez l’impression d’être en unisson avec la voiture tellement elle est docile et facile à prendre en main. Un bijou de voiture.

Forces

Comportement routier épatant

Confort étonnant

Moteur charismatique, performances

Faiblesses

Pas de coffre avec le toit baissé

Certains détails de finition

Habitabilité arrière symbolique