Ferrari F488 GTB 2016

Ferrari 488 GTB

La fin d’une époque

Benoit Charette

Pour 2016, Ferrari nous amène une évolution de la 458, modèle à succès de la firme transalpine. Présentée au Salon de l’auto de Genève en mars 2015, la 488 marque la fin d’une époque et le début d’une autre chez Ferrari. La 458 aura été la dernière de sa lignée avec un moteur atmosphérique et la 488, la première Ferrari avec un turbo depuis la F40. Déjà en 2007, le responsable du moteur de la marque, le Français Jean Jacques His, nous avait souligné que cette réalité approchait à grands pas. C’est maintenant chose faite.

Tour du propriétaire

Même si, en apparence, la 458 et la 488 sont assez proches physiquement, 85 % des composantes de la 488 sont nouvelles. Dans les faits, seuls le toit et le pare-brise proviennent de la 458. Tout comme la 458, le châssis de la 488 est entièrement fait d’aluminium, un gage de légèreté et de très grande rigidité. Elle fait deux centimètres de plus en longueur et quatre centimètres de plus en largeur. Le poids total est de 1370 kilos contre 1495 pour la 458 coupé. Comme la 458, le châssis est dessiné en fonction de l’aérodynamisme. Les lignes sont encore plus effilées que sur la 458 avec 50 % plus d’appui et une traînée réduite grâce à un bouclier et deux extracteurs latéraux chargés de récupérer l’oxygène nécessaire au refroidissement du moteur et d’apporter beaucoup d’O2 au turbo. La 488 dispose aussi d’un fond plat et d’un extracteur latéral pour éviter les perturbations du vent à haut régime, une véritable voiture de course.

Vie à bord

L’intérieur est encore plus moderne et s’approche de la voiture de course. En fait, tout, mais vraiment tout est axé sur le conducteur. La forme du tableau de bord et de la console enveloppe le conducteur, laissant le passager sans ressources. Le cuir est encore plus présent que dans la 458 et d’excellente qualité. Ferrari innove aussi en introduisant deux écrans qui servent aussi de centre d’infodivertissement contrôlé par une mollette. Ce n’est pas très grand, mais tout y est. L’écran de gauche fournit les informations sur la voiture, comme la pression des turbos, et l’écran de droite, des fonctions comme la radio ou l’air climatisé. Tout cela à l’abri du regard du passager qui n’y voit rien. La 488 offre aussi un démarrage sans clé. Il était temps, diront certains, mais mieux vaut tard que jamais.

Technique

La pièce de résistance se trouve toujours derrière le conducteur. Le V8 atmosphérique de 4,5 litres et 570 chevaux laisse sa place à un V8 turbo de 3,9 litres et 661 chevaux. Vous avez pratiquement 100 chevaux de plus et 100 kilos en moins, une recette diaboliquement efficace pour la performance. La base moteur est celle de la California avec un turbo à double entrée pour limiter le temps de réponse. Ferrari annonce un 0-100 km/h en 3 secondes et tous les paramètres de la voiture (réglages de suspension, calibrage de la boîte à double embrayage [plus rapide], puissance électronique de contrôle de la motricité [SCC2], différentiel autobloquant piloté [eDiff 3] et pneumatiques homologués par Michelin) ont été revus.

Au volant

J’ai aimé la 458 dès les premiers tours de roues. L’équilibre, le son ahurissant du V8 qui monte en régime, une expérience multisensorielle hors du commun. Imaginez avec 100 chevaux de plus. Vous avez l’impression que quelqu’un a installé un réacteur sur le toit. Le bruit du moteur est un peu plus étouffé à cause du turbo, mais la poussée est phénoménale. La voiture est aussi facile à conduire que la 458, malgré le surplus de puissance. Les freins en carbone-céramique mordent très fort et la caisse est d’une rigidité à toute épreuve. Si vous ne faites pas du circuit routier, les différents modes de conduite permettent de trouver une position tout à fait confortable pour une balade à vitesse contrôlée.

Conclusion

Tous les trois à cinq ans, les grands motoristes de ce monde viennent remettre les pendules à l’heure et montrer leur savoir-faire en matière de performances. Ferrari, qui se frotte constamment à Lamborghini et McLaren pour le titre de coupé deux places le plus performant et sportif de la planète, vient de donner la nouvelle mesure étalon avec la 488, qui est plus puissante, plus facile à utiliser et encore plus performante que la 458. C’est maintenant à la concurrence de faire du rattrapage, et la barre est haute, très haute.

Forces

Moteur sensationnel
Facile et rassurante à conduire
Précision de conduite sans égal

Faiblesses

Le prix, bien sûr
Palettes au volant un peu hautes
Faible vision à 360 degrés