Ferrari FF 2013

Ferrari FF

Une race en voie de disparition

Avec le resserrement des normes d’émissions polluantes partout sur la planète, les fabricants de gros moteurs atmosphériques ont de plus en plus de difficultés à respecter leurs objectifs et les remplacent rapidement par des moteurs plus petits, plus propres et gavés d’un ou de plusieurs turbocompresseurs pour conserver le même ratio de puissance. Toutefois, rien ne remplace l’émotion que procure un V12 qui chante à haut régime. Il faut saluer Ferrari d’avoir préservé la légende du V12 intacte dans la Ferrari FF.

Carrosserie

Lors de son lancement l’an dernier, la FF a suscité beaucoup de controverse en raison de ses lignes uniques plus proches de celles d’une familiale que de la véritable sportive. La liste d’attente de 18 mois pour s’en procurer une tend à démontrer que la voiture a été bien accueillie. Il faut se remettre dans le contexte et savoir que cette voiture remplace la 612. En y regardant de près, on reconnaît facilement la forme oblongue et le capot sans fin rendu nécessaire pour abriter le V12 de 6,3 litres. Ferrari voulait construire un véritable coupé à 4 places à vocation plus familiale. Les concepteurs ont donc allongé l’arrière du véhicule pour augmenter l’espace intérieur et rendre la voiture visuellement plus équilibrée. Elle a des allures de « break de chasse » comme se plaisent à dire les Français. J’aime beaucoup ce style.

Habitacle

Si certains jugent les lignes indignes d’une Ferrari, l’intérieur remettra les pendules à l’heure. Comme toutes les Ferrari, la FF offre les commandes du Manettino au volant. Vous pilotez à la F1 avec les leviers de sélection au volant en configurant les paramètres des trains de roulement selon la surface. Ainsi, pour la première fois, vous avez l’option « Ice » pour la conduite d’hiver qui fait démarrer le véhicule sur le deuxième rapport; vous avez aussi « Wet », « Confort », « Sport » et « ESC off » (Electronic stability control) pour s’amuser sur circuit ou se donner une frousse dans les routes de montagnes. Ferrari n’a pas menti sur ses intentions, quatre adultes de bonne taille prendront place confortablement à bord, et le coffre à hayon offre 450 litres de rangement avec quatre personnes à bord et jusqu’à 800 litres avec les sièges arrière abaissés, du jamais vu chez Ferrari. Les quatre sièges sont d’un confort sans reproche, et la finition ne porte pas à la critique.

Mécanique

C’est sur une simple pression d’un bouton qu’on réveille le V12 de 6,3 litres à injection directe de carburant (une première chez Ferrari). Rien ne remplace la sonorité jouissive d’un moteur de 660 chevaux qui monte en régime jusqu’à 8 000 tours par minute. Mais au-delà de la puissance qui amène le véhicule à 100 km/h en 3,7 secondes et termine sa course à 335 km/h, il faut ajouter que c’est aussi la première Ferrari à 4 roues motrices, le FF signifie Ferrari Four. Mais attention, il ne s’agit pas d’une transmission intégrale ordinaire. Ferrari a imaginé un système performant, léger et à intervention limitée pour conserver le plaisir de conduire d’une véritable sportive. Le procédé comporte deux boîtes de vitesses, la seconde, plus petite et plus légère, prend place en sortie du vilebrequin moteur. Elle ne compte que deux rapports et la marche arrière. Ces deux rapports fonctionnent électroniquement de concert avec les quatre premiers rapports de la boîte à double embrayage située dans l’essieu arrière. La gestion électronique permet de doser le couple de manière indépendante sur chacune des roues grâce à un bain d’huile. La FF n’utilise plus la transmission aux quatre roues au-delà des 204 km/h, ni après l’enclenchement du quatrième rapport. C’est donc une intervention ciblée quand la voiture en a besoin.

Comportement

Sur les routes de montagne dans les Dolomites italiennes, le tracé sinueux convenait à merveille à cette voiture qui ne laisse jamais paraître ses 1 800 kilos, la direction est précise, le freinage carbone-céramique est mordant, et la répartition du poids (47 % à l’avant et 53 % à l’arrière), quasi idéale. La boîte de vitesses à 7 rapports à double embrayage, une première sur le V12, est un modèle de douceur. De plus, la FF profite d’un amortissement piloté qui ajoute non seulement un confort remarquable mais peut aussi augmenter la garde au sol sur mauvais revêtement. Les quelques traces de neige rencontrées en altitude n’ont pas effrayé la voiture le moins du monde.

Conclusion
 
On dit que, pour juger une personne, il faut avoir marché un mille dans ses souliers. Avant de juger la FF uniquement sur son allure, il faut avoir pris le volant; vos préjugés s’envoleront après la première enfilade. Non seulement a-t-elle tout des Ferrari, mais vous pouvez en plus la conduire toute l’année.

Forces

Confort surprenant
Facilité de conduite
Gestion de boîte parfaite
V12 envoûtant

Utilisation 4 saisons

Faiblesses

Volant compliqué à apprivoiser
Rayon de braquage