Ferrari Roma 2022

Ferrari Roma

Bellissima

Benoit Charette

Les toutes nouvelles Ferrari sont rares. Chaque nouveau modèle est donc un événement en soi. La Roma pourrait se définir comme la GT du XXI^e siècle. Nous sommes loin du bricolage des années 80. Pratiquement toutes les fonctions reliées à la conduite passent par un pavé tactile, une touche numérique ou autre commande à effleurement. Il n’y a pas de boutons de démarrage, simplement une touche dans la partie inférieure du volant sur laquelle vous appuyez deux fois. Alors, dans un son caverneux, le V8 se met en marche.

Vous avez des tablettes tactiles actionnent le régulateur de vitesse adaptatif, des touches affleurantes pour le volume de la radio, la climatisation et les autres informations qui se trouvent dans la tablette centrale tactile rectangulaire. Même le passager a son écran, lui donnant le contrôle de certaines fonctions comme la climatisation et le chauffage. Ferrari a continué sa tradition en mettant aussi plusieurs fonctions sur le volant comme les clignotants et les essuie-glaces. Le klaxon est bien la seule chose que vous allez sans doute découvrir du premier coup. Il vous faudra des semaines, voire des mois pour vous y retrouver pour le reste. À vouloir mettre autant de fonctions près du conducteur, l’environnement ressemble à celui d’un cockpit de F1. Après seulement trois jours avec la voiture, il fallait déjà nettoyer le tableau de bord au lave-vitre.

Vous avez droit à une disposition 2+2 dans le style d’une Porsche 911 et à un coffre à hayon généreux pour une voiture exotique. Cela veut dire que les sièges arrière sont inutilisables, mais qu’ils vont accueillir un surplus de bagages.

Pleine de bonnes manières

Après des premières minutes un peu déroutantes (il en a fallu 30 pour découvrir comment ajuster les rétroviseurs extérieurs), nous avons finalement trouvé assez de repères pour être à l’aise au volant. C’est la GT moderne parfaite pour les gentlemen drivers, incroyablement facile à conduire au quotidien. Vous n’avez qu’à mettre la Roma en mode auto à l’aide d’une petite manette sur le tableau de bord et la boîte automatique enfile les rapports rapidement pour vous amener au huitième rapport à 50 km/h. Heureusement, il y a aussi un mode manuel avec palettes au volant et pas moins de cinq modes de conduite (Normal, Sport, Sport+, Race et Wet) qui vous permettent de voir ce que la bête a dans le ventre. Lorsque vous approchez la ligne rouge, qui frôle les 8000 tr/min, le volant s’illumine graduellement de points rouges (comme en F1) et donne le moment optimal pour changer de rapport. Le V8 de 3,9 litres turbo dégage 611 chevaux et 561 lb-pi de couple. La boîte séquentielle à double embrayage lit dans vos pensées tellement elle est rapide. Vous avez donc le double avantage d’une voiture qui se comporte comme une grosse berline tranquille en ville et d’une GT débridée si vous trouvez une route qui vous permet de faire chanter la mécanique.

Un style singulier

L’époque où Enzo Ferrari et son successeur, Luca di Montezemolo, décidaient de quoi avait l’air une Ferrari est bel et bien terminée. La Roma est très belle, mais elle ne ressemble pas à une Ferrari. Une personne m’a même arrêté pour me dire qu’elle était très jolie, cette Aston Martin. Le long capot en a trompé plus d’un et l’absence de repères que l’on associe à la marque, comme les phares à l’avant et les feux ronds à l’arrière, est aussi déroutante. Ferrari veut aller chercher les nouveaux millionnaires qui trouvent la marque un peu « ringarde » et vieux jeu en leur offrant quelque chose de complètement nouveau. La Roma est belle, mais pas de cette beauté à laquelle le constructeur nous a habitués. Je crois aussi que Ferrari prépare l’avenir avec ce modèle qui sera suivi par d’autres, qui nous amèneront tous lentement vers l’ère électrique.

Conclusion

La Roma semble marquer la fin d’une époque où Ferrari fabriquait des voitures de course pour la route et le début d’une nouvelle où Ferrari construit simplement des voitures pour la route. Son slogan « la nuova dolce vita » en dit long sur le changement d’orientation et de mentalité de la marque. Moderne, confortable, docile, la Roma se comporte comme une GT moderne et est caractérisée par un monde numérique. Bienvenue chez le nouveau Ferrari.

Forces

Incroyablement facile à conduire

Beauté intemporelle

Intérieur pratique pour une voiture exotique

Faiblesses

Boîte un peu paresseuse en mode automatique

À quand la version décapotable?

Commandes tactiles qui demandent du temps pour s’habituer