Fiat 124 Spider 2020

Fiat 124 Spider

Une demi-voiture qui multiplie le plaisir de conduire

C’est une image éculée qui revient sans cesse, mais le plaisir de conduire existe bel et bien. Pour plusieurs, la possibilité d’avoir les cheveux au vent, à bord d’un cabriolet, est un gros morceau de ce plaisir, qu’on trouve justement à bord de la 124 Spider, un diminutif roadster à toit souple qui se démarque de la MX-5 de Mazda, un modèle siamois, par son moteur turbo et par une version Abarth qui, sans conteste, est la plus attrayante au catalogue, surtout dans un contexte où Fiat n’apporte aucune modification notoire à ce modèle pour 2020.

Tour du propriétaire 70 %

On ne s’en cachera pas, cette Spider souffre de nombreux compromis pour offrir ce qui, en fin de compte, est une voiture axée exclusivement sur l’expérience de conduite. L’espace utile est inexistant, tout comme le rangement minimaliste. Le plus important espace se trouve au dos de l’appuie-coude, entre les baquets, et n’est pas exactement commode. Les sièges sont moulants, mais étriqués et, surtout, coincés dans un espace exigu qui embêtera les gens à la carrure affirmée. Pour tout le reste, par contre, c’est réussi. L’ergonomie est, dans le contexte, optimale, jusqu’à l’opération du toit souple, qui se fait rapidement, pratiquement d’une seule main.

Vie à bord 60 %

Pour « vivre à bord » de ce véhicule, il faut d’abord s’y engouffrer, ce qui n’est pas une mince affaire. La position de conduite est très basse, ce qui agacera les gens peu habitués aux sportives. Fiat offre la 124 Spider en trois versions, mais que vous optiez pour la Classica, la Lusso ou l’Abarth, le comportement routier est tout aussi peu empathique. Les routes cahoteuses vous mèneront directement chez le chiro, ou le mécano, ou les deux. Pour les destinations plus exotiques, prévoyez voyager léger, car le coffre ne contient guère plus d’espace que pour un gros sac de voyage, peut-être deux avec un peu d’effort et beaucoup d’imagination. Côté multimédia, l’écran tactile de sept pouces obtenu de Mazda se tire assez bien d’affaire, incluant une compatibilité avec CarPlay et Android Auto, d’Apple et Google.

Technique 80 %

Fiat a conçu une nouvelle cylindrée turbo de 1,3 litre qui promet une performance renouvelée, mais elle n’est pas de la fiche technique de cette Spider. Celle-ci conserve donc le MultiAir de 1,4 litre qui l’anime depuis 2017, sur toutes les versions. La boîte de série est une manuelle à six rapports, chaudement recommandée. La boîte automatique est une véritable aberration. L’édition Abarth, sans conteste la plus attrayante des trois, a droit à une suspension un peu plus rigide et à un réglage sportif additionnel qui ajoute au dynamisme de la diminutive italienne. Vu la visibilité difficile vers l’arrière, l’ajout d’un système de suivi des angles morts est bienvenu, tout comme la caméra de marche arrière, ça va sans dire.

Au volant 85 %

Enfiler les courbes et les lacets à grands coups de volant, d’accélérateur et de freinage, voilà la raison d’être de ce modèle. Son poids plume contribue à son agilité, et sa suspension tient le tout en place, minimisant le roulis, notamment. L’antipatinage est utile quand il fait froid ou qu’il pleut, vu les roues motrices à l’arrière. Les décollages du point mort sont peut-être un peu paresseux, mais une fois le turbo actif, on se reprend de belle façon. À condition de contrôler les rapports, la boîte automatique a tendance à monter au rapport supérieur un peu trop vite à notre goût. Son chrono au 0-100 km/h demeure quand même sous les sept secondes, ce qui n’est pas mal.

Conclusion 75 %

Le premier réflexe de l’acheteur est de comparer les 124 Spider de Fiat et MX-5 de Mazda, à juste titre. Et si la première a des atouts du côté performance, la seconde propose une version à toit rigide qui lui permet de jouer dehors quelques semaines de plus chaque année, sans trop dégrader son niveau de confort et d’utilité. Cela dit sans trop s’énerver, vu le minimalisme affiché par les deux roadsters dans ces domaines. Mais à la fin de la journée, c’est probablement l’élément différenciateur le plus déterminant pour les intéressés : la performance d’un moteur turbo (qui a mérité des éloges internationaux, d’ailleurs) ou la polyvalence ajoutée du toit rigide.

Forces

Agilité dès les premiers tours de roue

« Oumph » ajouté du moteur turbo

Opération efficace du toit souple

Faiblesses

Rangement un peu trop minimal

Fiche technique qui prend du vieux

Prix de détail pas particulièrement abordable (Abarth)