Fiat 500 2020

Fiat 500 / Abarth

La madame est contente

Arrivent un jour décembre et la sempiternelle recherche d’un cadeau original à déposer sous le sapin. Me semble qu’une Fiat 500, avec sa bouille sympa et un gros ruban sur son petit toit, accrocherait à coup sûr un sourire sur le visage de la personne ainsi gâtée. Et pourtant, les concessionnaires FCA du Québec ont vendu zéro 500 en décembre dernier. Pour l’année au complet : 29 exemplaires à toit dur et seulement 10 cabriolets.

Tour du propriétaire 80%

Serait-ce que la mode rétro a fait son temps? Les succès de MINI disent le contraire. La fiabilité alors? Car malgré un riche héritage italien, la mouture moderne ressuscitée en 2008 (chez nous depuis 2012) traîne une lourde réputation au chapitre de la fiabilité. Fiat a depuis réglé une bonne partie des soucis, mais ce genre de mauvaise impression colle longtemps à la peau. Il n’empêche qu’on remarque une 500 dès qu’on en voit une. C’est d’ailleurs d’abord son look qui a fait craquer mon amie Céline quand elle a allongé 7500 $ pour une 500 Cabrio avec 82 000 km au compteur. « Avant de l’acheter, me rappelle-t-elle, tout le monde me l’avait déconseillée, incluant toi, Michel! Faut croire que je suis tombée sur celle qui va bien. »

À toit dur ou souple, la gamme demeure aguichante avec ses versions Pop, Urbania, Lounge et Abarth, la musclée de la bande. Céline poursuit : « Elle est belle, mon auto. J’aime sa couleur crème 15 % et son toit moka dilué. Je la trouve extrêmement féminine. Belle. Discrète. Proportionnée. Européenne. Elle a de la personnalité. »

Vie à bord 75%

Il faut regarder encore du côté des MINI pour retrouver un intérieur aussi joyeux. Alors que les autres marques se cantonnent dans le noir, la 500 s’éclate avec des rondeurs et des teintes chaleureuses. « J’ai été agréablement étonnée par son habitacle, dit Céline. Il est tout petit mais fonctionnel. Le coffre aussi est petit. Je me suis acheté un vélo pliable Brompton et même en abaissant le dossier, je ne suis pas capable de le rentrer. Par contre, des voyages à quatre personnes, ça se peut. Je l’ai fait, et avec mon chat en plus! »

Technique 75%

Deux moteurs turbocompressés depuis l’an dernier, l’un de 135 chevaux (mieux que les 101 d’antan), l’autre de 160 expressément pour l’Abarth, et également deux boîtes de vitesses, manuelle et automatique, de cinq et six rapports respectivement. Aucune ne remportera un prix pour la précision de ses mouvements, mais Céline n’en a cure : « J’ai la manuelle et je l’aime beaucoup, sauf peut-être pour la première vitesse, que je trouve un peu hasardeuse. »

Au volant 70%

« Les accélérations sont bonnes, mais les amortisseurs sont durs. Jamais prise dans la neige. Bing! Bang! Effet de bascule et me voilà sortie du banc de neige! », s’exclame Céline. Fiat se targue d’avoir intégré à ses moteurs le système MultiAir censé réduire la consommation. Céline? « Ma moyenne ville-autoroute est de 6,4 litres aux 100 km. Sur grande route, je descends à 5,5 litres. » Faut dire que mon amie n’est pas friande de vitesse. Avec un pied pesant sur la pédale droite de l’Abarth, misez plutôt sur une moyenne d’au moins huit litres. Le cabriolet a sûrement comme irritant principal sa visibilité arrière, qui est compromise dès que se replie automatiquement la capote tel le soufflet d’un accordéon. « De toute façon, je ne l’ouvre que très rarement, car ça rend les trajets bruyants. Elle venait avec un déflecteur, mais je l’ai mis aux vidanges, c’était une gogosse inutile. » Le point fort de toutes les 500 : leur maniabilité. « Ma puce se stationne partout, sans effort », confirme madame. Dans le cas de l’Abarth, le plus amusant ou choquant, c’est selon, s’avère son vrombissement. Mais comment diable est-ce qu’une aussi petite voiture peut rugir autant?!

Conclusion 75%

Alors, au final, nous avons une cliente satisfaite. Mais pour combien d’autres moins contentes? D’ailleurs, malgré le bon temps que Céline passe avec sa 500, sa conclusion personnelle laisse songeur : « Est-ce que j’en rachèterais une? Pas sûr. Car je pense, finalement, que j’ai été chanceuse. » En somme, la 500 est une petite auto qu’on veut aimer, mais dont on se méfie. Il faut espérer que l’alliance avec Renault se concrétisera afin que la mauvaise image cesse de hanter une automobile qui a tout pour être adorable.

Forces

Carrosserie charmante

Habitacle pimpant

Moteurs et conduite en verve

Faiblesses

Passage des vitesses aléatoire

Banquette et coffre lilliputiens

Finition et fiabilité contestées