Fiat 500L 2014

Fiat 500L

Le nouveau visage de l’oncle Topolino

Les représentants de Chrysler l’affirment du bout des lèvres : les ventes de la marque Fiat déçoivent aux États-Unis. Qui l’eût cru ! Le paysage devrait changer d’ici quelques années, mais pour l’instant, nous devons reconnaître que les automobilistes américains ne sont pas férus de petites voitures. Pas de panique ! Fiat n’a pas dit son dernier mot. Voici donc un deuxième modèle (en laissant de côté les variantes de la 500) pour Fiat qui tentera de séduire les petites familles. Celui-ci, malgré un gabarit de véhicule sous-compact, devrait plaire à un public qui souhaite transporter des objets ou des personnes avec style, sans se ruiner. La 500L rivalise avec les Kia Soul, Nissan Cube et, même, MINI Countryman. Un marché, en somme, assez marginal, mais qui devrait servir les intérêts du constructeur italien, surtout chez nous.

Carrosserie

Les couleurs vives, la silhouette moderne et les lignes relativement jeunes de la Fiat 500L rappellent la carcasse la MINI Countryman, sauf pour la partie avant très italienne. De fait, la version allongée de la 500 ne partage rien avec elle : il s’agit d’une voiture édifiée sur une nouvelle plateforme. Elle emprunte, en revanche, les éléments mécaniques de la Fiat 500 Abarth, sujet que nous développerons plus loin. Disons quelques mots concernant l’origine de la 500L. En considérant la conception et la vocation de la voiture, son ancêtre serait la Fiat 600 Multipla qui pouvait accueillir six personnes avec trois rangées de sièges et qui a connu un succès mondial. En revanche, en Europe, la 500L remplace les Fiat Idea et Lancia Musa. L’architecture de la voiture demeure : une monospace de catégorie sous-compacte. La beauté du produit consiste à offrir un espace habitable impressionnant pour un véhicule de ce gabarit. En effet, le principe « Cab Forward » est appliqué, ce qui consiste à réduire au minimum le compartiment-moteur pour « faire avancer » l’habitacle. En ce qui a trait aux roues, elles sont en acier de 16 pouces de série pour la livrée de base, ou en alliage de 17 pouces de série pour le modèle Trekking, en option pour la Lounge.

Habitacle

En montant à bord, vous avez cette fausse impression d’immensité qui contredit votre jugement déjà fondé sur le gabarit de la voiture. Voici donc l’architecture « Cab Forward » dans toute sa splendeur. En plus de profiter d’un maximum d’espace, la visibilité est grandiose. En effet, la conception très européenne de la 500L prévoit des vitres permettant d’allonger la visibilité sur les côtés vers le pare-brise. L’ergonomie de l’habitacle a été planifiée avec soin, notamment pour faciliter le transport des objets avec des sièges rabattables et coulissants à l’arrière, le siège du passager avant pliable et le faux-plancher allouant un volume impressionnant et fort pratique pour le chargement. Si vous appréciez les baquets mous qui rappellent un pouf de salon, vous trouverez que ceux de la 500L sont particulièrement fermes. Du reste, ils ne manquent pas de confort, sauf peut-être à l’arrière. En revanche, le dossier de ces sièges s’abaisse pour offrir une détente momentanée. Fiat propose quatre livrées : Pop, Easy, Trekking et Lounge. L’équipement de série pour la version de base suffira à certains. En revanche, si vous aimez vous faire chauffer le fessier, il faudra opter pour la livrée Easy ou mieux (en option pour les sièges en tissu ou de série pour les sièges couverts de cuir). En revanche, le système Uconnect est offert de série, tandis que la radio par satellite et la chaîne audio Beats s’achètent avec les livrées Easy ou supérieures.

Mécanique

La plateforme « Small » (la même qui a servi à l’édification de la Grande Punto) de Fiat ne comporte rien de bien excentrique. Il s’agit d’une configuration à moteur en position avant et à traction, comme c’est le cas pour tous les véhicules de cette catégorie, sauf pour ceux qui proposent la transmission intégrale. La fabrication de la Fiat 500L a été confiée aux travailleurs de l’usine serbe de Kragujevac. Le grand patron de la firme, Sergio Marchionne, en a décidé ainsi après quelques heures de réflexion. Originalement, la voiture devait être édifiée à l’usine italienne de Mirafiori, mais en raison de problèmes syndicaux, les dirigeants de Fiat ont dû trouver une autre solution. Bien entendu, le marché nord-américain hérite d’un seul moteur à essence pour la 500L : un 4-cylindres de 1,4 litre MultiAir de 160 chevaux et de 184 livres-pieds de couple. En Europe, deux moteurs Diesel sont offerts : 1,3-litre Multijet et 1,6-litre Multijet. Ces deux blocs ont l’avantage de réduire la consommation sous la barre des 5 litres aux 100 kilomètres. Le moteur MultiAir n’est certes pas mauvais, mais nous devrons nous contenter d’une consommation de l’ordre de 7,5 à 8 litres aux 100 kilomètres. Peut-on espérer que ces moteurs Diesel traversent l’Atlantique un jour ? Pas dans un avenir rapproché, selon un ingénieur du groupe Chrysler. Les coûts d’homologation et l’impopularité du diesel aux États-Unis justifient largement cette attente. En ce qui concerne les boîtes de vitesses, Fiat propose une version manuelle à 6 rapports et une boîte semi-automatique du type Euro à double embrayage. Une boîte entièrement robotisée est en préparation et devrait figurer au catalogue l’an prochain.

Comportement

Commentons ces boîtes de vitesses. Dans le cas de la boîte semi-automatique, ceux qui ont déjà piloté une smart reconnaîtront ce léger décalage entre les rapports qui peut causer des maux aux cœurs plus sensibles : on fait de beaux bonjours de l’arrière vers l’avant à chaque changement. Mais dans le cas qui nous occupe, ces passages s’effectuent en douceur. Rien à craindre avec cette boîte qui permettra une meilleure consommation de carburant. La boîte manuelle, en revanche, ajoute du piquant à l’expérience de conduite qui en a sérieusement besoin. Cette Fiat 500L ne soulèvera aucune passion en matière de pilotage : son comportement neutre offre une conduite axée sur le confort. Malgré la dureté des sièges (en particulier ceux à l’arrière), vous profitez d’un habitacle silencieux et doux. Le moteur suralimenté MultiAir fournit une puissance adéquate pour des accélérations linéaires et la direction est suffisamment précise pour offrir une bonne maniabilité. En revanche, la tenue de cap légèrement floue nous force à rectifier de temps en temps, surtout si la chaussée est mauvaise.

Conclusion

Au tarif affiché, la Fiat 500L représente une offre alléchante pour le consommateur qui recherche une petite voiture pratique, confortable et fort jolie. Elle est plus docile qu’un Kia Soul et passablement moins chère qu’une MINI Countryman. Du reste, le client qui prendra la décision d’acheter une Fiat manifestera cette envie irrésistible de rouler à l’italienne, de succomber au charme d’une conception au style rafraîchissant. La réponse du public pourrait en surprendre quelques-uns, mais son avenir semble plutôt brillant chez nous. La popularité de la sous-compacte demeure fragile, même au Canada. En contrepartie, son habitacle bien pensé offre un espace appréciable, ce qui risque de plaire aux acheteurs qui en ont besoin. Quant à la fiabilité, l’avenir nous confirmera si le constructeur italien mérite notre confiance. Pour le moment, la 500 semble tenir le coup.

Points forts

Modèle charmant

Excellente visibilité

Espace et ergonomie

Prix réaliste

Points faibles

Conduite mollasse

Sièges trop fermes

Consommation décevante