Ford Ecosport 2019

Ford EcoSport

Mieux vaut tard que jamais

Lorsque Ford a montré l’EcoSport une première fois en sol nord-américain, au Salon de Los Angeles en novembre 2016, trois années s’étaient déjà écoulées depuis les débuts du Chevrolet Trax, son rival naturel d’alors. Nous assistions à un lancement tardif visant un créneau en ébullition qui, depuis, a vu se multiplier les nouveautés. À tout le moins, le rendez-vous fixé là-bas s’est concrétisé et, en janvier 2018, les premiers exemplaires de ce véhicule très attendu sont entrés au pays. Comme dit le proverbe : mieux vaut tard que jamais.

TOUR DU PROPRIÉTAIRE 80 %

Les lecteurs qui ont visité l’Amérique latine depuis le tournant du XXI^e siècle connaissent sans doute déjà l’EcoSport. Sa première génération a été dévoilée au Salon de São Paulo en octobre 2002. Par contre, le modèle vendu au Canada est une version améliorée de sa seconde génération, qui date, elle, de 2012. Ce n’est donc pas un jeunot. Néanmoins, Ford propose quatre niveaux de dotation : S, SE, Titanium et SES, le plus cossu. Chacune a des roues en alliage, de 16 ou 17 pouces selon la version. Ford inclut même pour la version d’entrée de gamme S un pneu de secours fixé à l’arrière de la carrosserie. Cette option qui lui est exclusive lui donne un style rétro sympathique.

VIE À BORD 85 %

Créé pour quatre personnes de taille moyenne (lire : deux adultes et deux jeunes enfants), l’EcoSport a une garde au sol élevée (190 mm) qui contribue à donner une position de conduite haute, particularité prisée par bon nombre d’acheteurs de VUS. C’est aussi le seul utilitaire qui a une porte à l’arrière plutôt qu’un hayon. Conçue pour s’ouvrir de droite à gauche, elle rend le chargement du coffre sécuritaire lorsqu’on est garé le long d’une rue achalandée. Par contre, pour être ouverte entièrement, cette porte nécessite plus d’un mètre de dégagement, alors que le hayon d’une Subaru Crosstrek, par exemple, n’a besoin que d’une vingtaine de centimètres pour se déployer. Imaginez les ennuis que cela peut causer dans un stationnement ou lorsqu’on est garé dans un petit espace le long d’un trottoir.

TECHNIQUE 85 %

Ford propose deux moteurs EcoBoost à turbocompresseur pour ce petit véhicule. L’étonnant tricylindre de 1,0 litre est réservé aux EcoSport à deux roues motrices, alors que les modèles à transmission intégrale (en option pour les versions S, SE et Titanium, et de série pour la SES) ont droit à un 4-cylindres de 2,0 litres. Ce dernier livre 43 chevaux et 25 lb-pi de couple de plus et, dans un cas comme dans l’autre, ces moteurs sont jumelés à une boîte de vitesses automatique à six rapports. Cette boîte est dotée d’un mode séquentiel qui, tristement, est actionné par un petit commutateur peu ergonomique fixé au pommeau du levier de vitesses; un dispositif sans doute peu coûteux qui fait regretter les palettes d’une Crosstrek.

AU VOLANT 85 %

Cet utilitaire a un comportement routier sans surprise. Le roulement est doux et le roulis, heureusement, pas trop prononcé. La direction est un peu légère, mais le freinage se module bien. De plus, ni l’un ni l’autre des deux moteurs ne fait de l’EcoSport un foudre de guerre. L’accélération est sans éclat, pas plus que la consommation de carburant d’ailleurs, comme le suggèrent les cotes moyennes publiées par Ressources naturelles Canada (RNCan) : 8,4 L/100 km pour le tricylindre et 9,3 L/100 km pour le 4-cylindres des versions à quatre roues motrices. Le Nissan Kicks bat l’EcoSport d’entrée de gamme à plate couture avec sa moyenne d’environ 7,2 litres. Même la Crosstrek et le CX-3 à quatre roues motrices (8,1 et 8,2 litres) font mieux que cet EcoSport le moins gourmand, qui n’a pourtant que deux roues motrices.

CONCLUSION 85 %

L’EcoSport trouve néanmoins sa place dans la stratégie « moins d’autos, plus de VUS » mise de l’avant par Ford en 2018. Ses ventes ont progressé aussi vite que déclinaient celles de la Fiesta, qui s’éclipse comme pour donner raison à cette stratégie. Reste à voir, cependant, si l’EcoSport tiendra le coup face aux nouveaux venus de son créneau, particulièrement le Kona et le Kicks, qui ravivent la concurrence en offrant des avantages faisant défaut au petit Ford.

Forces

Habitacle polyvalent

Conduite sympathique

Gamme diversifiée

Faiblesses

Consommation élevée

Porte arrière parfois peu commode

Peu d’espace pour les jambes à l’arrière