Ford Edge 2012

Ford Edge

Enfin, il porte bien son nom !

À sa naissance, les arêtes du nouvel Edge paraissaient déjà émoussées. Mais Ford, profitant d’une lancée triomphale, ne pouvait laisser aller ainsi les choses, et c’est un Edge enfin serti de piquant qui s’est pointé en 2011. Depuis, il se vend très bien.

Carrosserie La silhouette ramassée n’écorche pas les yeux. Elle propose un équilibre des masses qui, du même souffle, donne une personnalité à ce multisegment typiquement américain. La proue est audacieuse avec ses énormes raies horizontales qui avalent la façade entière, épargnant à peine les phares bridés et les antibrouillards limités à des fentes. Un nez encore plus distinctif dans sa version Sport où le noir piano remplace le chrome, sans parler des énormes pneus de 22 pouces. Impressionnant, mais gare au coût des pneus d’hiver correspondants ! L’Edge, en passant, partage sa plateforme avec le Mazda CX-7, reliquat d’une époque où les deux constructeurs étaient complices.

Habitacle Depuis que Ford a adopté la technologie SYNC de Microsoft, elle-même muée en MyFord Touch, ses tableaux de bord ont développé une remarquable épuration. Normal, direz-vous, puisque le système de reconnaissance vocale est censé faire obéir le véhicule quand on lui jase au lieu de lui triturer les boutons. Sauf que cette supposée simplification exige une dextérité à l’égard de ces nouveaux dispositifs qui ne s’acquiert pas en claquant des doigts. Mais, patience, vous en viendrez à bout ! L’Edge accueille cinq adultes. Or, les occupants de la banquette sont gâtés par un dégagement généreux tous azimuts (moins pour la tête quand s’amène le panneau panoramique), sans pour autant handicaper l’espace de chargement. Ford a pris l’heureuse décision de ne pas forcer l’inclusion d’une deuxième banquette. Un plancher plat allongé est requis ? Les dossiers se rabattent même électriquement si on coche la bonne option. En fait, l’équipement offert est hallucinant et prouve deux choses : l’Edge peut se transformer en un salon haute tech, et on ne s’étonne pas d’en voir la facture dépasser allégrement le cap des 45 000 $ (y compris une sono Sony haute définition qui vous convaincra de rouler longtemps).

Mécanique À la base, un V6 de 3,5 litres de 285 chevaux, soit un gain de 20 chevaux par rapport au modèle précédent et, malgré tout, une meilleure consommation. Bravo ! Un autre V6, cette fois de 3,7 litres dont la puissance atteint 305 chevaux, est réservé à la version Sport. Enfin, Ford promet la disponibilité cet automne d’un 4-cylindres de 2 litres EcoBoost de 237 chevaux axé sur la frugalité. Le consommateur a aussi le choix entre une traction ou une transmission intégrale. Quant au passage des rapports, la responsabilité en revient à une boîte de vitesses automatique à 6 rapports, laquelle s’agrémente de leviers de sélection au volant dans la version Sport.

Comportement L’Edge accuse tout de même autour de 2 000 kilos, et, malgré leur bon vouloir, les ingénieurs n’ont pas réussi à lui procurer une direction leste. Le poids se fait ressentir. Heureusement, il convient à son attitude pantouflarde (tout comme sa boîte un brin paresseuse). Si vous tenez absolument à vous offrir une petite frayeur, la suspension raffermie du modèle Sport est indiquée pour éradiquer l’affaissement des versions davantage conçues pour la détente. On accusait le précédent Edge de freiner avec autant de mordant qu’une centenaire édentée. Après avoir fait son mea culpa, Ford a nanti l’utilitaire de nouveaux disques qui réduisent la distance d’arrêt de 20 %. Le hasard a voulu que je conduise un Lincoln MKX, une version huppée de l’Edge, peu après le test du Ford, et j’ai été épaté par le calme qui règne à bord de ce dernier par rapport au premier, pourtant plus cher. Le nouvel Edge respire l’harmonie. La plénitude de la coque, l’élégance du tableau de bord, le confort des sièges et la sérénité ambiante alimentent une tenue de route docile.

Conclusion Les patriotes seront heureux de noter que l’Edge est construit à l’usine d’Oakville, en Ontario, là où Ford Canada a son siège social. Sa large fourchette de prix permet à plusieurs budgets de trouver véhicule à son garage. Si la première mouture ne faisait pas honneur à son nom, le ramage se rapporte cette fois au plumage.

Forces Refonte réussie à plusieurs égards – Silhouette enviable – Équipement quasiment illimité

Faiblesses Consommation encore perfectible – Version Sport au prix d’un Lincoln MKX