Ford Escape 2012

Ford Escape

En attendant Jouvence

Voici la classique histoire du jeune premier qui vieillit et qui se fait rattraper par plus contemporain que lui. Pour rester dans le coup, il suffirait de le tremper un brin dans la fontaine de Jouvence, sauf que l’Escape 2012 nous revient inchangé. Encore. Il faut croire que Ford a, pour l’instant, d’autres chats à fouetter. Éventuellement, le constructeur se penchera sur le sort de cet utilitaire qui a quand même marqué son créneau.

Carrosserie Alors que tous les rivaux – et ils sont nombreux – ont pris le parti d’adopter une coque où les rondeurs abondent, question de s’intégrer au paysage urbain, l’Escape promène toujours sa dégaine de baroudeur, son allure de petit camion, un domaine où, justement, Ford aime bien jouer au dur de dur.

Habitacle Son géniteur n’a pas abandonné l’Escape au point de ne pas lui faire profiter du progrès dernier cri qui honore son autre progéniture. Le dispositif SYNC, qui permet le contrôle par la voix du cellulaire, de la discothèque et du système de navigation offert en option, s’est donc faufilé au cœur d’un tableau de bord, ma foi, très correct. Ford offre aussi le gadget MyKey qui permet aux parents de prêter l’Escape à leur progéniture tout en bridant électroniquement la vitesse maximale et le volume de la sono. Pour que l’ado n’aille pas gonfler de désastreuses statistiques et pour éviter un tympan crevé au parent qui se glisse derrière le volant après le fan de métal hurlant. La liste des options inclut aussi l’Active Park Assist qui stationne pour vous l’Escape en parallèle (de telle sorte que les gens dans l’avenir seront aussi habiles à conduire que les poulets de St-Hubert à voler…). Cela dit, tout ce bataclan techno est un joli crémage qui cache des lacunes par rapport à la concurrence plus moderne. Citons l’inutile complexité pour abaisser la banquette (enlève l’appuie-tête, relève l’assise, rabat enfin le dossier…). Au moins un plancher plat nous récompense de nos efforts.

Mécanique L’Escape est livrable en traction ou en intégrale. Le moteur de base est un 4-cylindres de 2,5 litres de 171 chevaux. Le second est le V6 de 3 litres de 240 chevaux. On peut se contenter de la boîte de vitesses manuelle à 5 rapports, mais les XLT et Limited, pour la plupart, préfèrent l’automatique à 6 rapports. Un autre indice qui prouve le brio en dents de scie de l’Escape : l’arrivée en 2005 d’une motorisation hybride. Avec un 2,5-litres à cycle Atkinson jumelé à deux moteurs électriques (pour une puissance totale de 153 chevaux) et une boîte CVT, l’utilitaire signe alors une consommation moyenne de 7 litres aux 100 kilomètres, même alourdi par l’AWD. Par contre, l’Escape continue d’utiliser des tambours à l’arrière, alors qu’ils ont disparu chez la majorité des concurrents. Muni du bon équipement, il peut tracter jusqu’à 1 588 kilos.

Comportement Dans l’ensemble, les points que marque l’Escape dépendent du type de conducteur que vous êtes. Par exemple, sa performance à la pompe ne vaut la peine d’être mentionnée que si l’on choisit l’hybride; l’absence de disques à l’arrière allonge indûment les distances d’arrêt, mais ça n’indispose pas les gens qui, de toute façon, favorisent une conduite relaxe; le 4-cylindres est bruyant mais moins cher. L’Escape se comporte gauchement dans les virages en accusant du roulis, mais d’autres en apprécient les manières sans façon et son poste de conduite élevé. Chose certaine, quand on le compare avec le Kia Sportage et le Hyundai Tucson, pour ne nommer que ceux-là, qui affichent un caractère enjoué et robuste, le Ford fait figure d’aïeul. En revanche, on doit concéder qu’il est solide, ayant obtenu des scores parfaits lors des tests de collision.

Conclusion Quelques gadgets à bord donnent l’impression que l’Escape est à la page, mais, en réalité, sa conception et son comportement réclament une sérieuse mise à jour. Ceux qui apprécient les manières rustres seront servis. La version hybride rachète un peu la famille. Cela dit, puisque l’Escape a été le premier utilitaire compact vraiment populaire et le premier produit nord-américain du genre à brandir une version hybride, il est écrit dans les astres que Ford nous prépare une nouvelle génération intéressante.

Forces Construction robuste – Version hybride – Tableau de bord sympathique – Fourchette de prix

Faiblesses Consommation perfectible (sauf l’hybride) – Tenue de route peu trépidante – Mécanisme de la banquette vétuste

-30-