Ford Expedition 2016

Annuel 2016 – Ford Expedition

Titre : Les ajustements nécessaires

Par Vincent Aubé

En voyant son rival avoué apporter des modifications d’envergure à sa gamme de VUS pleine grandeur en 2014, Ford n’a eu d’autre choix que de procéder à quelques améliorations à son tandem Expedition/Navigator pour l’année modèle 2015. Si, du côté de GM, les véhicules ont été remodelés de haut en bas, ce n’est pas le cas du Ford Expedition et de son penchant Lincoln. Cette stratégie du constructeur de Dearborn d’y aller d’un léger ajustement plutôt que de tout chambouler est tout à fait justifiable étant donné les chiffres de ventes en déclin depuis la récession de 2008.

Tour du propriétaire

Esthétiquement, le Ford Expedition 2015 ne change pas beaucoup. La silhouette est toujours la même. C’est plutôt dans les détails que ce gros pachyderme évolue. Par exemple, la grille de calandre à l’avant est redessinée, les trois bandes chromées ayant pivoté vers l’avant. Les blocs optiques ont eux aussi été revisités pour l’occasion. Le choix des roues disponibles est différent, et à l’arrière, l’ajout d’une bande chromée entre les feux de position constitue la principale modification esthétique de cette portion. Le constructeur aurait pu en profiter pour ajouter un pot d’échappement à l’équation, mais non, l’Expedition est toujours muni d’un seul et unique tuyau chromé sous le pare-chocs arrière.

Vie à bord

Ce changement visuel à l’extérieur aurait pu être accompagné de modifications à l’intérieur, mais la division de design est demeurée assez discrète à ce niveau. La planche de bord, dérivée de l’ancienne Série F, est donc toujours au programme. Heureusement, la disposition de quelques commandes a été remaniée, ce qui ne nuit pas. Toutefois, la qualité des plastiques laisse à désirer à bord d’un véhicule de cette trempe. Les deux premières rangées offrent un confort correct pour les longues balades, tandis que la troisième rangée est, comme vous vous en doutiez, plus concise. En matière de visibilité latérale, l’Expedition ne déçoit pas non plus, mais pour ce qui est du coffre, lorsque la troisième banquette est relevée, c’est une autre histoire.

Technique

Cet ajustement de mi-parcours n’est peut-être pas très apparent en le regardant, mais sous le capot, les ingénieurs maison ont su dire au revoir au vieillissant V8 de 5,4 litres qui trônait à cet endroit depuis des lunes. Résultat : c’est désormais un V6 biturbo qui hérite du mandat de mouvoir cette masse non négligeable. Eh oui, le fameux 6-cylindres de 3,5 litres boulonné sous plusieurs autres produits Ford reprend du service dans cette application. Si le gain de 55 chevaux en puissance s’avère intéressant, c’est carrément du côté du couple qu’il faut regarder, ce dernier offrant 420 lb-pi à un régime plus bas que l’ancien V8. La boîte automatique à six rapports, quant à elle, est reconduite sans changement. Il est toujours possible de choisir le type de motricité désiré (2RM, 4RM et 4RM Lent) selon l’utilisation.

Au volant

Si vous lorgnez du côté de l’un de ces gros VUS traditionnels, c’est que vous êtes déjà prêt à conduire un véhicule de ce gabarit. Évidemment, avec de telles dimensions et un poids aussi important, il faut prévoir des distances de freinage plus longues et une tenue de route un peu handicapée par rapport à une voiture sport, vous en conviendrez. De tous les VUS de cette catégorie, le Ford Expedition est sans contredit le plus mou. La suspension, la sellerie, la direction hyper assistée, tout est pensé pour une conduite relaxante, sans effort. Pour plusieurs, cette situation est idéale. La nouvelle motorisation n’éprouve aucun problème à déplacer cet utilitaire, même que les accélérations se font plus énergiques, idem pour les reprises. D’ailleurs, le V6 turbo n’a rien à envier au V8 côté sonorité. Toutefois, la consommation annoncée a beau être moindre, il est difficile d’enregistrer les chiffres du constructeur, surtout en ville.

Conclusion

Ford a beau jeu de rester dans cette catégorie. Les ventes ont peut-être diminué depuis quelques années, il n’en demeure pas moins qu’en 2014, celles-ci ont augmenté aux États-Unis, le marché principal pour ce type de 4×4 familial. Puis, cette refonte minimale n’aura certainement pas coûté une fortune au constructeur. Toutefois, avant de signer votre contrat d’achat, il serait tout de même judicieux de regarder du côté de la concurrence, du moins chez GM, qui propose la gamme la plus complète à ce chapitre.

Forces

Confort à l’américaine – Nouveau V6 EcoBoost puissant – Capacité de remorquage

Faiblesses

Consommation élevée malgré le nouveau moteur – Tenue de route de gros camion – Planche de bord décevante