40 045 $
FORD EXPLORER
Fidèle à elle même
Généralement, les constructeurs annoncent haut et fort l’arrivée d’une autre génération. Ford a voulu faire autrement cette fois-ci. Et c’est sans tambour ni trompette qu’un nouvel Explorer a été lancé. Cette discrétion aurait pu faire croire que le véhicule a à peine changé. Que non : l’utilitaire le plus vendu de la planète (presque 5,5 millions d’unités depuis son lancement au début des années ’90) a plus d’un nouveau tour dans son sac.
CARROSSERIE
Dès le premier coup d’œil à sa nouvelle robe, vous saurez que l’Explorer 2006 quitte l’anonymat. D’abord, la calandre, qui établit une franche connexion avec la camionnette F-150. J’aime particulièrement celle de la version Eddie Bauer, avec ses narines. En fait, tout est nouveau des piliers A jusqu’au bas, avec en prime des arches de roues proéminentes. À l’arrière, les phares se démarquent davantage.
Généralement, qui dit nouveau modèle, dit mensurations accrues. Pas ici. Ceux qui veulent plus gros n’ont qu’à regarder du côté de l’Expedition. Les dimensions de l’Explorer sont donc les mêmes, mais un tout nouveau châssis se glisse sous le véhicule. Les ingénieurs ont appliqué à leur utilitaire intermédiaire ce qu’ils ont appris de la conception du F-150, ce qui résulte en une augmentation notable de la rigidité (63%).
Côté sécurité, Ford fait monter à bord une dizaine d’innovations, dont le système de stabilité Advance Trac avec contrôle de tonneaux, de série. Aussi, capteurs et ordinateur central communiquent afin de mesurer la force d’un impact, la taille et la position des occupants. Lors d’une collision, coussins gonflables et ceintures de sécurité oeuvrent de pair pour mieux adapter la protection. Du sur mesure, quoi ! Notez que les sacs gonflables dissimulés dans les sièges avant sont désormais de série, mais que les rideaux gonflables pour tout l’habitacle continuent d’être optionnels. On ne peut pas tout avoir…
Malgré ces ajouts, l’Explorer ne pèse guère plus sur la balance. Sa capacité maximale de remorquage s’accroît, cependant : 3 318 kilos, en hausse de 5%. Oh, ne cherchez plus la version de base XLS au catalogue canadienne : elle disparaît, par manque de popularité. Vous ne pourrez donc pas vous procurer un Explorer sous la barre des 40 000 dollars.
Il vous reste cependant le choix entre la version XLT (roues de 17 pouces, cinq passagers) et Eddie Bauer, qui ajoute notamment la carrosserie deux tons, le porte-bagages de toit, les marchepieds, un système audio haut de gamme, le revêtement de cuir, les commandes au volant, les pédales ajustables et la possibilité d’un système de navigation. Vous avez bien lu : l’utilitaire le plus vendu de la planète n’offrait pas encore ce dispositif ! N’oublions pas la version Limited, avec entre autres ses roues de 18 pouces, son toit ouvrant, ses sièges chauffants, sa mémoire de positionnement du siège conducteur et, grande nouveauté pour 2006, la troisième banquette qui se rabat électriquement… Parfait pour les paresseux !
HABITACLE
Toujours aussi vaste, l’habitacle de l’Explorer. M’est avis que l’espace réservé aux passagers à la troisième banquette est le plus spacieux de tout le segment. Les sièges avant ont été redessinés, pour encore plus de confort (on n’en manquait pas auparavant, mais bon).
Si l’on pouvait jusqu’à présent déplorer un intérieur au design quelque peu insipide, ne voilà-t-il pas que les designers ont appliqué à l’Explorer ce qu’ils ont si bien su faire avec le F-150. C’est canon et tellement plus sophistiqué. On a l’impression de monter à bord d’un Lincoln. Le plastique n’est pas toujours des plus agréables au toucher mais l’ensemble sait grandement plaire à l’œil.
Mine de rien, le détestable levier de transmission quitte la colonne de direction et se positionne, bien droit, à la console centrale. Le plaisir de la manipulation s’accroît d’autant. Tout au plus perd-on l’espace de rangement plat où s’installait le cellulaire. Autre bonne nouvelle, cette fois du côté ergonomique : la commande pour les pédales ajustables ne se cache plus derrière le volant; elles montent au tableau de bord central.
La plus belle réussite du nouvel Explorer est celle que l’on n’entend pas : l’insonorisation. Non pas que l’ancien modèle souffrait de la chose, mais à bord du 2006, on se sent comme dans de la ouate silencieuse. Et ce, que l’on prenne place à l’avant, à la seconde rangée, voire à la troisième. Cette dernière, remarquez-le, ne se rabat plus d’un bloc; elle a maintenant le bonheur de se replier en une configuration très pratique de 50/50. Et à plat, s’il vous plaît.
MÉCANIQUE
Le moteur V6 de 4 litres demeure au poste, toujours jumelé à une boîte automatique à cinq rapports. Il s’amène avec des innovations (nouvel arbre à came, nouvelles bougies et nouveau catalyseur) qui, selon les ingénieurs de Ford, le rendent 74% plus propre. On jure même que ce V6 de 210 chevaux se fait aussi propre que le Ford Escape Hybrid ! Faudra voir…
Le V8 a beau conserver sa cylindrée (4,6 litres), le fait qu’il passe de deux à trois soupapes par cylindre et adopte le Variable Cam Timing (comme pour la Mustang GT et le F-150) lui permet de développer 53 chevaux et 18 lbs-pi supplémentaires (292 chevaux, 300 lbs-pi). La boîte automatique qui le sert ajoute un rapport, pour un total de six.
La suspension, toujours indépendante à l’avant comme à l’arrière, a complètement été revue. Les freins (à disques aux quatre roues, avec ABS et tout le tralala), sont plus larges. Tiens ! Disparue, la suspension active. Trop peu d’acheteurs choisissaient cette option et Ford a décidé de l’enterrer.
Comme le Canada ne veut rien savoir des versions deux roues motrices, les Explorer qui franchissent nos frontières proposent tous le système quatre roues motrices (mode automatique, courts et longs rapports). Le dispositif n’a pas changé, il est toujours aussi capable. Les seuls problèmes que vous rencontrerez à bord de l’Explorer sont ces sentiers trop petits pour la taille du véhicule… Notez que les pneus prennent du galon : des 18 pouces sont désormais disponibles, selon les versions.
COMPORTEMENT ROUTIER
Le nouveau châssis et les éléments suspenseurs revus font de l’Explorer un véhicule plus stable et plus assuré, sur la route et en virage. On sent mieux le bitume, tant dans le comportement que dans la direction. On a moins l’impression de flotter sur un nuage et l’ensemble est définitivement plus rigide.
Mais un Explorer, ça reste un Explorer – et c’est bien tant mieux pour les 5,5 millions d’acheteurs qui l’ont choisi au cours des 15 dernières années. La balade est confortable et, si le moteur V6 est suffisant, Dieu que le V8 est doux et puissant ! Les six rapports se passent souplement, sans que l’on s’en aperçoive. Préparez-vous cependant à mettre la main dans votre poche pour le nourrir. Mais avouez qu’il n’y a là rien d’étonnant : il s’agit, après tout, d’un V8 propulsant une masse de 2 000 kilos…
CONCLUSION
Vous vous demandez ce qu’il advient du Sport Trac? Pas encore de réponse officielle, mais je prédis qu’on nous proposera quelque chose au cours de l’année. Attendez-vous d’ailleurs à une version de performance SVT, l’Adrenalin…
Forces :
Style qui en impose
La 3e banquette la plus spacieuse du segment
Présentation intérieure améliorée
Insonorisation remarquable
Enfin, le levier de transmission quitte la colonne de direction!
Faiblesses :
Boîtes automatiques sans mode manuel
Un V8 qui bouffe, mais que voulez-vous…
Disparue, la version de base
Tous les défauts d’un VUS (polluant, énergivore, etc.)
NOUVEAUTÉS EN 2006
Nouveau modèle
Fiche d'identité
modèle explorer
version(s) xlt, eddie bauer, limited
roues motrices 4
portières 4
première génération 1991
génération actuelle 2002
construction louisville, kentucky, états-unis; st-louis, missouri, états-unis
sacs gonflables 4, frontaux et latéraux avant (rideaux latéraux en option)
concurrence buick rainier, chevrolet trailblazer, dodge durango, gmc envoy, jeep grand cherokee, kia sorento, mitsubishi montero, nissan pathfinder, suzuki xl-7, toyota 4runner
Fiche technique
moteurs
(1)
v6 4,0 l sact 210 ch à 5100 tr/min
couple 254 lb-pi à 3700 tr/min
transmission automatique à 5 rapports
0-100 km/h 8,9 s
vitesse maximale 180 km/h
consommation (100 km) 13,4 l (octane: 87)
(2)
v8 4,6 l sact 292 ch à 5750 tr/min
couple 302 lb-pi à 4750 tr/min
transmission automatique à 6 rapports
0-100 km/h 7,5 s
vitesse maximale 200 km/h
consommation (100 km) 15,0 l (octane: 87)
sécurité active freins abs, antipatinage, contrôle de stabilité électronique
suspension avant indépendante
suspension arrière indépendante
freins avant disques
freins arrière disques
direction à crémaillère, assisté
pneus xlt et e.b.: p245/65r17, limited: p235/65r18
Au quotidien
prime d'assurance
25 ans 3600 à 3800 $
40 ans 2300 à 2500 $
60 ans 1800 à 2000 $
collision frontale 5/5
collision latérale 5/5
ventes du modèle l'an dernier
au québec 1675
au canada 14266
dépréciation (3 ans) 49 %
rappels (2000 à 2005) 10
cote de fiabilité 3/5
nouveautés en 2006 partie avant redessinée, nouveau hayon et feux arrière, rétroviseurs chromés sur limited, crochets de remorquage avant supprimés, marchepieds désormais optionnels sur xlt, groupe fumeur disponible en accessoire, sélecteur de vitesse au plancher, nouveaux sièges, banquette de 3e rangée rabattable électrique en option (de série sur limited), système de navigation en option, nouveau moteur v8 avec boîte automatique à 6 rapports, châssis et suspension arrière retouchés, sacs gonflables latéraux de série, système advancetrac de série, capteur de position du passager avant, nouvelles couleurs de carrosserie.
Dimensions
empattement 2888 mm
longueur 4915 mm
largeur 1867 mm
hauteur 1849 mm
poids nd
diamètre de braquage 11,2 m
coffre 5 places: 1271 l, 2398 l (sièges abaissés), 7 places: 385 l, 2344 l (sièges abaissés)
réservoir de carburant 85 l
capacité de remorquage 3175 kg